
10 avril
C’est l’anniversaire du capitaine, je lui ai fait une petite surprise, un teeshirt bleu pétrole (bleu des mers du sud aurait été plus indiqué que le pétrole vous avouerez) (que j’ai trouvé dans le ship de Shelter Bay Marina, j’ai cru que je ne trouverais jamais quoi que ce soit, je cherchais depuis Noël à chaque fois qu’on était à terre mais ne voyais que des polos avec d’énormes écussons de captain avec barre à roue et ancres à l’allant qui auraient fait passer le capitaine pour un pimpin de seconde zone, une insulte), celui que j’ai dégoté arbore le logo du passage du canal de Panama, il pourra rouler des mécaniques lors de son retour au pays, mais bien entendu ce qui marque cette journée c’est que nous quittons Panama pour les îles Gambier à 4000 NM (nautiques miles) de là, j’ai calculé, si on fait 6 nœuds de moyenne en voyant modeste ça nous fait 27,77 jours de mer 😵💫
Autant vous dire que je ne fanfaronne pas mais prie le ciel et la mer de nous épargner, on dirait qu’ils m’ont entendue car après avoir quitté le ponton de la marina, non sans mal car le capitaine m’avait laissé la barre sans me dire où on allait mais en me donnant des ordres au coup par coup, autant dire à l’aveugle, résultat je ne sais pas où il veut aller, je lui dis qu’on va taper dans le ponton et il répond que non mais il pense au ponton derrière nous et moi je vois celui à bâbord, quand il le voit il s’égosille qu’on va droit dedans !!!
– MAAAAACAREEEEELLLE ! mets ton pied pour repousser le bateau !!!!!!!
je passe prestement la jambe par-dessus la filière et pose un pied sur le poteau du ponton, pousse de toutes mes forces à me désosser le fémur comme la cuisse d’un poulet qu’on découpe chaud le dimanche après la messe et réussis à repousser le bateau, on se dirige vers le ponton de gasoil, lui en m’expliquant ce que j’aurais dû deviner, moi en argumentant ma défense (ouh il aime pas), on refait le plein de gasoil et à 15h26 nous quittons le ponton de gasoil et nous éloignons au moteur, passons à côté d’un bateau français qui attend de rentrer dans la marina, le capitaine leur dit d’y aller parce que sinon ils vont pourrir là, qu’ils sont nuls dans cette marina (elle est crade, pour sûr) et on passe peuht-peuht-peuht entre les cargos, il faut attendre presque une heure avant d’avoir un peu de vent et de hisser nos voiles, en gros on part pour de bon il est 17 heures, 27,77 jours, putain


11 avril
Le bateau est transformé en arbre à oiseaux, ils se battent pour savoir qui se posera sur la barre de flèche en mettant de la fiente plein le génois, le capitaine dit ça va m’énerver et il prend la corne de brume pour les chasser, ça marche 3 ou 4 fois et ensuite le plus gros qui est un fou (c’est le nom d’un oiseau, pas un adjectif qui sous-entend qu’il soit taré) se repose tranquillement, un pied de nez au capitaine qui vide sa bombe d’air comprimé pour faire sonner la corne de brume en visant l’oiseau, crénom il ne va pas se laisser piétiner l’honneur par un vulgaire palmipède (l’oiseau a les pieds palmés)(du coup il patine un peu sur la barre de flèche et perd de sa superbe), le duel s’annonce serré, qui de l’homme ou de la bête va gagner, le capitaine file au pied de mât, s’empare de la drisse de spi qu’il me demande de choquer avant de lui donner un mouvement de corde à sauter pour finir par ficher un coup au fou qui s’éloigne lourdement comme le corbeau vexé après avoir laissé tomber son camembert et l’on ne l’y reprend plus
Ça occupe son homme et la victoire le rend tout serein et quiet, justice est rendue
On a du vent et on navigue au portant, génois tangonné et puis on empanne et on met le spi car on ne va pas assez vite pour le capitaine, le capitaine me fait tout faire, debout à côté de moi, j’ai le nez plongé dans le bras, l’écoute, le barber et tout le tout toutim et ça n’est pas terrible pour mon estomac parce que ça balance … spi que nous affalons 2 heures plus tard une fois le vent remonté à plus de 20 nœuds, la fatigue d’une petite nuit à guetter les cargos à proximité de Panama, et toute cette agitation dans mes pensées agitées, encore 26,77 jours putain, font que je suis malade le soir

12 avril
Ne nous laissons pas abattre, nous avons un rang à tenir face au capitaine, l’optimisme et la joie de vivre sont de rigueur, ce n’est pas une petite traversée du pacifique de rien du tout qui va entamer mon moral bordel de Dieu (Mavo doit se retourner dans sa tombe, c’était ma grand-mère, Mamie Yvonne ça avait donné Mavo car les enfants sont fainéants de répéter comme il faut)(elle était hyper catho et me faisait lire la vie des saints et celle bien rangée de Roselyne mère de famille qui faisait tout comme les curés ils réclament sinon on ira en enfer) un petit oiseau vient se poser sur le bateau et me distraire, on voit qu’il a du plomb dans l’aile et ne fera pas long feu, lorsqu’on manœuvre il s’envole à peine et vient se poser un peu plus loin, le capitaine et moi savons par expérience (lui lors de sa première traversée de l’Atlantique, moi lors des hivers froids de Lorraine) que donner des miettes de pain ou du beurre ou quoi que ce soit à un oiseau mourant est inutile voire une torture (Mémère, mon autre grand-mère, mettait des couennes de lard sur le rebord de sa fenêtre en hiver et les oiseaux venaient la picorer mais ils n’étaient pas mourant, et puis c’était du lard qu’elle faisait elle-même, ils étaient gâtés et joufflus), des fois il vient se poser juste à côté de nous, je me verrais bien le garder toute la traversée ce petit compagnon à plumes que le capitaine appelle Bozo, il est où Bozo ? Ah il est là ! il me tiendrait chaud au cœur comme une peluche, si j’avais su j’aurais emporté une peluche tiens

Le vent est descendu alors spi – on empanne, ce qui induit d’affaler le spi et tout ce qui va avec pour le renvoyer de l’autre côté, ça prend son temps, quand il y a peu de vent c’est un véritable plaisir de manœuvrer le spi, tout juste si je n’allume pas une clope en sifflotant (je ne fume pas mais si je devais le faire ça pourrait tout à fait être le moment de m’y mettre), puis le vent tombe et nous tombons le spi qui s’est dégonflé comme un soufflé qui sort du four
Nous devons passer pas loin de l’île de Malpelo et le capitaine me demande si j’ai envie de faire le détour pour la voir de près ou non, cela m’étonne toujours qu’il s’évertue à me poser ce genre de questions car quoi que je réponde il pose ses propres arguments et on fait comme il dit parce qu’il sait mieux que moi dirait on, ce qui est sûrement vrai d’ailleurs, je ne vais pas commencer à polémiquer sur un sujet aussi sensible qu’universel que celui de savoir qui sait mieux que l’autre et a raison
- Bin je sais pas, ça fait faire un gros détour ? ça nous ferait perdre beaucoup de temps ?
