En Kanaky

La Nouvelle Calédonie m’intéresse particulièrement parce que la famille, jadis, a failli aller y vivre, papa ayant reçu une proposition de job, cela devait être au début des années 70 (le XXème) (siècle, pas arrondissement), à la grande époque de la métallurgie, finalement il a renoncé mais je me demande ce que je serais devenue si nous y avions été, la visiter va me faire passer dans un trou de ver, je vais me voir vivre une autre vie, c’est rigolo, enfin, j’en ai planifié le tour et on va voir ce qu’on va voir.

Outre la botanique et la médecine kanak que je viens découvrir, dont je vous parlerai le moment venu, c’est sur cette culture et ses coutumes mystérieuses, empreintes de magie et de superstitions, que je souhaite en apprendre, nous prenons la route, le capitaine rempli de cette équanimité qui est sienne (quand je ne le fais pas chier) et moi d’impatience.

Avant de vous y emmener, je précise que la Nouvelle Calédonie ce n’est pas une simple île mais plusieurs, l’île principale, appelée Grande Terre, est une bande de 500 kilomètres de long sur une cinquantaine de large, d’où la nécessité d’une voiture parce qu’en bateau et à pinces ça prendrait des semaines et des semaines, les autres îles de ce territoire étant les îles Loyauté à l’Est (Ouvéa, Lifou, Tiga, Maré), l’île des Pins au Sud et les Belep au Nord. Et je vous prierai de savoir que son lagon est le plus grand lagon fermé du monde, ça vous pose une île tout de même, on se dit que ça doit attirer le chaland un truc pareil.

Elle doit son nom au navigateur britannique James Cook qui l’a découverte en 1774 et l’a baptisée New Caledonia en raison de la ressemblance entre le relief montagneux de la Grande Terre et son Écosse natale, je ne connais pas l’Ecosse mais j’ai du mal à voir la ressemblance (j’ai vu toute la série Outlander pendant le confinement).  Ce James Cook quand-même, quel bonhomme, pas une seule île visitée qui n’aie baptisé une île ou un simple rocher de son nom, quand on pense que, parce qu’il a, en toute innocence le pauvre, multiplié les bourdes et porté atteinte à leurs tabous, les Hawaïens l’ont fait passer de statut d’idole à celui de menu du soir  du 14 février 1779, ils l’ont proprement massacré et dévoré en ne laissant que quelques os qui furent récupérés et  confiés par ses hommes à cet océan Pacifique qu’il avait fini de conquérir, quel misérable trépas, RIP Jimmy (aaah tristesse que cette prière en 3 lettres qui a envahi les réseaux sociaux, la pensée hâtive avant de passer à autre chose, RIP, une pelletée de terre, et au suivant !)

Mais revenons à Grande Terre que l’on l’appelle aussi le Caillou, surnom employé par les descendants des colons de l’île et les métropolitains, c’est la petite dimension de l’archipel et sa riche teneur en nickel qui lui ont valu cette appellation. Et puis, le meilleur pour la fin, son autre nom, ultime s’il en est, est Kanaky, qui a vraiment toute une longue histoire que je vais apprendre au fil de mes découvertes (alors certes, si j’étais un peu plus calée en histoire, je l’aurais su d’emblée, mais voilà) (à propos d’histoire, La Nouvelle-Calédonie est française depuis le 24 septembre 1853 quand l’amiral Fébvrier-Despointes a pris possession de l’île au nom de la France, la Grande-Bretagne l’ayant délaissée. Pris possession, pas gêné le gars, je viens je prends, pas très urbain tout ça) (on va croire que je suis indépendantiste)

Pour faire bonne mesure, voici son drapeau, toute une histoire :

Voilà que nous voilà sortis de Nouméa et que nous roulons depuis quelques dizaines de  kilomètres mais comment dire … puis-je avouer que nous sommes déçus, voilà c’est fait : nous sommes déçus, c’est terrible, mais pour l‘instant, le paysage n’est pas à la hauteur de la Nouvelle Zélande, du moins nous le trouvons moins à notre goût, et moins au goût de même des gens d’ici, d’une personne en tous cas, l’adjointe de mairie d’un bled où tu dois t’ennuyer à périr comme la plupart des bleds que nous avons vus, et je dis bien bleds, pas que vous pensiez qu’il existe des villes en dehors de Nouméa, cette adjointe donc s’est extasiée sur la Nouvelle Zélande en précisant que c’est tellement plus beau qu’ici, bon, elle m’a avoué ne pas y être allée mais que c’était son rêve, enfin tout de même, c’est dire que ce n’est pas comparable, la capitaine dira qu’on devient difficile, enfin ne nous emballons pas, nous n’en sommes qu’au début, et justement, lorsque nous arrivons à Boulouparis c’est la fête, tu penses qu’on s’arrête, une fête locale c’est à voir, c’est même LA fête, la grosse teuf, celle du Cerf et de la Crevette, cette improbable association animalière m’interroge, ça me fait penser à la fête de la marmotte dans le film un jour sans fin avec l’excellent Bill Murray, nous débarquons dans une sorte de fête foraine, un monde de dingue, à se demander d’où viennent tous ces gens puisque depuis que nous sommes sortis de Nouméa nous n’avons vu quasiment personne, nous déambulons entre les stands d’art local, de saucisson de cerfs, de jeux pour les enfants dont une pêche aux canards, des terrains sont dédiés à des jeux de forces ou d’adresse pour les plus grands, un groupe de vieilles dames jouent sous un chapiteau

– Je te parie qu’elles jouent au bingo !

