Où je découvre le Vanuatu avec le capitaine

(le point rouge c’est là où ‘il y a eu un séisme) ( il y a en souvent) (ça fait autant d’alertes tsunami)

Avant d’arriver sur la première île du Vanuatu, à savoir Tanna parce qu’on veut y voir un truc très spécial, il faut y aller, nous partons donc la fleur aux dents sur le coup de 9h du mat’ (pas mal hein), 150 miles, une paille … sauf qu’on se les tape au près bon plein avec 25 nœuds de vent, le bateau tangue et c’est brutal, impossible de s’allonger dans le carré car on décolle de la couchette, le capitaine et moi sommes allongés tels deux gisants sur la couchette arrière, un traversin entre nos deux corps pour éviter de se rouler l’un sur l’autre, t’avoueras que c’est pas de chance, on n’a pas faim, mais alors pas faim du tout, pourtant nous savons qu’il nous faut manger pour ne pas être malade alors on suçote des biscottes allongés en foutant des miettes plein le plumard, parfois l’un ou l’autre s’assoupit quelques minutes avant d’être réveillé en fanfare par un choc carabiné, parfois l’un ou l’autre a le courage d’aller voir dehors s’il n’y aurait pas un cargo pile là où on passe, t’avoueras encore que ça serait la guigne, la nuit n’en finit pas …

en vrai c’est beaucoup moins joli que mon très joli dessin, et ça éclabousse tout

L’idée c’est d’aller à Lenakel, pas qu’on ait envie particulièrement de passer par là, mais on n’a pas trop le choix pour faire la clearance car oui, il ne faut pas oublier cette satanée clearance, le capitaine a fait tous les papiers et les a envoyés par mail en demandant s’il était possible s’il vous plaît respectueusement de faire la clearance à Port Résolution puisque c’est là que nous voulons aller merci de votre compréhension, il n’a pas eu de réponse, l’idée, donc, est de ne pas transgresser les us et d’aller à Lenakel, y arriver assez tôt pour avoir le temps de faire les paperasses afin de filer de suite à Port Résolution parce qu’il est de notoriété que le mouillage de Lenakel est pourri, entendez par là qu’il est rouleur et ventilé et je dois dire que parfois on en a marre que ça ballotte, c’est rien de le dire. On y arrive quand le jour est levé, il y a des reefs avec des vagues qui déferlent et il faut faire bien gaffe, je n’ai pas pris de photos parce que j’étais ce qu’on appelle décalquée, genre tu penses à rien, juste bonne à faire une chose à la fois, et encore, on met l’annexe à l’eau et on file vers le quai où est amarré un petit cargo, on voit de suite que le quai n’est absolument, mais ce qu’on appelle ab-so-lu-ment pas pensé pour les plaisanciers, on doit escalader un bout de mur visqueux pour atteindre de la pointe d’un pied une marche d’escalier poisseuse, Edmond Dantès qui s’évaderait du château d’If en patinant sur les algues (on se rappellera son réel plan judicieux) , le capitaine ne cesse de me mettre en garde attention ça glisse, fais attention isabelle, mets ton pied là, ça glisse, ta main plutôt ici, heureusement qu’il n’est pas comme ça dans toutes les situations.

Brève présentation afin que vous sachiez où on met les pieds avant que je ne vous emmène plus avant – un condominium c’est un immeuble en copropriété dans un pays anglo-saxon – en droit, c’est l’autorité suprême c’est-à-dire au-dessus de tout, exercée au sein d’un même territoire par diverses puissances (autorité, suprême, tout ce que j’aime)