- un peu
- c’est dommage de passer si près et de ne pas y aller non ?
- ouais mais ça fait faire un détour et ça nous fait faire du près et y’a pas de vent
- bon on n’y va pas alors
- ouais
Et là il lofe, me dit qu’on affale, et met le cap sur Malpelo au moteur, je crois que discuter avec moi lui permet simplement de faire avancer sa propre réflexion, peut-être pense t’il me faire croire qu’il est intéressé par mes idées, il a dû apprendre ça dans un stage de management, faites au moins semblant d’écouter les autres vous y gagnerez, je dis à Bozo c’est cool, on te ramène chez toi, et croyez moi si vous voulez, en vue de Malpelo il s’envole à tire d’ailes vers elle (pour tout dire, je crains qu’il ne se soit abîmé en mer avant d’y arriver) (désolée de gâcher l’ambiance)

En s’approchant encore nous voyons deux bateaux de plongeurs qui viennent voir les fonds réputés pour leur variété sous-marine extraordinaire (le capitaine m’a énuméré plein de noms que je n’ai pas retenus mais ça avait l’air extraordinaire, l’exotique crée l’extraordinaire) et nous nous faisons accueillir par des gros dauphins qui sautent complètement hors de l’eau, c’est un spectacle grandiose qui me donne la chair de poule, en s’éloignant on voit un catamaran mouillé dans une petite anse, on s’éloigne sans aller voir de qui il s’agit, on ne va pas non plus allonger à loisir notre traversée, on a drôlement bien fait de faire le détour
13 avril
Le vent repart … au près bon plein (ça veut dire grosso modo à 60/70 degrés du vent), ce qui veut dire qu’on navigue à la gîte, je dis au capitaine qu’on doit bien gîter à 30 degrés tellement tout se casse la gueule dans le carré, il me dit qu’on est à 10, 15 maxi, le roi de la minimisation autant que je suis la reine, non pas de l’exagération parce que je n’exagère jamais, je dis juste comment je ressens les choses, et de toute évidence je les ressens plus puissamment que le capitaine qui est d’un flegme tout à fait jamesbondien, la reine de quoi alors, on ne le saura jamais, en tous cas je préfère largement la gîte au roulis, au moins on sait à quoi se tenir
De plus, le capitaine a eu la bonne idée de sortir, oubliés jusque-là, des tapis antidérapants pour la cuisine, ce qui fait que les assiettes ne glissent plus, en revanche ce que je mets dans les assiettes glisse toujours, servir reste donc un jeu d’adresse, parfois une vague intempestive boute le contenu hors du contenant, d’un geste preste je le replace dans l’assiette sans vergogne, si on se met à jeter tout ce qui tombe des assiettes on ne mangera plus guère
14 avril
… on a froid ! Le vent est froid alors qu’on approche de l’équateur ! Je m’en étonne auprès du capitaine qui a sorti sa petite polaire rouge pendant que j’étirais mon sweatshirt au-dessus de mes genoux repliés contre ma poitrine pour avoir un peu chaud, il me répond, après m’avoir gourmandée d’abîmer ainsi mon sweatshirt, que c’est à cause du Humboldt, mais tu sais tout m’écrié-je, il me répond que non mais qu’il a étudié tout ça, moi je n’ai rien étudié du tout sur le sujet mais je connais vaguement le Gulf Stream alors je lui demande si c’est un courant comme le Gulf Stream, oui qu’il me répond, étonné que j’en sache autant, mais le Humboldt il vient du Sud et remonte jusqu’à Panama en remontant le long du continent, c’est un courant froid, c’est ça qui est dingue dans l’hémisphère sud, plus on ira au sud plus il fera froid, c’est vraiment le monde à l’envers …
Le capitaine a changé le bout de bordure (le boute de bordure, donc) de GV, il a vu qu’il allait péter a un endroit alors il en a sorti un bout (là je parle d’un bout = un morceau, pas d’un bout = boute = cordage, c’est à y perdre son latin) pour coudre le nouveau bout de bordure et ensuite on n’a plus eu qu’à tirer le vieux bout dans la bôme pour que le nouveau y prenne place, quand il est concentré ou qu’il réfléchit le visage du capitaine se vêt d’un rictus d’effort, plus c’est difficile plus il grimace, alors passer l’aiguille dans les deux bouts c’est dur, il force, je le vois à sa bouche qui se crispe, ce qui me donne l’envie furieuse de prendre son visage entre mes mains et de l’embrasser, (éperdument) (comme si nos vies en dépendaient) (du lourd quoi) pour gommer la grimace, je ne le fais pas, je ne dis rien, je garde mon envie, il n’aime pas être distrait de ses tâches et en plus il aime en baver, vaincre ou mourir ! je le laisse vaincre en restant coite mais n’empêche que voilà et qu’il ne sait pas ce qui se trame derrière mon regard qu’il n’a aucune raison de vouloir déchiffrer tout appliqué qu’il est par ailleurs
À propos d’embrasser éperdument, maman aurait dit à bouche que veux-tu, j’ai toujours trouvé cette expression d’un prosaïque achevé, un seau d’eau froide en pleine figure (pendant que j’écris cette phrase, je cherche les yeux dans le vague le mot exact que je voudrais mettre à la place de prosaïque, le capitaine me demande ce qu’il y a)
- Je cherche un mot … à trouver le mot exact et je ne suis pas sûre de celui que j’ai écrit
- Lequel ?