– Au quoi ?

– Au bingo !

– Connais pas …

– Tu n’as jamais lu Lucky Luke ?

Une voix s’écrie justement bingo ! c’est ballot que je n’aie pas eu le temps de parier avec le capitaine, j’aurais pu gagner un chapeau de broussard comme les cow-boys du coin, le capitaine en a un super beau mais il l’a acheté en Australie il y a moult, la qualité est incomparable avec celle de son précieux couvre-chef qui lui donne un bel air d’Indiana Jones je vous prie, il fait la moue devant ceux d’ici, la comparaison est source de tourment, il aurait pleuré d’être obligé de passer à la caisse pour un tel galure suite à un pari débile. On apprendra qu’il est venu 12000 personnes sur 2 jours et qu’ils ont vendu entre 3 et 5 tonnes de crevettes, cette approximation à la louche étant surprenante en soi pour tout esprit cartésien payant taxes et impôts rubis sur l’ongle.

Plus tard nous passons par les gorges de Moindou, je dois dire que si j’avais vécu en NC, c’est là que je serais venue habiter, c’est beau, c’est vert, il y a des vaches, des grands arbres et de l’eau, c’est tranquille au possible, on se demande pourquoi j’étais déçue, sale gamine capricieuse trop gâtée, nous sommes hélas arrêtés par une inondation de route, notre voiture ne passe pas, demi-tour.

C’est un long week-end, celui du 8 mai, le peu de snacks pour le moins sommaires sont tous fermés, heureusement j’avais emporté des amandes et des raisins secs, et comme il est dit que Dieu pourvoit, nous trouvons une station-service qui vend quelques menues denrées,  notre choix se fixe sur du pain blanc et mou et du jambon aux nitrites, sinon c’est bonbons et gâteaux, improvisons un pique-nique dans un coin chouette, le soir le seul endroit où nous trouvons à dormir est LE hôtel chic de NC à Bourail, Madeleine à l’accueil nous explique que tout est en général réservé pour les week-ends et qu’il n’y a plus que chez eux qu’il y a de la place (vu le prix, tu m’étonnes), du coup on dort dans un lit king size et on dîne royalement, ce qui est pris est pris

le chouette coin pour pique-niquer, tranquille je vous dis

Le lendemain nous passons à Voh, je voudrais voir le trou bleu et le cœur de Yann Arthus-Bertrand, mais ce qui est dingue c’est qu’ici rien n’est fléché et sur Maps tout est approximatif, on tourne en rond un bout de temp et quand on trouve le chemin pour y aller il est midi et le soleil tape tellement qu’on laisse tomber les 2h30 de rando sans l’ombre d’un arbre, on préfère enchaîner dans la bagnole avec la clim’ sur Kaala-Gomen, joie parce que c’est là qu’on trouve un max de Niaoulis, ses feuilles contiennent du goménol, on les utilise pour faire de l’Huile Essentielle, les calédoniens utilisent les feuilles de cet arbre en décoction pour assainir la maison par ses vapeurs et aussi en inhalation pour les débuts de grippe, moi-même je la recommande, souvent en la combinant avec d’autres H.E.  en fonction des symptômes, ceci même si l’odeur n’est vraiment pas terrible. L’arbre est plutôt dingue, la première fois que j’en ai vu un je ne savais pas que c’était un niaouli et j’ai cru que c’était un arbre malade, on dirait que son tronc est fait en couches grossières de papier mâché et qu’il est mou, c’est incroyable qu’un si gros arbre puisse paraître aussi mou, il y a des niaoulis un peu partout, notamment dans les grandes plaines de la côte ouest (où nous sommes), sachez aussi que Kaala-Gomen a été célèbre en son temps pour une raison fort peu botanique, à savoir ses conserves de bœuf, le bœuf Ouaco comme on dit ici mais les militaires qui en ont bouffé plus souvent qu’à leur tour pendant la Première Guerre mondiale l’appelaient du singe, depuis qu’on navigue on a vu du corned-beef dans tous les supermarchés de toutes les îles, le capitaine m’a défendu d’en acheter, il en a assez avalé pour le restant de ses jours (personne ne sait combien), c’est pour ça que nous, ça reste limité aux sardines, maquereaux et thon, à force le corned-beef me ferait presque rêver, un bon corned-beef-mayo y’a pas de honte !

