Xmas & Cocos

Quand on fait des grandes navigations, par grandes j’entends longues, je n’ai pas la fatuité de penser qu’elles sont grandes de par une quelconque maîtrise des éléments marins ou ma seule présence, donc quand on navigue longtemps et qu’on arrive à terre, c’est à chaque fois comme si c’était la fin du voyage, et puis non, très vite il faut regarder la météo, préparer à nouveau le bateau et de quoi bouffer, faire la route, la prochaine étape est une autre fin de voyage, partir c’est mourir un peu, je pense qu’arriver aussi c’est mourir un peu, en même temps on meurt chaque jour un peu plus, bon.

Cette fois on revient d’avoir passé 2 semaines au pays, c’était bien de voir les vignes en septembre et la cueillette du raisin, j’en ai goûté un grain au bord d’un chemin, d’une délicioseté surlecultante, d’un goût ! d’un sucré ! je ne sais pas ce qu’en disent les œnologues mais je crois que 2023 sera une super bonne année si je me fie à ce seul grain, bref, nous revoilà à Darwin, Cap de Miol n’a pas coulé dans la marina (on nous avait demandé de laisser un jeu de clés à la capitainerie au cas où un incendie à bord se déclencherait ou en cas de coulage, les Australiens ont vraiment l’air de craindre ce genre de trucs, à croire que leurs marinas ne sont pas fiables), le bateau est prêt, on fait des courses et on quitte Darwin le 22 septembre, on a 4500 NM à faire jusqu’aux Seychelles mais il est prévu quelques arrêts, Asmore Reef au besoin, Christmas Island et les Cocos Keeling Islands ça c’est certain, à débattre pour les Chagos, on part au près avec 12 nœuds de vent, on avance à 6,5 grâce à un petit courant dans le cul bienvenu, on gîte un peu, c’est fou comme on perd vite l’habitude d’être sur un truc qui bouge mais au moins ça ne bouge pas bézef, les douaniers ont fouillé le bateau de fond en comble avant de nous laisser partir, ils cherchaient des armes ou de la drogue, 2 douaniers nous ont demandé d’un air sévère de rester dans le cockpit pendant que les 2 autres soulevaient les matelas et les planchers avec des lampes torches pour y voir, mais ils ont beau fouiller partout il y a des endroits qu’ils ne connaissent pas et où on aurait pu planquer tout ce qu’on veut, mais bon, on aurait bien trop peur pour jouer à ça, on est tellement plus serein quand on n’a rien à se reprocher, quand on est partis le capitaine se demandait s’il valait mieux avoir une arme à feu à bord pour dissuader d’éventuels pirates ou aucune arme pour ne pas se faire gauler par une douane, on a opté pour la seconde solution parce qu’il y a plus de douaniers que de pirates sur terre, et vraiment pas grand monde sur mer.

La mer est calme, moi aussi, le capitaine, lui, est malade, fiévreux, fébrile, yeux rouges et toussotements, il a chopé froid dans l’avion avec la clim’ ou c’est son voisin qui toussait qui lui a refilé on ne sait quoi, il râle qu’il est vieux parce que ça fait le 3eme jour qu’il est dans cet état et avant ça ne durait que 2 jours (avant c’était mieux, tout le monde le sait), ça ne l’empêche pas de manœuvrer sous un soleil de plomb, juste il laisse exhaler un soupir fatigué de temps à autre, il va dormir un peu tandis que je veille, je n’ai pas grand chose à faire, la preuve j’écris, on tire des bords :

Pour l’heure nous naviguons sur la mer de Timor, ça ressemble furieusement à la mer d’Arafura, pas de fond, couleur vert d’eau, pas de stress, ça finit par être si calme qu’on affale pour mettre le moteur, quitte à avancer à moins de 4 nœuds, autant être au cap plutôt que de continuer à tirer des bords comme des héros de la mer, des durs, des purs, ou des cons, c’est selon, on garde la GV et quand le vent adonne un peu on déroule le génois, ça nous fait parfois piquer une pointe à 6 nœuds et puis ça retombe, d’après la couleur du GRIB on n’est pas prêt d’avoir du vent, le capitaine m’avait prévenue que c’était fréquent ce temps là dans la mer de Timor.