- Prosaïque
- Ah … c’est quoi la phrase ?
- Non !
Vous pensez bien que je la ferme, un journal de bord ça parle de latitude et d’allure, pas d’embrasser le capitaine (du coup je suis obligée de laisser prosaïque sinon bonjour pour comprendre)

15 avril
10h20 le capitaine décide de pêcher, pas avec nos cannes car l’autre jour à peine avait-il jeté son rapala à l’eau qu’il a été bouffé par on ne sait quoi, il n’a remonté qu’un bout de fil de pêche, et ma canne à moi n’a rien donné, elle rouille à force d’inusitation (j’y ai mis un panneau virtuel : fuyez !) (je ne l’ai pas dit au capitaine parce qu’il penserait que tout ça c’est des bêtises et il finirait par avoir des doutes à mon encontre, déjà que)
donc il décide de mettre à l’eau un long et gros fil vert avec au bout une ligne de pêche et un gros hameçon pendant que je prends ma douche à l’eau du pacifique avec une écope pour m’asperger avant de me rincer à l’eau douce pour finir, ça prend son temps puisque je m’attache avec le harnais qu’il faut enfiler et fixer, dérape et passe mon temps à me rattraper sur la jupe puisqu’on est à la gîte et que ça glisse sévère quand je suis enduite de savon, rien qu’après cet exercice on pourrait aller se recoucher, mais que non point, une fois propre comme un sou neuf j’attrape un ananas pour le découper et j’entends le cri de guerre du capitaine, on a attrapé un poisson ! enfin, car on n’a rien péché depuis la dernière fois que je vous ai raconté, il faut dire qu’on n’avait même pas essayé, le capitaine descend sur la jupe et ramène le fil pendant que je vais chercher l’épuisette achetée à dessein, on va enfin l’inaugurer, à nous deux aidés du ciel nous ramenons la bête sur la jupe, le capitaine me dit d’aller chercher la bouteille de rhum, le Bellevue me crie t’il pendant que je dévale la descente, pas le Lamauny (son préféré) hurle-t-il dans la foulée !! hop je lui passe la bouteille et il arrose généreusement le poisson de rhum, si j’y mettais une allumette on mangerait du poisson flambé, je vais le ranger mais le poisson se débat encore, le capitaine n’a pas bien visé, je retourne chercher le rhum et cette fois il vise les ouïes, ça achève le poisson et quasiment la bouteille de rhum, il n’y va pas de main morte, on n’a pas le choix que de découper notre pêche dans le cockpit parce qu’il est trop gros pour la cuisine et on a mis l’annexe sur la jupe, c’est massacre à la tronçonneuse dans le cockpit, je bazarde ce qu’on ne mangera pas à la mer et le capitaine émet le fait que ça va attirer des requins, je préfère ça à des orques, le capitaine a discuté avec un français dont le bateau s’est fait attaquer par des orques dans le coin de Cadix, ça lui a flingué un safran et flanqué une sacrée trouille, il parait qu’il y a de plus en plus de telles attaques, d’où ma préférence pour les requins qui, de ce que je crois savoir, n’attaquent pas les bateaux comme le requin des dents de la mer ou du film Shark Attack que je n’ai pas vu mais on m’a raconté le synopsis et je me demande comment des gens ont l’idée de faire des films aussi débiles … bref, on a mangé du poisson frais et c’était fameux

Le soir le capitaine me dit qu’on va passer l’équateur dans la nuit, de mettre mon réveil à sonner à 1 heure car on devrait y être vers 1 heure – 1 heure 1/4
À 1 heure mon réveil m’extrait d’un sommeil profond, le capitaine est campé au pied de ma couchette et me regarde, ça me ferait presque sursauter (ça fait un peu film d’horreur quoi), il s’est réveillé spontanément, me dit qu’on y est presque, on colle tous deux notre nez sur le GPS pour guetter quand on arrive au 0 degré de latitude, que l’on passe à 1h20 locale soit 6h20 GMT en faisant un compte à rebours comme pour la nouvelle année, et comme on n’a pas de champagne on sort la petite bouteille de rhum aux agrumes, le capitaine en verse une rasade sur le bateau qui a bien servi, en donne à l’océan qui a été clément puis au capitaine qui a été sage, il est bien ému le capitaine, et c’est le tour de l’équipière, et bin je peux vous dire que du rhum à cette heure-là avec la tête dans le seau ça fait son effet, je mange une pomme pour le faire passer et retourne me coucher sans réussir à me rendormir avant 3 heures parce que ça m’a filé mal au crâne, on a passé l’équateur et la circonférence de la terre va diminuer au fil de la suite de notre voyage, le monde est incroyable
16 avril