Le cœur de Voh est une clairière naturelle formée par la mangrove, c’est Yann Arthus-Bertrand qui l’a rendu célèbre en utilisant une photo de ce cœur pour la couverture de son livre la terre vue du ciel, mais pour bien le voir il faut le survoler en ULM, c’était fermé lors de notre passage, quand je vous dis qu’on ne voit personne, si on y va à pied, on le voit pas si bien parce qu’on n’est pas assez haut pardi, maintenant vous saurez qu’il se trouve en Nouvelle Calédonie

J’ai pris ci-contre cette photo sur Tripadvisor pour vous montrer une vue qui ne donne pas forcément envie de se taper 2h30 de rando raide sous un soleil de plomb :

Et idem pour le trou bleu, soit il faut le survoler, soit faire 3h30 de navigation pour atteindre le Ligthouse Reef qui est le petit atoll où il se trouve avec ses 300 m de diamètre et plus de 120 m de profondeur, ça fait loin, on oublie.

Et bien entendu :

Les fameux Niaoulis !
Un tronc de plus près, son écorce est aussi utilisée pour la fabrication des cases dans les tribus

Donc si, il y a des choses à voir par ici, même si le moindre truc est donné comme étant une attraction touristique, la Chapelle Ste Anne par exemple, bon, il s’agit d’une mini chapelle pas jolie pour un sou, un cube de béton mal entretenu, mais comme elle existe et que, en toute objectivité objective, il n’y a quand-même pas grand-chose à voir dans le coin, elle est survendue dans les guides, ça j’avoue qu’ils savent vendre même un virage sur la route ces fameux guides, mais à Koumac, aaaah Koumac ! Il y a une grotte à visiter, alors nous la visitons, quelle expérience hallucinante ! En plus on a un pot d’enfer parce qu’on a toute la grotte pour nous, ça restera un des souvenirs les plus forts de ma vie bien que, dedans il faisait plutôt lourd et moite, on ne respirait pas très bien, mais bon, et puis à un moment je me suis retournée et j’ai vu que sans lumière frontale il faisait une nuit plus noire que les nuits les plus noires que l’on puisse imaginer, je me suis dit que si les lampes ne fonctionnaient plus, on serait dans un noir si absolu que ça m’a donné envie de voir le jour de toute urgence, j’ai pris sur moi (je suis impressionnable, le capitaine n’a pas bronché quand je lui ai dit pour le coup des lampes)

le capitaine est resté minéral

Quand il faut dormir, nous le faisons où cela est possible, cette fois chez l’habitant, des zoreilles, ce qui me fait vous apprendre qu’au niveau tourisme, la NC est vraiment en bas de l’échelle, d’une part parce que la concurrence est rude avec des destinations bien plus attractives comme les Maldives, les Fidji, Seychelles, Maurice, la République Dominicaine et beaucoup d’autres, mais d’autre part à cause de la NC elle-même :  le prix des billets d’avion est élevé, c’est l’une des destinations les moins compétitives du monde avec des produits au rapport qualité-prix pour le moins médiocre (euphémisme, tout coûte une blinde), on constate un manque cruel d’animation et l’offre hôtelière est réduite à sa plus simple expression, et si on ajoute les conséquences néfastes des différents mouvements sociaux et les soubresauts politiques qui agitent couramment le pays et  ternissent l’image de la Nouvelle-Calédonie, le décor est planté… Nous sommes dimanche soir, pas de restos dans le coin qui pourtant est la ville de Koumac quoi, les rares snacks sont fermés, et l’habitant chez qui nous dormons ne propose pas de repas, nous finissons par trouver un hôtel fermé mais qui propose des pizzas à emporter, un étonnant miracle en soi, nous discutons avec les employées pendant que la pizzaiolette s’échine à nous concocter notre commande, charmantes et drôles les dames, elles nous expliquent que l’hôtel fonctionne avec des travailleurs la semaine mais qu’il est vide les week-ends, pourtant il ressemble à quelque chose qui pourrait tout à fait convenir à des touristes en goguette, mais dans le nombre de touristes qu’avance la NC, une bonne partie sont en fait des voyageurs d’affaire du secteur minier et métallurgique, une autre bonne partie en réalité des gens qui viennent en visite dans leur famille ou chez des amis, en majorité des métropolitains, en même temps, si on n’aime pas les lieux trop touristiques, ici on est servi. Nous emportons notre pizza, bien heureux d’avoir trouvé à manger, l’économisons de manière à en avoir pour le petit-déjeuner du lendemain, première fois de ma vie que je mange de la pizza au petit-dèj, j’espère la dernière, pourtant je suis connue pour pouvoir avaler tout ce qui me tombe sous la main au petit-dèj.