Le hic avec ce condominium, c’est que certains parlent plutôt anglais, d’autres plutôt français, ça dépend s’ils sont allés dans une école ou une autre, sinon ils parlent le bislama ou  bichelamar, qui est un pidgin (langue véhiculaire faite à base d’anglais et de langues d’Extrême-Orient), et il y a en plus 117 autres langues vernaculaires ( = propres au pays) parlées seulement par 275 000 personnes, ce qui revient à dire qu’en moyenne il n’y a que 2350 personnes pour parler une même langue, Françoise nous racontera qu’elle pouvait parler avec sa mère mais pas avec son père car elle ne connaissait pas sa langue, ils pouvaient juste échanger un peu en bislama, bref, on demande à droite et à gauche si quelqu’un sait où se trouvent les customs, on nous fronce-sourcille en guise de réponse, nous signifiant par-là, probablement, qu’on ne capte rien de rien, et puis nous voyons une bicoque avec un panneau office de tourisme, dieu existe, dieu pourvoit, je ne le dirai jamais assez, le gars derrière son comptoir a fait des études à Nouméa et parle français, alléluia, il téléphone au gars des customs qui viendra avec sa bagnole tout à l’heure, on a le temps d’aller chercher des sous à un distributeur ou dans une banque ? oui on a le temps, il faut juste surveiller si on voit passer la caisse du douanier (j’ai enfin compris que les customs ce sont les douanes, customs est un faux-ami car ça ressemble à customer, le client, alors quand je pensais qu’on demandait aux gens où se trouvaient les clients, je n’étais pas étonnée qu’ils ne le sachent jamais, des clients de quoi ? En même temps, ils ne savent jamais non plus où se trouvent les douanes, je ne suis pas plus avancée d’avoir compris le truc, j’ai juste l’air moins con) (je ne l’ai pas dit au capitaine, ne vendez pas la mèche)

le marché de Lenakel

On se fait expliquer où trouver un ATM (partout où je suis allée dans le monde, on demande où on peut trouver un èye-ti-ème et tout le monde sait de quoi on parle), il y en a 2, aucun ne fonctionne, à la banque on nous renvoie aux distributeurs, et de retour aux distributeurs, ça ne fonctionne pas plus, on y croit alors on fait quelques allers-retours, je guette toutes les voitures pour voir si le custom passe, on nous apprend qu’il y a une panne d’internet alors on peut se brosser pour retirer des Vatus, soit la monnaie locale. Mais dieu existe, dieu pourvoit, et le capitaine est en l’occurrence l’épée de dieu, son glaive, sa machette, son couteau-suisse : il a des dollars américains sur lui et peut les changer dans un Western Union, je l’attends sur le trottoir parce qu’à l’intérieur il fait une chaleur de gueux et, comme vous le savez, quand je ne dors pas et que je ne mange pas assez, je tombe dans les pommes, on va éviter. Et je fais bien car je vois passer un gros pick-up de mégalo flanqué d’un imposant autocollant des customs, alors je lui fais un grand signe dont il se contrefiche et lui court derrière avec mes sabots en plastique, le douanier se gare et descend de sa voiture, il est immense et large et moustachu et noir et chauve avec des petits yeux qui me regardent comme une merde, c’est pas gagné de réussir à faire nos paperasses vite fait, je lui chante mon petit couplet que hello Sir (je caresse dans le sens du poil) we  arrived this morning in the sailing vessel just here (signe du doigt l’appui) and we want to do the clearance please, il me répond en anglais qu’il faut retourner au bateau et qu’on sera appelé à la VHF, je lui demande si on devra lui donner du pognon, genre I must give you money ? (je ne sais pas si j‘aurais dû dire « do I must give you money ? » ou autre forme interrogative, je suis un drame, ma frangine va être effondrée) et là il me regarde comme si je voulais le corrompre, ses petits yeux enfouis dans son visage moite de chaud me fusillent, je voudrais lui dire que je voulais juste savoir si la clearance a un coût, je cherche encore les mots, mais il a tourné les talons et m’a plantée là, je vais éviter de tout raconter au capitaine si jamais on nous laisse poireauter 2 jours ici pour me punir d’avoir voulu suborner un officiel, il faut filtrer ce que l’on dit, le monde est rempli d’incompréhension en tous genres … je retrouve le capitaine et lui transmets qu’il faut retourner au bateau attendre qu’on nous appelle à la VHF, mais d’abord on passe acheter une carte SIM Digicel, la boutique c’est un container rouge, une nana m’installe une carte SIM en m’expliquant le système local, c’est dingue que ça ne soit pas le même partout, un des plus compliqués c’était en Nouvelle Calédonie, quand je voulais recharger ma carte, déjà il fallait que l’application fonctionne, ensuite ça m’envoyait un code par mail, il fallait que j’appelle un numéro de téléphone et que je tape le code que j’avais reçu, enfin tous les jours il fallait que j’envoie IMD par SMS sinon ça se coupait, et le gars qui a inventé ça a été payé, bref, la nana me donne 3 numéros à appeler pour faire ceci ou cela, je lui redemande 2 fois et finit par le lui faire écrire sur bout de papier, je réclame une facture, elle me regarde interloquée, pourquoi pas une locomotive, elle ne doit même pas savoir de quoi il s’agit.