Peu de vent, mer calme comme jamais, juste un peu de houle, et puis le vent tombe encore pus bas, 6 nœuds, on avance encore à 4 nœuds mais ça va bien qu’on a le courant qui nous pousse, on finit par mettre le spi pour naviguer à 120 degrés du vent en avançant à 7 nœuds, plus tard le vent remonte à 12, à 17h nous ne sommes plus qu’à 15 miles de l’île San Cristobal des Galápagos que l’on voit à l’horizon, là le vent s’emballe alors on affale le spi, et bien sûr le vent retombe peu après mais on a la cagne de remettre le spi et je dis tant mieux au capitaine car nous passons à un train de sénateur devant l’île et avons le loisir de l’observer bien que la nuit tombe … sauvage est l’adjectif qui convient le mieux, on affûte nos regards pour tenter de voir une otarie, on nous en a tant parlé, mais un dauphin ferait bien l’affaire ou même une simple tortue de terre de 200 kilos, allez, juste un thon quoi, une sardine ! mais rien, nada, notre détour vers les Galápagos ne nous offre pas d’autre possibilité que de dire que nous passâmes là un 16 avril de nos vies, juste quelques oiseaux furtifs, le vent tombe complètement puisque nous sommes sous le vent de l’île, alors moteur, on ne prend pas le risque de mouiller où que ce soit pour ne pas avoir à payer 700 dollars rien que par ce simple geste, et d’ailleurs le capitaine a rentré l’ancre dans la baille à mouillage, alors pour mouiller ça serait le cirque, autant dire que j’ai hâte de voir ce que ça va donner pour la sortir en arrivant aux Gambier parce que pour l’y mettre on a usé de la drisse de spi et c’était loin d’être aisé, mais le capitaine m’assure que ça se fera tout seul, j’ai hâte vous dis-je
17 avril
Passons devant l’île de Santa Maria, toujours aux Galápagos, toujours sauvage, toujours pas l’ombre d’un poisson ou d’une otarie, il faut dire que le temps couvert ne permet pas beaucoup d’ombre, on voit quelques bateaux de touristes qui sont là pour visiter ce qui se passe sous l’eau, le vent nous apporte une odeur de terre et de foin qui me fait frémir les ailes du nez, quelle belle odeur ! C’est la fête des sens !

5 nœuds de vent, pluie, on est bel et bien dans le Pot au noir, on s’éloigne doucement en étant mine de rien bien contents d’avoir de nos yeux vu cette terre de légende et je pense par devers moi que nous ne sommes pas prêts de voir une autre terre, le capitaine me demande si je veux m’arrêter, pourquoi pas vendre un rein pour payer ce que ça coûte tant qu’on y est, non non, on trace s’il te plaît … ça me fait penser que, quand on était aux San Blas et que j’avais eu un coup de blues parce que je me trouvais moche, le capitaine m’avait demandé, l’air circonspect
- T’en as marre du bateau ?
ça m’avait fichu un coup parce que je n’avais pas pensé à me poser la question de cette façon, c’est vrai ça, est-ce que le fond du problème n’était pas que j’étais franchement dégoûtée ? …
- Parce qu’il faut me le dire ^^ (le ton part dans les aigus en même temps qu’il lève haut ses sourcils un peu broussailleux) !!
c’était le moment ou jamais, j’ai réfléchi à toute vitesse (ça m’arrive) et puis
- non … non non, tout va bien, j’en ai pas marre du bateau (des fois on en a juste marre de soi)
Surtout que je veux vraiment rencontrer les chamans du Pacifique, c’est l’idée quand même ! Et s’il y a bien des endroits où on se soigne avec les plantes, ce sont sur ces îles perdues au milieu de rien, arrêter maintenant ç’aurait été me tirer une balle dans le pied …
18 avril
Lundi de Pâques, en cherchant des céréales dans un placard je suis tombée sur un paquet de madeleines et de biscuits au chocolat, c’est le jour ou jamais (en fait on n’y touchera pas parce qu’il y a un reste de dessert que j’ai cuisiné avec des flacons d’avoine, bananes écrasées, chocolat fondu et lait de coco, ce qui est dommage c’est que les flocons sont ramollis et c’est moins bon mais comme c’est bien nourrissant on n’avait pas eu la force de tout manger)
Nuit calme, on a bien dormi, debout à 4h45 car le vent avait refusé et il fallait régler les voiles, et rendormis presqu’aussitôt
Ciel bleu, soleil, petite et longue houle, c’est cool le Pacifique
Et puis le vent adonne, on doit abattre de 20 degrés qui nous écartent du cap, mais on a bien le temps d’y revenir me dit le capitaine qui à d’autres occasions pousse de hauts cris quand on n’est pas au cap et que je laisse faire (en lui disant qu’on a le temps d’y revenir ce à quoi il me rétorque qu’on ne va pas non plus faire des bornes en plus)
5 nœuds de vent, grâce au courant on avance quand même à 4,6, le capitaine s’impatiente, on ne peut même pas mettre le gennaker car on est trop pointus (entendre on est trop prêt du vent) mais moi je ne boude pas le plaisir d’avancer dans ce calme immense
Après-midi ça remonte à 15 nœuds, on file à plus de 8 au travers, je dis toujours au capitaine que le vent va remonter et il finit toujours par remonter même si je ne donne pas de précision sur quand ça va se produire, ça me permet d’avoir raison de temps en temps

19 avril
Encore dormi comme une souche, à croire que le grand air fatigue, le vent est plus régulier à 14/15 et on avance à 7,5 nœuds de moyenne à 120 degrés du vent, après le petit dej on se prend un bon grain et ce que j’aime c’est que de voir le ciel noir à l’horizon ne me fait plus ni chaud ni froid, j’espère juste qu’il pleuvra assez pour laver le bateau (mais pas cette fois) …
La mer étant relativement rangée il est donc possible de … lire ! Lire ! Le luxe suprême ! Du temps pour lire ! Remercierai je assez le pacifique de m’offrir un peu de temps !