Une fois sustentés de cette royale sorte, nous reprenons notre route et continuons de rouler sur cet axe dont il est difficile de sortir car nous n’avons pas de 4X4 pour nous engager sur les pistes, il faudrait sortir du littoral pour trouver des restes de la forêt sèche mais voilà … une kanake que nous prenons en stop nous explique que dès qu’il pleut la terre devient collante au point d’empêcher d’avancer, on s’enfonce et on plante la voiture dans une espèce de sable mouvant, elle nous déconseille fortement et confirme ce que nous avions entendu, alors on roule sur cette route, il n’y a rien que de la brousse, le terme n’est pas de moi mais d’ici, c’est la brousse, les habitants des broussards, avec, de temps en temps, une ville, c’est-à-dire un endroit où trônent une église, un OPT, une école, une espèce d’immense chapiteau en béton qui fait office de lieu de sociabilisation (c’est pas des blagues, je l’ai lu sur un panneau), un non moins immense terrain de foot ou de tout ce qu’on veut envahi par de hautes herbes, le tout incroyablement désertique, et puis, très espacées les unes des autres, des maisons qui sont en réalité des constructions plus ou moins solides, qui vont d’amas de tôles peintes ou rouillées, c’est selon, à des bâtisses en parpaings plus ou moins fignolées, c’est selon aussi, tout ça entouré de grands jardins parfaitement tondus pour la plupart et agrémentés de plantes et de fleurs et ornés, très souvent, de carcasses de bagnoles et de divers tas d’immondices variés, planches, pneus, barils, chaises ou tiroirs abandonnés, nous passons par tous les villages, tous identiques, et entre eux la savane, des cascades, de la terre rouge, il faut attendre d’arriver sur la côte Est pour trouver la forêt humide et ses kaoris géants, des araucarias, palmiers, cocotiers, des fougères arborescentes immenses, des orchidées et la mythique Amborella Trichopoda donnée pour être l’ancêtre de toutes les fleurs de la planète, j’avoue qu’il y a des coins magnifiques à voir en Nouvelle Calédonie, malgré mon manque d’entrain du début, en plus au niveau botanique, c’est Byzance ! (il a été répertorié 3261 espèces de végétaux vasculaires dont 76 % d’espèces endémiques, ce qui classe la Nouvelle Calédonie au troisième rang mondial de l’endémisme après Hawaï avec 89 % et la Nouvelle-Zélande avec 82 %, autant dire que les botanistes ont du boulot, mais je vous en dirai plus long plus tard).

quelques images, on ne voit jamais personne

On avance, le temps se gâte, couvert avec des averses de pluie, il se fait assez tard pour ici (plus de 15h, la plupart des commerces ferment vers 15h30) et le capitaine commence à s’énerver parce que Maps lui indique qu’on va devoir prendre un ferry et que ça va sûrement être trop tard alors qu’est-ce qu’on va faire dans ce trou toute la nuit je te le demande isabelle, je fouine fébrilement dans mes documents mais ne vois rien à ce sujet, que répondre au capitaine qui va me dire à coup sûr que j’ai mal préparé mon affaire, comme on est faible quand on est dans son tort (Marcel Pagnol, le château de ma mère), heureusement pour ma pomme ce n’est pas un ferry que l’on doit prendre mais le bac de la Ouaïème qui traverse le fleuve du même nom et qui fonctionne jour et nuit, on papote avec le conducteur du bac, il aime bien son job, il voit passer des tas de gens, nous pouvons continuer sur Hienghène pour voir la poule.

La poule de Hienghène, j’ai lu plein de trucs sur la Nouvelle Calédonie, parfois en diagonale, et je ne sais pas vous, mais moi j’ai tendance à saisir une idée comme une balle au bond et à partir aussitôt dans des divagations aussi spontanées que fantaisistes, tout dépend de ce que j’ai vécu et qui a imprégné ma mémoire récente, cette fois je m’attends à voir une poule posée dans une belle cage dorée tapissée d’une moquette à poils aussi épaisse que celle du tableau de bord d’un routier sentimental, nourrie et dorlotée, grasse et emplumée comme la tête de Mistinguett, et qui prédit le temps qu’il va faire, il y a bien eu un poulpe qui pronostiquait des résultats de matchs de foot, je partage ma pensée avec le capitaine qui tourne vers moi sa tête d’interloqué qui se demande si je me fous de sa gueule

– mais comment veux tu qu’une poule donne la météo ?!

– je ne sais pas moi, elle peut se tourner vers la mer s’il va faire beau ou vers la terre s’il va pleuvoir ? ou pondre quand il va faire beau et rien s’il va faire moche ? ou …

– mais n’importe quoi ! pourquoi tu penses à des trucs pareils ?

– je l’ai lu quelque part !

– mais ce n’est pas une vraie poule !