On repart donc sur le bateau, en manquant de se faire aplatir entre le petit cargo et le quai quand on reprend l’annexe,  et on nous appelle 1 heure plus tard : il faut revenir sur le quai, les papiers se font debout à côté du pick-up de Roméo qui est venu s’occuper de nous, il est bien plus gentil que l’autre de ce matin, une fois reparti puis revenu avec le bon tampon à appliquer sur les papiers, il nous enjoint d’aller à l’immigration, peut-il nous y emmener lui proposé je, non, il faut prendre un taxi, soit. Nous trouvons un taxi devant le marché, il y a des taxis devant tous les marchés du monde.

à gauche, les locks du conducteur qui trafique sous son volant pour démarrer sa chiotte

Chouette taxi, très couleur locale, on serait dans un film qu’on trouverait ça cliché, le conducteur bidouille sous son volant pendant 5 bonnes minutes avant de réussir à le démarrer mais c’est parti, c’est cool, on va voir du paysage, quand la route monte il donne des petits coups de frein secs, ce qui est surprenant car les freins sont plutôt destinés à la descente crois-je bien, on comprend vite qu’ils ne marchent pas terrible les freins, le pacifiste rasta me donne l’impression de craindre que sa chignole ne se mette à dévaler en marche arrière, je suis contente d’arriver, il faut finir la route en montant à pied une piste raide et défoncée jusqu’au bureau de l’immigration, comme je marche le nez en l’air je vol-plane et me vautre dans la terre, ça me cochonne tout mon bermuda et mon tee-shirt, j’arrive sale comme un peigne et en boitillant dans le bureau, il y a des jours où on est moins à son avantage que d’autres…

Un peu de Lenakel

Une fois les papiers faits en bonne et due forme, on rentre en stop, le premier pick-up qui passe nous prend, un autre fonctionnaire de je ne sais plus quoi, tu vois, dis-je au capitaine, c’est pour ça qu’il faut prendre les gens en stop quand on a une voiture, comme ça on est pris quand nous on en fait, c’est la loi du Karma, il sourit en haussant les sourcils d’un air on ne peut plus dubitatif, c’est tout lui la dubitation.

Il est 14 heures, on arrivera de nuit à Port Résolution mais on y va, sachant qu’on sera au près et qu’on va encore se faire secouer mais ici ça roule trop alors aucun intérêt de rester, donc hisse et ho. Le capitaine part faire un somme quand la nuit tombe en me confiant la bonne marche du navire si je puis dire, il pleut d’une bruine toute bretonne alors je reste à la table à carte avec la télécommande du pilote en main, à chaque risée, et les risées se suivent, le bateau gite et lofe (giter fait lofer, le capitaine m’a expliqué pourquoi, euuuuh, une histoire de couple de rappel peut-être ? Archimède quelque part dans l’histoire ? …bon, il suffit de retenir l’essentiel : giter fait lofer) (pour les néophytes, et bien que j’expliquasse différents concepts au fil de mes articles, giter = pencher et lofer = se rapprocher du vent), je corrige le cap, en plus on longe la côte, je ne veux pas finir comme Bright Star, rappelez vous de Bright Star, le catamaran de Franz, le copain de Sylvain et Isabelle d’Oxygen que nous avions rencontrés au Tuamotu et avec qui nous avions passé un très chouette 15 août ! Et bien Franz est retourné vivre en Australie après avoir fracassé son cata sur un reef, on ne sait pas s’il était endormi ou bourré, toujours est-il … Quand le capitaine émerge, et je dois dire que j’admire qu’il soit capable de roupiller comme un enfant quand on a du vent, des vagues et de la gite ainsi que nous en avons, il regarde notre trace sur Navionics et s’exclame

– Tu t’es débrouillée comme un chef !