Alors à midi je dis au capitaine que mon bouquin n’est pas mal même si c’est du pur style hollywoodien, mais que ça ne vaut pas certains auteurs français ou anglais qui mettent plus de fond même dans les polars, j’ajoute que mon bouquin est tout de même mieux que du Mary Higgins Clark ou du Douglas Kennedy (c’est pas difficile en même temps), il fait la moue et dit qu’un Mary Higgins Clark c’est quand même pas si mal
- Ouais mais bon, ses descriptions de deux pages pour dire que la nana porte un pull vert émeraude assorti à ses yeux … c’est pas Zola quoi
Et là paf, je me demande comment moi je ferais une description si on me disait fais donc une description grosse maline, et l’idée me vient de vous décrire le capitaine, asseyez vous et prenez un thé ainsi que votre temps
Bon, le capitaine alors … hum hum … affûtons notre plume et tâchons d’être exacte autant qu’objective, est-ce tout bonnement possible pour le genre féminin, je ne sais pas s’il existe des études sur le sujet, enfin… par où commencer… je ne peux pas vous dire combien il mesure si tant est que cela ait une quelconque importance, 1m75 ? 78 ? Un peu plus grand que moi c’est certain, je sais qu’il pèse 72 kilos, de son propre aveu il n’a jamais été tanké, quand il est habillé avec un teeshirt trop grand on dirait qu’il est tout maigre ce qui me semble un véritable tour de force parce que moi quand je porte des fringues oversize j’ai tout de suite l’air grosse, mais quand il ôte son teeshirt beaucoup trop grand on voit ses muscles athlétiques, les épaules, les pectoraux, ses abdos qu’il est au regret de ne plus avoir si bien dessinés qu’antan, et ses bras, abandonnés à la vue de tout un chacun puisqu’ils dépassent de ses manches à point nommé, sont puissants, on voit que ça mouline au winch depuis perpète au point de lui avoir même forgé des avant-bras et des mains solides de travailleur manuel (y’a pas de honte), comme il bricole sans cesse ou quasi il a en prime les doigts agiles, des cuisses galbées à l’aune du reste mais hélas il estime manquer de mollets ce qui, à mon humble avis est, d’une part tout à fait exagéré, d’autre part grandement compensé par le fait d’avoir à son actif un beau petit cul (il paraît qu’on a le droit de penser ça maintenant, nous, les femmes), il a les yeux marron clair et un véritable regard d’aigle (il voit tout, c’est chiant) avec un visage aux traits fins tout autour, presqu’acérés quand il est concentré, les joues qui se creusent un peu lorsqu’il est fatigué (ou que je le fatigue), un nez qu’il m’a dit être tordu ce que je n’avais jamais remarqué jusque-là, souvenir de boxe (il m’a dit que je ne vois rien, erreur lui ai-je rétorqué, je ne vois pas les mêmes choses que toi, là est la différence), des dents rangées droit entre ses lèvres juste bien ourlées comme il faut, tout comme ses oreilles (ce qui me fait penser, et c’est chinois, que les oreilles fermes sont un signe de virilité et qu’il est utile de toucher les oreilles d’un homme avant de le faire sien, pour éviter des déconvenues une fois la bague au doigt, je ne sais pas, je ne me suis jamais aventurée à tripoter les oreilles du capitaine) (il ferait une drôle de tête), un profil taillé à la machette où pointe une pomme d’Adam saillante (je me demande si je n’ai pas lu quelque part que c’était un signe de longévité … ou une excroissance osseuse au milieu du sternum ou de l’appendice xiphoïde peut-être, je ne sais plus), des cheveux plus poivre que sel qu’il s’évertue à coiffer en arrière à la Marlon Brando dans le Parrain, il ne lui manque que la gomina, grâce au ciel, à mes prières et au vent il est décoiffé en un tournemain et se retrouve avec les cheveux en bataille ce qui correspond bien plus à son style qu’il affirme ne pas avoir (quel est donc son style me direz vous, et bien c’est le sien), tantôt il ne se rase pas et refuse de me croire quand je lui affirme que cela lui sied aux petits oignons, tantôt il se rase et cela lui confère un air tout gentil auquel il ne faut pas forcément se fier, non pas qu’il ne soit pas gentil mais il est, disons, d’un tempérament du genre faut pas casser les couilles à Zorro, pour compenser cette nature inflammable il use d’un sourire dont il connaît pertinemment le pouvoir au détriment d’autrui, il se sert également d’un rire que je qualifierais de mondain quand il cherche à détendre l’atmosphère ou pour tenter de créer une ambiance chaleureuse avec des tiers, rire qui n’est pas naturel pour un sou et me fait plutôt penser à celui d’un psychopathe une nuit de pleine lune, parfois ses yeux pétillent et son visage s’éclaire comme celui d’un enfant à lui en donner le bon dieu sans confession, certaines fois, rares, une tristesse semble planer sur son front qui pense ailleurs et d’autres fois encore, beaucoup plus fréquentes, tous ses traits se crispent sous l’effet de l’énervement et de l’impatience conjuguées à des degrés divers quand se présente une contrariété, à savoir une vague qui éclabousse l’intérieur du bateau car j’ai laissé un capot ouvert pour ne pas m’asphyxier en cuisinant, ou que je n’ai pas repris la balancine de GV suffisamment vite et qu’elle s’est encore coincée dans la voile, ou que je lui demande si on déroule le génois alors qu’il n’a pas encore fini de régler la GV sapristi isabelle… tel est le capitaine à mes yeux, l’homme, quant à lui, restera nimbé de ce voile de mystère qui le rend impénétrable, ne nous égarons pas, je peux juste vous dire qu’il est homme et que rien que ça c’est un défaut le pauvre

Le petit supplément du dimanche 👇 !