Vous voulez que je vous dise ? déjà que le capitaine manque cruellement de pensée magique, mais aussi que c’est à cause de cette histoire du cerf et de la crevette, ça m’a fait penser au film de la marmotte qui dit si le printemps sera beau ou pas, je reste persuadée qu’elle indique le temps qu’il fera, les gens à qui j’ose poser la question une fois arrivés à Hienghène me regardent comme si je fouettais la gnôle qui arrache à 100 pas

donc c’est un rocher la poule

Je ne suis pas si cruche, j’avais bien lu un truc quelque part (leur photo est moins parlante que la mienne) :

Mistinguett toute emplumée

Plus loin, en passant par Poindimié, le capitaine se demande si on pourrait y amener le bateau, il a vu qu’il y a peu de fond, la passe est délicate, il se tâte, un pêcheur lui propose de l’emmener dans son bateau pour vérifier le fond, les voilà partis, ça serait le moment idéal pour me sauver si j’avais été enlevée par un pirate,

au bout du compte on n’y viendra pas en bateau

comme je suis là de mon plein gré je fais quelques jolies photos de la baie en attendant son retour, il se demandera longtemps pourquoi je l’ai accueilli en lui disant tu vois je ne me suis pas sauvée, en même temps cette histoire de poule ajoutée à tout le reste fait qu’il ne cherche plus à comprendre depuis belle lurette.

Je vous mets ma préférée

On revient sur la côte Ouest et on se retrouve à dormir chez un autre habitant, des caldoches cette fois, qui ont une ferme pas très loin de La Foa avec une route carrossable pour y accéder, nous passons la soirée avec Jean-Louis et Annick, une authentique leçon d’histoire de la NC et des évènements comme on dit couramment ici. Au cours de la soirée j’évoque le cannabis parce que j’en ai vu, Jean-Louis explique que c’est un véritable fléau, notamment parce que le cannabis récolté en Nouvelle-Calédonie est bien plus nocif du fait de sa haute teneur en T.H.C. de sa faible teneur en cannabidiol car il pousse sur des sols miniers chargés de métaux lourds tels que le nickel et le chrome. La cannabis est un fléau par ici, les jeunes commencent à fumer de plus en plus tôt et le nombre de cas de schizophrénie et de psychoses est 2 fois plus élevé qu’en métropole.

du cannabis
du ricin commun

Il y a du ricin un peu partout, alors si on fait pousser du cannabis au milieu du ricin, ça ne se remarque guère … Le cannabis est arrivé en Nouvelle Calédonie à partir de 1950 ou 1970 selon les sources, il a été cultivé dans le respect de la nature par les anciens mélanésiens qui ont rapidement adopté cette plante en tant que source médicamenteuse et relaxante, avec la vision que si cette plante pousse sur la terre elle est bel et bien destinée aux humains (moi je dis pareil pour le bon vin). Longtemps elle a été cultivée abondamment et on en trouvait comme on voulait dans les champs maraîchers ou même au bord des routes, jusqu’à ce que les autorités françaises commencent à faire le ménage. Cela n’empêche nullement sa culture de prospérer aujourd’hui de manière moins ostentatoire, mais l’état d’esprit a changé et est passé de l’esprit hippie et reggae à celui de source de revenus facile et rapide, ça doit être ça la véritable décadence …

Je profite de cette soirée et de la générosité de nos hôtes pour m’enquérir au sujet de cette obscure organisation des clans, des tribus, de la coutume … c’est complexe mais je vais tâcher de vous expliquer les grandes lignes : la société kanake est structurée autour d’une organisation coutumière avec des clans, des tribus, des districts coutumiers regroupés en aires coutumières, tout cela géré par des chefs, des petits-chefs, des conseils de chefs de clans et des sénats coutumiers, le clan étant une entité composée de familles ou de sous-clans. Ouf !

pour vous donner une idée du casse-têteIl existe 341 tribus, 57 districts et 8 aires coutumières

Un arrêté (n°147 du 24 décembre 1867) confère à la tribu une existence légale et lui donne un droit de propriété sur le sol des réserves. Une grande partie des tribus a été créée au début du XXème siècle par le biais de la délimitation des réserves qui leur ont été affectées. Dans un grand nombre de cas, les tribus créées ne correspondaient pas à des réalités coutumières mais à la volonté du pouvoir local de regrouper les kanaks sur une même zone. Ces réserves autochtones sont inaliénables, incessibles, insaisissables et incommutables. A ce sujet, je me permets de penser que c’est pour cette raison que pour certains kanaks, ne faire que passer sur un chemin qui fait partie de leurs terres est mal pris. Mais rien n’indique en général que tel ou tel endroit est privé, il nous arrive de nous faire refouler par un kanak à l’air pas commode, parce que tel bout de chemin ou de plage est privé, en fait le droit kanak considère qu’un espace foncier est approprié à partir du moment où il est défriché, autrement dit où il passe de l’état de brousse à celui d’espace cultivé et donc habité, et c’est pour cela que nous voyons autant d’espaces entretenus, c’est ce que m’avait dit le capitaine quand j’avais manifesté mon étonnement parce que les « jardins » étaient bien mieux entretenus que les habitations, et il avait raison.