Je ne sais jamais s’il se fout de ma gueule, il me félicite sur le même ton que si j’avais réussi à empiler des cubes.

L’arrivée se révèle un peu tendue dans la baie de Port Résolution, il fait nuit noire, l’entrée de la baie est étroite et il n’y a pas beaucoup de fond, pour affaler on y va dare-dare, je suis à la barre pendant que le capitaine fignole le rangement de la GV, mais où tu vas ?!  il m’a demandé d’aller vers les autres bateaux dont on voit les feux de mouillage, et je vais carrément à la perpendiculaire, ça cafouille dans ma caboche, je suis perdue, il me reprend d’urgence la barre et corrige le cap, je comprendrai plus tard qu’il y avait des lumières sur la côte et que je les avais confondues avec les feux de mouillage des bateaux, oublié le tu t’es débrouillée comme un chef … on dîne et on se couche sans se faire prier, que celui qui n’a jamais péché me jette la première pierre.

Le lendemain nous sommes d’attaque, annexe à l’eau, on s’arrête près d’un bateau français pour leur dire bonjour, Bernard, Alice et leur petite Léonie, ils ne sont pas passés par Lenakel pour la clearance, comme nous ils avaient envoyé un mail, on ne leur avait pas répondu non plus mais, forts de leur démarche, ils sont venus directement ici car ils avaient appris qu’un gars des customs vient 2 fois par semaine à Port Résolution faire les papiers pour les bateaux arrivés directement ici, bon bon bon, on dirait qu’on n’est pas malins,

– et pour l’immigration vous faites comment ?

– ah là, il faudra tout de même aller à Lenakel, on va voir si on peut nous trouver une bagnole

Ah ! pas si malins, il n’y a pas de loueur de bagnole dans le coin !

On continue pour aller à terre, à droite il y a une plage avec des pirogues et une ou deux annexes, à gauche une plage vide, le capitaine choisit celle de gauche, c’est un aventurier, moi j’aurais choisi celle où il y a déjà du monde, pas par facilité mais par déduction (par facilité). On slalome dans les cailloux et on tire l’annexe au sec, la vue est belle :

oh la belle vue, les plus sagaces sauront reconnaître Cap de Miol

On déambule sur la plage pour trouver un chemin, nous finissons par en deviner un qui s’enfonce vers l’intérieur et nous nous y engageons, sans trop savoir où nous allons … c’est la jungle, des bouts de chemin s’en vont d’un côté ou d’un autre, nous revenons sur nos pas, tentons les uns ou les autres,

Captain in the jungle

je commence à croire que nous allons nous perdre bel et bien, je me dis qu’on pourra toujours retrouver la mer, c’est comme une boussole, mais à force d’errer de droite et de gauche, on arrive sur un chemin plus large et on tombe sur un gars qui nous fait signe de le suivre, je lui dis que nous voulons aller voir le volcan (we want to go to the vulcano) (c’est ça le truc spécial qu’on est venu faire ici !) et il répond qu’il faut aller voir Stanly, on a gagné notre journée ! que je dis au capitaine, qui me répond qu’il le savait, il l’a lu sur un des sites de navigateurs, Navily je pense, quand on veut voir le volcan il faut trouver Stanly, ça s’écrit peut-être Stanley mais ça se dit Stanly.