- Le courant de Humboldt ou courant du Pérou est un courant marin de surface, parcourant l’océan Pacifique. Prenant naissance près de l’Antarctique, il est froid, environ 7 à 8 degrés inférieur à la température moyenne de la mer à la même latitude. Il longe la côte ouest de l’Amérique du Sud. Entrainé par les vents qui soufflent parallèlement à la côte, ce courant provoque une remontée vers la surface d’eaux venues des profondeurs.
- La baille à mouillage est un logement ménagé dans la coque pour recevoir l’ancre et ses accessoires (câblot, chaîne…), en général situé à l’avant.
- Une balancine est un cordage qui soutient un espar, en permettant d’en régler la hauteur : bôme ou tangon en général
- Le barber hauler : système de cordages et de poulies permettant de modifier ou régler l’angle d’appel ou direction de traction d’une écoute de voile d’avant en modifiant son point de tire, en particulier d’un spi symétrique. On dit parfois simplement barber (le capitaine dit toujours barber et c’est tout, je vais l’épater en disant barber hauler)
- Les îles Galápagos sont un archipel et une province de l’Equateur situé dans le Nord-Est de l’océan Pacifique Sud, à la latitude de l’équateur.L’archipel se compose de127 îles, îlots et rochers dont 19 de grandes tailles, il accueille le parc national des Galápagos et la réserve maritime des Galápagos qui constituent un site du patrimoine mondial de l’Unesco.« Islas de los Galápagos » signifie « îles des Tortues de mer ». L’archipel est officiellement devenu un parc national en 1959. Le tourisme organisé a commencé vers la fin des année 1960, des dizaines de milliers de personnes visitent aujourd’hui les îles chaque année, ce qui pose un véritable problème écologique.


- L’équateur terrestre est un parallèle, une ligne imaginaire tracée autour de la Terre, à mi-chemin de ses pôles. Il marque la séparation entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud. La latitude de l’équateur terrestre est par définition de zéro degré.

- Le pot au noir est une Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT), c’est-à-dire une zone météorologique très instable. Les vents y sont variables et ces changements sont très difficiles à anticiper à bord d’un voilier. Cette zone se déplace autour de l’équateur entre l’hémisphère nord et sud selon la déclinaison du soleil. On peut observer un cycle annuel. En général le Pot au noir se trouve entre le 8° N et le 3° N, pour sa partie Atlantique, de la pointe du Brésil aux côtes africaines, sur quelques centaines de kilomètres du nord au sud. Les marins peuvent l’apercevoir de très loin, à 100 milles, grâce à ses gros nuages. Mais ils ne peuvent pas pour autant l’appréhender. De plus, il est imprévisible et change régulièrement de forme. Le Pot-au-Noir se forme grâce à la rencontre des alizés de l’hémisphère nord qui viennent du nord-est et des alizés de l’hémisphère sud qui viennent du sud-est. On peut y voir une couverture nuageuse très épaisse, on y ressent aussi un taux d’humidité très élevé (proche de 100%). Dans cette zone l’eau est entre 27° et 29° et l’air entre 35° et 40°. Plus les alizés sont forts et la température de l’eau élevée, plus le Pot au noir est actif est grand. C’est l’évaporation qui créé de très gros nuages, les cumulonimbus qui peuvent s’étendre en altitude jusqu’à plus de 12 000 mètres. Dans cette zone, à bord d’un bateau on peut rencontrer du brouillard, des pluies diluviennes, du tonnerre, des éclairs, des rafales de vent violents ou encore des trombes (colonne qui part de la mer et qui mélange eau et air en rotation pour rejoindre le ciel) ou des feux de Saint-Elme (décharge électrique plus ou moins continue d’intensité modérée). C’est souvent dans cette zone que se forment les cyclonesavant de se déplacer. Les navigateurs redoutent cette zone de Pot au noir car en plus, les vents sont très changeants et peuvent passer de 0 à 35 nœuds ou changer de direction d’une seconde à l’autre. Il est difficile de planifier son passage en bateau dans le Pot au noir. Néanmoins il s’avèrerait que la trajectoire entre le 27° degré et le 30° degré serait la meilleure car généralement elle correspond à la zone la plus étroite du Pot au noir. Même si la zone est redoutée par les marins, elle n’est pas dangereuse, elle est juste imprévisible. On peut y avoir quelques minutes avec 30 nœuds de vent puis des heures de calme sans avancer. Tandis qu’un peu plus loin, un autre bateau bénéficiera d’un grain qui lui permet d’avancer, c’est donc avec incertitude que les navigateurs traversent cette zone de Pot au noir à bord de leur voilier.


Coucou Isabelle, je suis tes aventures avec toujours autant de plaisir, tu me fais rêver. Irez-vous à Tahiti ? Je ne sais plus si je t’avais dit que j’y ai vécu pendant mon adolescence. Je rêve d’y retourner, même si j’appréhende un peu d’être déçue par trop de changements… Sinon, j’adore ta description du capitaine, lol ! Et quand nous donneras-tu ta fameuse recette de dessert (flocons d’avoine/bananes/chocolat/lait de coco) ? J’en connais, moi y compris, que ça tenterait bien… Des gros bisous et… bon vent !