les tribus sont fléchéessur la cote Est, on voit régulièrement des panneaux « TRAVERSEES DE TRIBUS » pour ralentir sur la route, ça me fait poiler

Nous avons aussi entendu dire que dans certains mouillages, certains kanaks coupent les chaînes des ancres car pour eux la mer leur appartient. Shocking ! parce que pour le droit français, le rivage est considéré comme propriété de l’État, il peut faire l’objet de concessions sous certaines conditions, mais ne peut être approprié de façon privée, c’est d’ailleurs en connaissance de ce fait que certains estivants étalent leur serviette sur des plages privées et payantes sans débourser un centime, parce qu’ils savent que le rivage ne peut pas être privé, j’ai déjà vu des scènes épiques lors desquelles des vacanciers gardaient leurs fesses posées devant les transats sans s’émouvoir des garçons de plage qui s’évertuaient à tenter de les faire déguerpir.  Pour les kanaks, cette notion n’a pas de sens : les limites terrestres étant celles qui séparent des chefferies voisines, celles-ci se prolongent jusqu’au récif-barrière dans la mer et c’est tout. Il vaut vraiment mieux s’annoncer et faire la coutume si on ne veut pas dériver au large, amarres cisaillées, pendant la nuit …

Mais qu’est-ce donc que cette coutume : lorsqu’on veut être accueilli dans une tribu, il faut faire la coutume, c’est à dire offrir un manou (morceau de tissu dans lequel on glisse un petit cadeau dit symbolique, c’est-à-dire un billet de 500 ou 1000 francs Pacifique, et un paquet de riz ou de tabac qui remplacent l’igname ou les monnaies kanakes d’autrefois) (cette ancienne monnaie était faite d’un brin de laine sur lequel on enfilait des os de roussette – une chauve-souris – des coquillages et parfois, des dents de baleine ou des antennes de langouste et qui s’offrait lors des naissances, des mariages et des deuils, ça on peut dire que c’était vraiment symbolique, les choses changent)

je suis allée acheter des beaux tissus avec l’argent du capitaine pour faire la coutume

Les coutumes se pratiquent en diverses occasions et de manières différentes : coutumes de mariage, de deuil, d’arrivée, ce sont des rituels qui définissent les devoirs et les obligations vis-à-vis de la communauté, mais aussi leur lien à la terre et au sacré. Celle que l’on pratique en tant que visiteur invité dans une tribu sert à se présenter, et à montrer respect et humilité envers les hôtes qui nous accueillent sur leurs terres, ou, ainsi que nous venons de le voir, sur leur portion de mer.

Ce système a bien des avantages de liens sociaux, mais il a aussi bien des inconvénients … Annick me raconte entre autres que lors de la naissance du premier enfant, si c’est un garçon, la maman le donne à son oncle utérin, après des recherches sur ce sujet qui m’effare de prime abord, il s’agit d’un juste échange à leurs yeux, la mère donne son enfant à sa propre famille puisque sa famille l’a donnée en mariage à une autre famille. Notons que l’on donne l’enfant si c’est un garçon en échange d’une fille qu’on a mariée, on repassera au niveau équité, mais c’est la coutume … Quoique désormais, il y a de plus en plus de jeunes femmes qui refusent de céder à cette coutume, et j’entendrai beaucoup de débats sur RRB ou Djiido, les 2 radios principales de NC, RRB étant Radio Rythme Bleu, à l’origine celle de Jacques Lafleur, donc loyaliste, et Djiido la radio des indépendantistes : le poids des coutumes pèse de plus en plus sur les jeunes kanaks en général, et sur les femmes en particulier … Je vous mets l’article 60 de la charte du peuple Kanak qui expose que

« La femme est l’être sacré qui donne la vie. Une fille ou une femme a pour symbole végétal et naturel, le taro d’eau, le cocotier et l’eau. Elle est source de vie et de fertilité. Elle est la source de nouvelles alliances et le lien entre les clans et entre les générations. Elle est la valeur absolue pour la paix et la prospérité. »

Mais comme dans l’immense majorité des sociétés humaines, malgré les beaux discours, les lois et coutumes sont faites par les hommes au détriment des femmes. L’histoire du féminisme kanak est très intéressante, je vous mets un lien vers un excellent article si ça vous dit : https://www.cairn.info/revue-mouvements-2017-3-page-55.htm