Nous entrons dans Port Résolution, du nom du navire de James Cook (encore lui), on pourrait penser qu’il a découvert le Vanuatu mais que non point, c’est le Portugais P. Fernandes de Queirós qui a découvert une partie de l’archipel en 1606, puis d’autres îles par Bougainville en 1768, et enfin Cook en 1774 en a dressé un relevé et lui a attribué le nom de Nouvelles-Hébrides.… des enfants jouent et nous font des signes, des petits garçons hauts comme 3 pommes traversent un chemin la morve au nez, la machette à la main, le regard qui se veut être celui d’un dur, je leur fais des petits coucous de la main, regrette de n’avoir pas de bonbons à leur donner, et puis Stanly arrive, un homme plutôt petit, je ne saurais dire s’il a plutôt 30 ou 40 ans, mince sans être sec, en bermuda et torse nu, il tiraille les poils de sa barbichette l’air ennuyé, nous parlementons car c’est lui le préposé au volcan et le capitaine voudrait y aller aujourd’hui, mais on n’a pas réservé pensé je, ce n’est pas ça qui dérange Stanly :

– Il y a eu un mort ce matin dans le village et c’est moi qui dois m’occuper de tout (il l’a dit en anglais, j’ai compris mais je vous le fais en français, merci de votre compréhension compassion)

Je lui affirme que je comprends et demande si quelqu’un d’autre peut s’occuper de cette affaire, il tiraille sa barbichette avec encore plus de frénésie :

– C’est que c’est le conducteur qui amène les gens voir le volcan qui est mort

Ah crotte. Tintin pour le volcan. Je me garde d’exprimer notre manque de chance et prends un air affligé de circonstance, c’est moche pour le monsieur mais en même temps on ne le connaissait pas, la mort des inconnus a moins de réalité, toujours en triturant ses poils au menton, Stanly prend un téléphone portable dans sa poche pour tenter de trouver un autre conducteur, nous explique qu’il faudra trouver aussi une autre voiture, on devine à voir l’environnement qu’il n’y en a pas à tous les coins de rue, il nous renvoie dans notre bateau en nous promettant qu’il passera nous voir vers midi pour nous dire s’il a trouvé ce qu’il faut, il faudra payer 22000 Vatus (en gros 170 €), les prix sont internationaux ici comme ailleurs, y’a pas de raison.

Nous voulons retourner à la plage où nous avons laissé l’annexe mais tournons en rond dans ce village très étendu, un véritable labyrinthe, des enfants nous déboulent dans les pattes, yacht club ? yacht club ? on répond que oui sans savoir ce qu’ils veulent, ils nous emmènent jusqu’au yacht club dévasté, le capitaine me dit qu’il en avait entendu parler.

l’intérieur du yacht club, quelle tristesse, ça devait être pittoresque de boire un pot ici

Je leur demande où est la plage, et puis where is the beach, ils sont trop petits et ne connaissent ni l’anglais ni le français, ils se marrent comme des fillettes à un anniversaire, et puis une plus grande arrive, elle comprend, nous montre un chemin, on retombe sur la plage avec notre annexe presqu’aussitôt, c’est là qu’on voit qu’on avait fait un sacré détour à l’aller !

A midi, Stanly, cochon qui s’en dédie, passe en pirogue nous prévenir que ça sera possible demain, le lendemain nous nous pointons sur la plage de droite, arrivée directe au bled, c’est Werry qui nous accueille et comme on poireaute un bon bout de temps, je papote avec lui, il me fait goûter des navelles, me montre les arbres qu’il a lui-même plantés près de chez lui, me raconte qu’ici on se soigne en famille avec les plantes de l’île, que chaque famille a des connaissances spécifiques, si on a mal à la tête on va voir telle famille, si c’est mal au ventre c’est une autre, il n’y a pas de guérisseur, la santé de tous est une affaire de la communauté. Le véhicule qui doit nous emmener au volcan nous interrompt, merci Werry.

visitez Lenakel !

Nous pensons, au démarrage, que la piste chaotique va bientôt rejoindre une route plus traditionnelle, mais visiblement la tradition ici ce sont justement les pistes ravinées…

c’est la route principale

… qu’à cela ne tienne, nous en avons vu d’autres, quand soudain le pick-up tourne à 90 degrés et s’arrête devant un hôtel tout ce qu’il y a de plus hôtel où attendent quelques dizaines de personnes et d’autres pick-up, c’est quoi cette histoire ? nous ne sommes pas les seuls à aller voir le volcan ?! ils sortent d’où tous ces gens, mais ils sortent d’où ces acrobates avec leurs costumes de papier ?