le fichier météo prévoit pétole

Samedi 23 septembre
Hier soir j’ai mis des huiles essentielles sur la poitrine et la gorge du capitaine mais ça lui a fait l’effet d’une brûlure sur la peau, il s’est redressé sur sa couchette comme un ressort en vociférant, c’est l’enfer ! Il voulait un gant de toilette pour passer de l’eau fraîche dessus, le malheureux, tout en lui expliquant que les huiles essentielles ne sont pas hydrosolubles mais liposolubles (et craignant plus pour ma peau que pour la sienne) j’imbibai un coton d’huile d’olive et le lui tartinai en essayant habilement de détourner son attention par des propos pseudo-scientifiques, il se recoucha (c’est pour aller avec le temps du passé simple que je viens de décider d’utiliser histoire de changer un brin) (mais en fait je n’aime pas tant que ça le passé simple, c’est un peu ampoulé), j’allai le voir un peu plus tard et le feu semblait éteint, ce matin il m’a avoué que ça lui avait fait beaucoup de bien et qu’il allait mieux, ceci étant, avec la chaleur ambiante et celle dégagée par le moteur, quand il sort de la cabine il est brûlant, ça retombe un peu quand il s’aère, il n’est pas bien vaillant … et malgré tout il a voulu que je dorme cette nuit et m’a dit d’arrêter de mettre mon réveil toutes les heures, en fait ça le réveille aussi et on est deux à se lever, c’est ballot, bref j’ai dormi comme une souche.

Le vent remonte à 6/8 nœuds, toujours au près, on éteint le moteur et on met le pilote en mode vent, vent qui adonne et refuse à son gré, le bateau zigzague, et en plus on avance à moins de 5 nœuds, on n’est pas rendus … on voit des bancs de poissons qui s’ébattent, je pense qu’ils s’amusent et mangent de la friture qui nage en surface, le capitaine pense qu’ils essaient d’échapper à un gros poisson qui les chasse, j’aime cette diversité d’imagination selon sa façon d’être, c’est tellement parlant, qui vit sa vie comme un jeu et qui comme un combat …

vous en pensez quoi vous ?

Le capitaine m’a réclamé des huiles essentielles, précisant, pour limiter le côté positif, ne me brûle pas comme hier c’était l’enfer, à savoir qu’il n’a aucune brûlure sur la peau, pas plus que de rougeur, je mets de l’huile d’olive au creux de ma main et compte 2 gouttes de chaque, il s’inquiète, y’en aura assez pour que ça fasse effet ? je lui fais sentir le creux de mes mains après lui avoir étalé la précieuse mixture sur son torse fébrile (je pourrais écrire ce que je veux, son torse glabre et maigrichon, son torse velu et frissonnant de fièvre… quoi d’autre … son poitrail palpitant de vie … oh, son torse bodybuildé, pourquoi pas, un beau torse oint de péplum ou de calendrier des pompiers), donc il renifle le creux de mes mains :

– ça sent bon hein ?

moue :

– ça débouche le nez…

Non, il ne dira pas que ça sent bon, je ne sais pas ce qu’il risque en cas de positive attitude mais visiblement il y a un truc, au lieu de me laver les mains je les ai essuyées sur moi pour profiter que ça sente si bon, en pleine mer ce n’est pas si souvent la fête des narines (c’est jamais, l’odorat n’est pas un sens de pleine mer, sauf quand on cuisine) (ou si un oiseau a chié sur les panneaux solaires).

Dimanche 24, enfin le vent tourne sud-ouest après 8h, le capitaine, encore fiévreux mais qui va tout de même un peu mieux, hisse la GV qu’il avait affalée en pleine nuit puisqu’alors on avait si peu de vent, et de face pour faire bonne mesure, un pile petit vent d’Ouest, on a encore passé la nuit au moteur, là on a entre 7 et 10 nœuds, on avance entre 4,5 et 6 mais on avance à la voile, gloria, à part nous, il ne se passe rien … mais si, un avion de la border force australienne passe à ras du mas et nous appelle à la VHF pour des vérifications, c’était l’animation du jour.

Lundi 25
On n’a toujours pas remis le moteur, vent entre 4 et 10, au travers donc on avance, entre 3,5 et 5, quelques pointes à 5,5 qui mettent le capitaine en joie, il va beaucoup mieux et se baigne en se faisant tirer par le bateau :

moi j’aime pas ça

Au petit matin on a croisé un bateau militaire qui n’était pas sur l’AIS, comme les border forces australiennes nous ont demandé de les appeler si on note quelque chose de louche, je dis

– si ça se trouve c’est un navire militaire chinois ? Ou nord-coréen ?

– haha

– faut peut être appeler les border forces pour leur dire … oh, mais si ça se trouve qu’on les appelle ça va déclencher une guerre mondiale !