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Bonjour Isabelle
Toujours aussi magnifique superbe
Cordialement
Envoyé de mon iPhone
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Je vais utiliser , c’est certain, certaines de tes expressions ( j’adore : « erreur, je ne vois pas la même chose que toi « ) très adaptées à ma propre relation avec mon partenaire particulier 😃😃😃
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Chère Isabelle, hier je vous ai écrit une longue réponse que vous ne recevrez pas puisque je ne l’ai pas envoyée! …bien contente d’avoir les dates de votre journal, mais je répondais comme si nous étions dans le même espace-temps! 12 avril…12 juin! Action…réaction! Le décalage est plus grand que ne l’était le courrier postal international d’il y a 50 ans où pourtant les avions filaient à toute vapeur. ✈️
Je vais quand même répondre à vos questions: oui, je chante, je fredonne et c’est surtout le matin, dans la cuisine comme vous, un petit air qui me reste en tête et dont je cherche l’origine, les mots…ce qui me reste de mes rêves! Parfois je me force à chanter pour chasser les pensées sombres qui planent comme des vautours enlevant ma joie de vivre. Alors, je chante à voix haute pour faire vibrer mes cordes vocales, mes tympans et augmenter ainsi l’énergie du chakra de la gorge et celui du coeur se met aussi à vibrer! Ça réveille le bonheur! C’est aussi bon qu’une douche en pleine conscience! Et les rossignols et les merles m’accompagnent 🦜🕊
Pour la deuxième question, non, je ne suis ni plus ni moins médium que vous ou toute autre personne. Simplement écouter, faire des liens. J’aime écouter et/ou lire des histoires de vie, des récits; je me laisse toucher facilement et je m’en souviens longtemps. Alors quand je vois les belles chaussures que vous portez sur le bateau pour traverser le Pacifique, je me dis « Cool! Isabelle savait lors de ses préparatifs qu’elle pouvait glisser et se faire mal aux orteils si elle y allait pieds nus! Elle l’a écrit ça fait longtemps Mais comme le chantait si bien Gabin,…oui, je sais! Mais oui, je sais. Et maintenant? Elle sait » Alors qui est médium dites-moi? 😜
Quelque chose de nouveau dans vos écrits d’avril m’a touché: Votre capitaine, votre roi, votre James Bond multiplie ses attentions pour vous. Vous les voyez, les entendez, les écrivez mais bizarrement vous ne les enregistrez pas. Ça bloque quelque part ça n’arrive pas à votre cœur. Peut-être une barrière l’en empêche comme « ce rang à tenir devant le capitaine »peut-être. Tel que vous le décrivez il semble plus nerveux que sanguin, introverti certain et attentif en voie de devenir attentionné, si vous voulez, vertu plus feminine. 🎁
Plus touchant encore, le 12 avril cet oiseau si proche de vous qu’ensemble vous le baptisez Bozo, Bozo le Choupinou. Vous savez bien que l’oiseau est un messager. Il est venu mettre du baume sur votre coeur en vous rappelant votre grand-mère Vemo. Bozo, que vous voulez garder parce qu’il est venu vous réchauffer et plus encore!
Ce besoin de tendresse qui nous vient en naissant et que nous n’apprenons pas à entretenir…pourquoi cet oiseau qui passait par là vous en a-t-il donnée?💞💕
Et si je posais la question à l’envers: pourquoi avez-vous reçu de cet oiseau ce que vous avez reçu? Ce n’est pas une question pour un champion 💕💞
En prenant en compte ce délai de deux mois entre votre récit et ma réponse je me suis engagée dans cette autre dimension plus profonde où les énergies ( selon les lois quantiques dont je ne connais que le nom mais dont je reconnais les effets et les bienfaits) sauront vous toucher ou plutôt, vous auront touchées avant réception matériellement visible de ce message
Prenez bien soin de vous Isabelle! 💖💞💕
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Je suis désolée! Pardon! Si je connaissais mieux les lois quantiques je pourrais sûrement corriger cette énorme faute! …enlevez le S pour moi. Merci! J’aime mieux ça!
Du vrai ohpono pono ☀️…l’effet des îles que vous traversez? ☀️😂
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Coucou Isabelle… Je suis toujours autant « adic » de vos récits… et maintenant que vous préciser les dates c’est encore mieux… bises et bon vent
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Bien chère Isabelle
Tes aventures continuent de nous fasciner, de nous faire rêver, de nous approcher de la quatrième dimension…
Ce décalage dans l’espace temps a quelque chose de magique, un peu comme à la lecture d’un récit d’aventures d’une autre époque… (même si j’apprécie la terre ferme 😂)
Prenez soin de vous tous les deux
Amitiés au gentil capitaine
Je t’embrasse
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Merci encore pour ce récit 🙂
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😊🙏😘!
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coucou Corinne, justement je pensais à toi ce matin et je voulais te faire un message pour savoir commet tu allais 😊: alors comment vas tu ? (fais moi un whatsapp aujourd’hui ou demain ou sur capdemiol@myiridium.net les autres jours de la semaine qui vient) – bien des bisous et merci pour ton adorable message 😊🙏😘§
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ah merci Chantale, ça me fait plaisir, bien des bises 😊😘!