Il y a 2 groupes, on nous envoie rondement vers celui où une jeune femme explique en français les règles de sécurité au bord du volcan, dit que ça gronde et que ça tremble et qu’il ne faut pas courir au bord du cratère, l’autre groupe est anglais, vous v’nez d’où ? je demande, ils viennent ici pour voir le volcan, dorment dans cet hôtel et repartent ensuite, d’autres retournent directement à l’aéroport, ils pensent déjà aux 2 heures de piste qui les attendent encore avec des mimiques de condamnés, on croit arriver dans l’île du bout du monde et on tombe sur une attraction touristique, c’est dingue, on nous fait signer une décharge comme en Amérique et remonter en voiture pour continuer vers le volcan en procession, je me crois dans le Pic de Dante, je n’en reviens pas.

à la queue leu leu

On nous débarque sur un parking et on monte en file indienne sur le chemin balisé jusqu’au cratère qu’on entend gronder …

la même coupe de cheveux exactement

Le  volcan Yasur sur l’île de Tanna est le plus accessible des volcans en activité dans le monde, il doit son nom, en langue locale, au dieu qui est à l’origine de la création de l’archipel du Vanuatu.

Il y a des excursions quotidiennes pour les personnes qui viennent le voir du monde entier, nous attendons que la nuit tombe pour mieux voir les projections de magma, le vent souffle et il fait frisquet, je sors mon bonnet.

on est au vent, ça évite de se prendre les bouffées de souffre dans les narines et de voir les gens tomber comme des mouches

Le sol est meuble et je ne me risquerais pas à aller le voir de trop près mais je m’avance tout de même …

ça gronde et ça vibre sous les pieds, c’est encore mieux que Disneyland

Plus la nuit tombe, plus on voit mieux

Le capitaine est au bord du gouffre

Il est l’heure de rentrer, le spectacle est terminé, on repart avec nos lampes frontales, un autre pick-up nous ramène à Port Résolution, je dis au capitaine que la route fait partie intégrante de l’aventure, il me demande si j’ai aimé, tu penses, j’ai adoré !

Demain on change d’île.

ils ont des super belles poules à Port Résolution

And now, here it is more and more especially for U !

  • Dans le Comte de Monte Cristo d’Alexandre Dumas, Edmond Dantès prend la place de son ami décédé dans le sac mortuaire et est jeté à la mer par les gardes de la prison (il ne patine donc point sur les algues d’une escalier en pierre, mais dans une autre version il aurait tout a fait pu). Ce récit d’évasion a donné lieu à une épreuve de nage en mer de 5 km qui se déroule tous les ans à Marseille : le Défi de Monte-Cristo.
  • La loi du Karma : est une loi universelle qui peut se résumer au proverbe on récolte ce que l’on sème. Elle met en avant l’idée selon laquelle chaque action entraîne une réaction. Ainsi, l’énergie (pensée, action) que nous mettons dans le monde a une répercussion, immédiate ou future. On parle également de la loi de cause à effet. Notre vie entière est régie par un système d’action-réaction ou de cause à effet. D’après les croyances hindoues, tout ce qui nous arrive a lieu en raison des actions passées et les actions du présent affectent les vies futures. La loi du karma nous permet de comprendre que notre vie actuelle est à 100 % le résultat de nos actions, paroles et pensées précédentes. Elle nous rappelle par ailleurs que chaque action que nous entreprenons est comme une petite graine que nous mettons sous terre. Elle finira par pousser et, tout comme dans la nature, certaines graines murissent plus rapidement que d’autres. Ainsi, l’effet de certains de nos actes peut être rapide et pour d’autres pourraient prendre des décennies, voire des vies. Mais, une chose est certaine, ils nous reviendront et nous devrons faire face au résultat. D’après la loi du karma, l’énergie revient à nous tel qu’elle a été mise en œuvre. À l’image de la balle de tennis qui rebondit une fois lancée contre un mur, ce principe stipule que chaque action, parole ou pensée nous revient soit en mal soit en bien. Chez les hindous, chaque vraie bonne action engendre le dharma et chaque mauvaise actionne une dette karmique. Si nous voulons donc avoir un bon karma (la paix, l’amour, l’harmonie, la prospérité, etc.,), nous devons agir en conséquence.
  • Pourquoi le bateau lofe à la gîte (vous me direz si vous avez retenu quelque chose, ou même simplement compris ce que le capitaine a tenté vainement de m’expliquer) (ça me ferait chialer si je devai apprendre ça pour une interro) : https://www.culture-maritime.com/fr/page-he5_cours.xhtml
  • L’inénarrable Pic de Dante, avec l’incommensurable Pierce Brosnan, Dante’s Peak, à ne pas confondre avec la chanson Don’t speak de No Doubt : https://youtu.be/js_9broS1NI – et la chanson si vous êtes un nostalgique de 1995, aaaaah 1995 ! https://youtu.be/1leInEAlbjY