– HAHAHA ! Ça serait marrant ça ! (il est franchement hilare à cette idée)
Drôlement marrant.

le capitaine a collé l’autocollant parce que je pense que ça lui fera un souvenir de l’Australie, les souvenirs sont extrêmement rares et discrets dans le bateau : une raie en bois sculpté grande comme une main collée tête en bas alors on ne voit pas trop bien ce que c’est (Marquises), un autocollant de dauphin stylisé posé à l’envers sur le tableau électrique alors faut savoir que c’est un dauphin (Tahiti), un petit cœur en rafia tressé accroché sur une loupiote de la couchette avant que personne ne peut voir et c’est tout, sinon c’est que des ramassent poussière et c’est pas feng shui, le capitaine ne le sait pas mais il est à fond dans le feng-shui current

On alterne un peu de vent qui va et vient avec moteur, il fait super chaud, le capitaine va s’allonger sur une couchette où passe un peu d’air, en s’y dirigeant il me prévient, si tu vas prendre une douche tu me dis !, hier j’ai pris ma douche sans le lui dire et sans m’attacher, il n’a pas aimé, je ferais quoi, moi, sans toi ? je ne sais jamais s’il se moque ou s’il m’avoue que ma présence sert à quelque chose (si ça se trouve j’aurais bien besoin d’un psy finalement).

Pas de vent, pas de voile, moteur, on voit bien les dauphins qui jouent avec le bateau, j’ai eu une sacrée chance, je suis sortie pour voir si j’apercevais un bateau annoncé à 8 miles sur bâbord à l’AIS et j’ai vu les dauphins, il y en a eu une bonne dizaine et ils sont restés presque 10 minutes avec nous, une belle journée.

je ne m’en lasse pas

Pendant ce temps là le capitaine récupérait :

on devine sa silhouette confiante et endormie à gauche … et on voit qu’il n’y a vraiment pas de vent
c’est fichtrement beau la nuit qui descend sur une mer sans vent

Mardi 26, moteur, moteur, moteur, on décide de s’arrêter à Ashmore Reef pour attendre du vent, le capitaine prévoit de caréner mais il se remet à peine de sa crève et je ne trouve pas que ça soit le moment, il pense au bateau, je pense à lui, en attendant il remet du gasoil dans le réservoir, faire ça en pleine nav ça montre à quel point il n’y a pas de mer et pas de vent :

je peux vous dire que c’est un sacré bordel d’aller chercher les bidons de gasoil au fond du coffre arrière, de les sortir, de transvaser et de tout ranger après

Quand on arrive à Ashmore Reef, c’est comme à Minerva Reef sur la route de la Nouvelle Zélande : une cuvette posée sur la mer, sauf qu’à Minerva on avait un grand vent et il y avait plusieurs autres voiliers qui s’y étaient réfugiés, et ici pas un pète et pas un péquenot, on est vraiment paumés de chez paumé, tu vois la dune ?

– La quoi ?

– La dune !

La dune ? ! crotte, la fièvre est remontée ! le capitaine tend le doigt, ah ouaaaaiiiis !

Il y a une langue de sable au milieu de l’eau ! Terre ! crié je

Des oiseaux viennent survoler le bateau en tournant la tête pour voir ce qui se passe par ici, pan ! Pan ! fait le capitaine, on dirait que ça lui plairait une chasse aux canards !

On nous appelle à la VHF, c’est Cap York, on le voit qui arrive dans notre dos, un navire militaire, ils viennent même nous montrer quelle bouée prendre dans le mouillage, top 👍 y’a plus qu’à attendre le vent.

noble canot s’il en fut

Jeudi 28, 10h40, entre 5 et 8 nœuds de vent ce qui n’est guère, mais on lève le camp parce que ça ne va pas tarder à remonter qu’ils disent, hier le capitaine a caréné le bateau et moi j’ai bossé et refait des crêpes, on a 1030 miles à faire, on n’est pas rendus, on a bien fait de partir parce que très vite le vent est monté à 10/12 et on a mis le spi, on avance à 6 nœuds, vent à 145, si ça se maintient on sera à Xmas dans une semaine,

– tranquille ! que je dis au capitaine

– pour le moment

– on peut quand même dire qu’à l’instant T on est tranquille (allez, fais un petit effort)

– … ouuuuuais … (même là il hésite à abonder)

Pourvu que ça dure, mon souhait est exaucé puisque ça monte même à 14/15 avec des pointes à 17/18, on avance à plus de 7, pointes à plus de 8, sur une mer à peine houleuse, parfait, si seulement c’était tout le temps pareil.

par ici les couchers de soleil sont rouges, le soleil une boule feu sur la ligne d’horizon
et la lune à l’Est, on est gâtés