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coucou Marithé,
un long message dites donc 😊
alors selon vous je n’enregistre pas et ça n’arrive pas à mon cœur … cela me fait sourire doucement et je me demande ce que vous répondrait, non pas le capitaine, mais l’homme derrière lui (mais j’ai bien précisé que je n’allais pas m’égarer sur ce terrain, je raconte le capitaine un point c’est tout) (parfois je déborde parce que c’est ainsi qu’est mon cœur, il déborde souvent et je le contiens autant que faire se peut) (mais l’homme est tout un poème également, c’est dur de ne pas le raconter)
je pense très souvent à mes grands-parents car j’ai beaucoup reçu d’eux, je leur suis infiniment reconnaissante de l’enfance que j’ai eue en partie grâce à eux … et à leur jardin pour les uns, leur potager, poulailler, étable pour les autres 🥰… que de vacances, de jardinage, de promenades en forêt, de livres découverts, de malles fouillées dans les greniers, que d’odeurs, que de lumières, que de sons dans ma mémoire, celui d’une vieille bibliothèque dont la porte grince, du coucou qui carillonne, d’une mouche qui vole dans le silence d’une chaleur d’été, d’une voix au loin qui appelle le chien, du coq qui s’égosille, des cloches qui sonnent à toute volée … ils font partie de moi et sont toujours là
alors c’est tout simple pour Bozo, quand on a le mal de mer, un petit oiseau réconforte encore mieux qu’une peluche 😀… j’avais dit que vous êtes médium car vous m’aviez parlé de peluche justement dans votre message précédent, au point que je me demandais si cet article n’était pas paru plus tôt que je le croyais 😉
à propos de la tendresse … vous dites « nous », mais nous est-ce vous et moi, le monde entier, ou vous simplement ? j’ai du mal à croire que la tendresse en soit pas entretenue par bien des gens, j’en connais beaucoup, ou alors il faudrait voir la définition que vous donnez à la tendresse ? ou peut-être pensez-vous que les êtres humains n’en échangent pas assez ? ou vous aimeriez en recevoir plus ? en donner plus ?
et vous avez éveillé ma curiosité en écrivant « ce qu’il me reste de mes rêves », quels étaient ils ? quels sont les restes ? et puis les rêves ne sont ils pas fait pour rêver, alors pourquoi les amputer ?
je vous embrasse Marithé, avec mon cœur qui déborde 😘❤️🤗
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baaaah quel S, je ne l’ai pas vu 😂
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est-ce que tu connais la PNL (programmation neuro linguistique) ? les différences des cerveaux et de notre façon de voir le monde est très bien expliquée et il faudrait l’enseigner à l’école, ça ouvrirait à un peu plus de tolérance et de compréhension 😉mais surtout ne change pas ta vision, elle est belle et fait du bien au monde ❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️
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c’est tellement gentil Sonia, merci 😊🤗🥰!
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coucou Patricia, oui nous irons à Tahiti, ça serait dommage de passer à côté sans s’y arrêter 😉
de ce qu’en disent les Marquisiens, c’est devenu trop civilisé et moderne pour eux, malgré tout pas mal de jeunes partent des îles trop isolées et avec si peu d’habitants qu’ils rêvent d’ailleurs … je raconterai Tahiti en tous cas ! gros bisous 😊😘§
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Coucou Isabelle!
Je me demande où vous êtes, de quel côté de l’Équateur…et je réponds à vos questions.
Pour les restes de mes rêves…je parle de mes rêves nocturnes 😂 car je ne m’en souviens presque jamais, mais je me réveille avec un air de chanson et je chante en me creusant la tête pour retrouver les paroles…ensuite quand j’écris « ce besoin de tendresse qui nous vient en naissant » ahah, ahah…ce sont justement des paroles d’une chanson que j’essaie à l’instant de retrouver…que chantait Bourvil! Ben oui, c’est vieux, comme la tendresse, et c’est ce moment de lecture où Bozo vous rappelle vos grands-mères qui m’amenait là…nostalgie!
J’espère que vous saurez excuser mon incursion du côté de votre homme; je n’avais pas compris que vous ne vouliez en dévoiler que l’aspect « capitaine ». J’ai réagi à ce portrait que vous en faites simplement pour vous dire:
«Ne prenez pas personnellement les remarques du capitaine, ce ne sont pas des attaques ».
Excusez-moi! Je croyais prétentieusement et pire encore, maladroitement! que je pouvais un tant soit peu, vous apporter de la lumière pour adoucir ce voyage que je perçois comme trop rough…à mon goût!
Que toute mon affection vous accompagne tous les deux! 💖💞💕
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hahaha ça me fait tellement rire que j’aie cru que vous parliez de vos rêves/envies 😂! tant mieux si ce sont vos rêves nocturnes !
et oui je connais très bien cette magnifique chanson de Bourvil, c’est « la tendresse », je l’écoute régulièrement, et il y a également une jolie reprise de Patrick Fiori et Nolwenn Leroy en duo, mis je n’avais pas percuté en vous lisant
Et oui, je le dis bien dans le portrait que j’en fais, je laisse un voile de mystère sur l’homme, bien qu’il transparaisse nécessairement dans son rôle de capitaine, mais ce n’est pas le même quand il tombe l’habit … pas tout à fait (ouf 😂😂😂)
il y a une partie rough, c’est certain, ce n’est pas facile ce que nous faisons, et quand j’arrive quelque part je dois travailler hardi petit pour rattraper ce que je n’ai pas pu faire en mer, donc je vis sur un rythme intense et fatigant … mais quand le capitaine me prend dans ses bras et plonge son regard dans le mien et et et … ça me donne bien envie de continuer 😊
et mille mercis pour votre sollicitude à mon égard et votre volonté de m’adoucir le voyage, vous y réussissez parfaitement, et votre message a eu l’habileté de me faire me poser des questions, ce qui est la meilleure des manières d’apporter la lumière, j’en suis très consciente, vraiment merci Marithé, je vous embrasse 🤗😘🙏!
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