Publié par isabelle centre tao

Je suis thérapeute, conférencière et formatrice en Médecine Traditionnelle Chinoise MTC, j'ai fondé la chaîne du Centre Tao sur YouTube pour que vous puissiez apprendre le langage de votre corps et de ses énergies, vous rééquilibrer et vous soigner avec la MTC (diétothérapie, plantes, points d'acupuncture et plein de trucs magiques) en m'adressant particulièrement aux femmes et en leur destinant plusieurs de mes formations. Aujourd'hui je me lance dans une nouvelle aventure : découvrir les plantes du monde destinées aux femmes lors des différentes étapes de leur vie, afin d'aider toutes les femmes, où qu'elles soient, car même si la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise est la plus riche de la planète, il existe partout dans le monde des plantes qui peuvent traiter les douleurs de règles, l'infertilité, les problèmes liés à la grossesse ou à la ménopause et aider les femmes qui n'ont pas accès aux plantes de la Pharmacopée Chinoise. J'ai décidé de faire ce blog pour vous faire vivre cette aventure, et je vous raconterai aussi bien mon quotidien sur le bateau et dans les différents mouillages, que mes rencontres d'herboristes, sorcières et sorciers, chamanes, tisaneurs et all these kinds of people !

14 commentaires sur « Où je découvre le Vanuatu avec le capitaine »

  1. Les aventures s’enchainent sans problémes apparents prudence tout de méme. Bonne navigation dans tous ces tas de cailloux et devant la paperasserie demandée dans ces pays il faut garder sourire , patience et gentillesse. A bientot de vous lire. Cordialement jacques salvetat

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  2. Bonjour Isabelle, quelles aventures ! J’aurais quand même aimée te voir avec ton t- shirt et short plein de boue 😅 et je te rassure, je n’ai rien compris non plus aux explications avec le vent, impact sur les voiles du bateau….. je ne sais plus comment cela s’appelle ! Mais ton Capitaine on ne le voit jamais…..
    Bonne continuation dans cette incroyable aventure ! Bisous 😘

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  3. On attend les épisodes de vos aventures avec impatience !! Cette fois je me suis pris un fou rire à pleurer !! De loin il y a des choses qui semblent plus drôles ! Bien consciente que sur place ce ne l’est pas autant mais votre humour est irrésistible !! Merci !

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  4. Merci de me faire rire à chaque récit, le côté « galère » disparait sous vos mots. Bravo pour votre courage et ténacité pour avancer au travers de chaque aventure.
    Bon vent

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  5. hello Isabelle et Captain, quel plaisir de vous retrouver ! votre humour m’apporte réconfort dans ma petite vie bien tranquille du Sud de la France. Moi, ce jour, sous un mistral à décorner tous les taureaux de Camargue, j’ai failli tomber ou m’envoler (54kg le matin à jeun, toute nue), quelle aventure dingue !, bref y a longtemps qu’à votre place j’aurai abandonner, oui j’ai un mal de mer terrible à vomir jusqu’à plus rien et vomir encore en faisant à peine quelques miles en bateau près de Porquerolle, alors, un tour du monde, c’est comme aller sur la Lune (oui, je suis clostro.) vos récits me comple de joie de découvrir ce que je ne verrai jamais. Je vous aime et bon vent (Annie de Toulon)

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