une Maison de la femme à Poum, tout au Nord de l’île

Une autre fois, j’ai échangé avec une prof de collège et son mari, un policier à la retraite, ceux-ci me disaient que les tribus ne se mélangent pas, que par exemple les tribus du Nord ne vont jamais dans les tribus du Sud et vice-versa et que même pour les tribus voisines, à part aux mariages et aux enterrements, chacun reste chez soi, cette prof m’expliquait aussi qu’elle appelle les élèves par leurs prénoms pour ne pas faire de référence aux tribus en classe, qu’on la prévenait si tel ou tel garçon était fils de chef ou de petit-chef, qu’il fallait prendre des précautions, là aussi, où est la justice ? Je sais bien que chez nous c’est pareil, si un enfant est celui d’une personnalité, le traitement ne sera souvent pas le même, c’est tout autant injuste … et en discutant encore avec une Zoreille, Emeline, qui vit en NC depuis 9 ans et a trouvé une espèce de rêve hippie dans son organisation de vie dans une tribu, celle-ci avait commencé à me parler avec emphase de la spiritualité de ces tribus, bon, je lui ai dit que justement, pour des gens sensés être en contact avec la Terre et la Nature, ça laissait grave à désirer quand on voit des décharges sauvages et la pollution genre canettes ou bouteilles de soda qui traînent et j’en passe, là elle a fait volte-face et m’a dit qu’il y a une hypocrisie phénoménale avec ces coutumes et cette spiritualité affichées mais qui ne sont qu’une façade pour beaucoup, le monde est vraiment plein de croyants non pratiquants … ce que je trouve intéressant, c’est justement de voir ce qui en est en réalité, pas simplement ce qu’on nous montre dans les guides, la jolie coutume pour touristes en veine d’authenticité, ça va être la même chose avec la médecine mais je vous raconterai dans un autre article.

Avant notre départ, Jean-Louis (loyaliste pur et dur qui pense que la colonisation n’a eu que des bienfaits, sans elle ça serait la chienlit, qui a tort qui a raison) nous fait visiter sa ferme, il a une biche dans un champ qui se révèle, à ma grande surprise, être un cerf : pour que les bois ne poussent pas, il faut castrer un cerf avant l’âge de 7 mois et le tour est joué, ça évite les bagarres, en NC ils ont le même problème qu’en NZ, trop de cerfs qui sont devenus nuisibles, mais Jean-Louis a un faible pour les cerfs et s’en sert comme animal de compagnie. Son job c’est l’élevage de porcelets, il a plusieurs truies et un vérat énorme qui vient vers nous en courant, drôlement leste pour un si gros cochon ! Même pour lui (Jean-Louis, pas le cochon) La Niña a été problématique, avec des pluies diluviennes les porcelets se sont retrouvés noyés dans la boue… (pour info marrante, le cochon et le sanglier peuvent s’accoupler et le résultat donne le cochonglier ou sanglochon)

Pour vous donner une idée, il m’arrivait à mi-cuisses !

Quand nous les quittons, nous allons visiter le Fort de Teremba, ancien bagne de la Nouvelle Calédonie … encore une sacrée tranche d’histoire de l’humanité que je vais découvrir …

Les cimetières sont accueillants, ça fait envie

En savoir plus ? c’est facile, il suffit de lire !

  • Livre « La Nouvelle Calédonie, un destin peu commun » de Jean-Christophe Gay
  • Kanak viendrait du polynésien où il signifie tout simplement homme. Il désigne aujourd’hui les populations mélanésiennes de Nouvelle-Calédonie, c’est-à-dire la population présente sur cet archipel océanien depuis des milliers d’années, et qui représente environ 40% des habitants de l’archipel, d’après le recensement de 2014, basé sur les déclarations des habitants. La Mélanésie regroupe la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, le Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie, et les îles Fidji. L’arrivée du mot kanak en Nouvelle-Calédonie et son intégration dans le langage courant relève d’un parcours complexe et remonte à l’époque de la colonisation, qui commence à la fin du XVIIIe siècle. A cette époque se développent dans le Pacifique des langues assez particulières, nées de la communication entre les populations locales et ceux qui étaient régulièrement en contact avec elles : les colons et explorateurs, les chasseurs de baleines, les santaliers, qui faisaient le commerce du bois de santal, et les pirates. Ces langues dites « véhiculaires », ont été regroupées sous l’appellation pidgin. En Nouvelle-Calédonie, le pidgin qui était parlé, ressemblait à une sorte d’anglais mêlé de mots venus d’Europe, de Chine, et d’autres régions du Pacifique. Ce pidgin, va permettre au mot kanak d’arriver en Nouvelle-Calédonie. C’est à l’époque de l’implantation d’une colonie pénitentiaire à partir de 1853, que le terme kanak est francisé, intégré au français, sous l’orthographe canaque. Le terme canaque va prendre rapidement une connotation très péjorative et insultante dans le français parlé sur l’archipel. Rappelons qu’un groupe de Mélanésiens sera envoyé à Paris pour l’exposition coloniale de 1931 et exhibé comme des animaux au Bois de Boulogne. Malgré l’histoire stigmatisante du mot « kanak », ou peut-être grâce à elle, le mot a repris une force inattendue à partir des années 1970, au moment où le mouvement indépendantiste s’est forgé, théoriquement et politiquement sous la houlette, notamment, de Jean-Marie Tjibaou. En décidant de s’approprier le terme kanak, moyennant un changement d’orthographe (de « canaque » à « kanak »), la génération indépendantiste crée une revendication identitaire commune et nouvelle. 
  • Le mot caldoche (provenant, d’une part, de Calédonie et, d’autre part, du suffixe péjoratif -oche) est un mot créé vers 1960 par les enfants kanaks, probablement de l’île Lifou, lorsqu’ils voulaient s’insulter entre eux. Ce mot servait à désigner par dérision les descendants des Européens de la Nouvelle-Calédonie qui, à tort ou à raison, étaient réputés pour être forts en gueule.
  • Zoreilles est le terme péjoratif pour parler des Métropolitains. Trois explications possibles à ce surnom : 1) à cause de leurs oreilles qui deviennent toutes rouges au soleil, 2) les Français, comprenant mal la langue des autochtones, faisaient constamment répéter et passaient ainsi pour être durs d’oreille, 3) nom donné aux chasseurs d’esclaves, payés au nombre de fugitifs rattrapés qu’ils tuaient, rapportant leurs oreilles comme preuve pour se faire payer.
  • Amborella trichopoda : cette fleur, contemporaine des dinosaures et qui poussait déjà il y a 125 millions d’années, est endémique des forêts pluvieuses de Nouvelle -Calédonie. Elle est considérée sur la base des analyses génomiques comme la plante à fleurs la plus ancienne sur terre (XVIème Congrès de Botanique – St Louis, Missouri, USA, Août 1999), les chercheurs sont parvenus à déterminer sa datation grâce à une technique avancée de biologie moléculaire. Ce sont les empreintes génétiques de la plante qui ont révélé son long passé, jusque-là  elle n’entrait dans aucune famille.

Publié par isabelle centre tao

Je suis thérapeute, conférencière et formatrice en Médecine Traditionnelle Chinoise MTC, j'ai fondé la chaîne du Centre Tao sur YouTube pour que vous puissiez apprendre le langage de votre corps et de ses énergies, vous rééquilibrer et vous soigner avec la MTC (diétothérapie, plantes, points d'acupuncture et plein de trucs magiques) en m'adressant particulièrement aux femmes et en leur destinant plusieurs de mes formations. Aujourd'hui je me lance dans une nouvelle aventure : découvrir les plantes du monde destinées aux femmes lors des différentes étapes de leur vie, afin d'aider toutes les femmes, où qu'elles soient, car même si la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise est la plus riche de la planète, il existe partout dans le monde des plantes qui peuvent traiter les douleurs de règles, l'infertilité, les problèmes liés à la grossesse ou à la ménopause et aider les femmes qui n'ont pas accès aux plantes de la Pharmacopée Chinoise. J'ai décidé de faire ce blog pour vous faire vivre cette aventure, et je vous raconterai aussi bien mon quotidien sur le bateau et dans les différents mouillages, que mes rencontres d'herboristes, sorcières et sorciers, chamanes, tisaneurs et all these kinds of people !

4 commentaires sur « En Kanaky »

  1. Bonjour « grande voyageuse ». Merci pour ce récit passionnant qui m’a donné l’impression de le vivre comme si j’y étais.
    À certain moment, j’ai même eu peur de continuer la route et je me suis demandé  » où m’emmène Isabelle »? Puis, j’ai lâché prise et t’ai suivie.
    Je suis de plus en plus persuadée que tu es du signe du Bélier ou que ton Ascendant ou ton est en Bélier.

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  2. Chère Isabelle,

    J’ai lu avec un grand intérêt ton post sur la kanaky, tu vois je ne t’avais pas menti en disant que la NC c’était un autre monde . Nous avons été pharmaciens 5 ans sur l’ile de Maré (heureusement nous étions jeunes!!) j’ai tellement senti de pressions coutumières et un cruel manque de liberté (pas faire ci , pas faire ça ect…) mais quel lagon et certains kanaks sont d’une incroyable gentillesse mais nous sommes rentrées depuis 12 ans et quand je lis ton post et bien je vois que tout est resté comme avant et même pire niveau jeunesse désœuvrée …(les chefs manquent n’ont plus la même autorité que leurs anciens)

    As tu été sur les iles Loyautés? il y a une distillerie de santal sur Maré (enfin si ça tient toujours!)

    Bonne continuation. Isabelle

    PS: j’ai bien rigolé pour ta recherche de nourriture car ça m’a rappelé que nous on disait à nos parents en métropole que la bouffe nous manquait plus qu’eux , je me suis rattrapée depuis car nous sommes maintenant installés en dans le Sud Ouest de la France.

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  3. merci pour ton message Isabelle, tu as dû vivre une sacrée expérience ! et tu me fais rire en disant que la bouffe vous manquait plus que vos parents 😂 mais on peut toujours communiquer avec les siens 😉- Nous ne sommes pas passés à Maré mais à Lifou, que j’ai d’ailleurs préféré à Grande Terre, ça a été beaucoup plus facile de rentrer en contact avec les kanaks … en tous cas l’histoire de la NC me fascine !

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