Vendredi, Samedi, même contexte, sous spi, le vent monte ou descend, adonne ou refuse, on empanne de temps en temps, ça occupe, c’est calme, c’est bien, on a tout de même fait 150 NM dans les dernières 24h, ça fait du 6,25 de moyenne, le spi c’est bien, le courant aussi parce que depuis hier soir on a entre 1 à 1,5 nœud de courant portant et qu’il n’y a pas bézef de vent, des plages à 10/12 et d’autres à 14/16 (quand même).
Les empannages sous spi se passent sans un mot plus haut que l’autre, aucun stress et je sais ce qu’il y a à faire, parfois le capitaine lance un ordre, reprends de la balancine, brasse, reprends du barber, il finit par un parfait ! et un sourire, la vie est un long fleuve tranquille.

Dimanche 1er octobre, on a dû affaler et mettre le moteur à 5h du mat’ et après une journée de pétole on a pu à nouveau hisser les voiles sur le coup de 17h, c’est reparti avec 10/12 nœuds de vent à 70 degrés, on file à 7,5 sous GV et génois.

Comme ça ne bouge pas beaucoup, on fait de la gym tous les jours ! Le capitaine m’a dit tu es courageuse ! en me voyant faire des abdos, je suis motivée que je lui ai répondu, et pour être certaine qu’il saisisse mon allusion, j’ai ajouté

– je ne veux pas devenir un boudin et que tu ne m’aimes plus
Il a souri en regardant par terre, de ce sourire qui lui plisse le coin des yeux et qui me fait fondre pour tout dire et je crois qu’il a marmonné que lui non plus ne veut pas devenir un boudin avant de faire quelques séries, il faut dire qu’on n’a pas souvent l’occasion de faire des séances : soit le bateau bouge trop en nav, soit on est au mouillage et le cockpit est rempli de ce que bricole le capitaine, soit il pleut à verse et le cockpit est trempé, soit je bosse et le capitaine bricole, il va falloir tout recommencer quand on rentrera de notre périple.

Mardi 3
On voulait du vent, on en a, après avoir affalé le spi avant-hier en fin de journée, on a d’abord eu du vent de 15 nœuds à 70 degrés donc ça secouait un peu, puis ça a adonné progressivement et depuis hier on a du vent a 125/130 degrés qui est passé de 17/18 à 20/25 nœuds, et une mer formée de travers, heureusement qu’on navigue depuis quelques jours car on est amarinés, hier soir, et comme quoi on ne cesse jamais d’être naïfs, pensant que nous étions à l’abri d’une grosse vague et comme il fait très lourd, nous avions laissé le capot sous l’annexe et un autre sous le vent ouverts (oui, je dis bien sous le vent, comme quoi ça ne risque rien), ça ne faisait pas 5 minutes que j’avais demandé au capitaine si on ne ferait pas mieux de fermer et qu’il avait répondu d’une moue qui soupesait le bénéfice/risque, noooon, ça craint pas, qu’une vague a déferlé sur le pont et a rempli le bateau depuis les deux capots grands ouverts, celui sous le vent autant que l’autre, ça criait merde dans tous les sens pendant que nous saisissions tout ce que nous avions sous la main susceptible d’absorber l’eau de mer, c’est râlant parce qu’il faudra soulever tous les planchers pour éponger ce qui est passé dessous, quelle bande d’abrutis, j’avais proposé au capitaine de prendre un ris parce que ça secouait beaucoup (cuisiner dans ces conditions c’est crevant) (j’ai l’impression d’être une hôtesse de l’air qui balade son chariot dans des turbulences) et qu’on n’avait pas besoin de naviguer à plus de 11 nœuds, mais il m’avait répondu qu’avec seulement 22 nœuds de vent pas besoin, résultat à 4h du mat’ on n’avait quasi pas dormi tellement ça bougeait, il a pris un ris et on a battu tous les records parce qu’on a fait du 10,5 de moyenne cette nuit, il faut dire qu’en plus du vent on a 2 nœuds de courant dans le cul alors ça aide, à cette vitesse on va gagner 1 jour et arriver demain au lieu de jeudi, ça c’est le genre de nav qui plaît au capitaine, moi je dois dire qu’entre naviguer entre 8 et 15 nœuds sous spi sur une mer calme et avec 25 nœuds à 120 degrés et une mer agitée de travers, ça repositionne le spi en haut du podium.

je peux vous dire que ça valse en cuisine

Le drapeau français a morflé, j’ai demandé au capitaine de ne surtout pas le jeter quand il va le changer, et de me le dédicacer, visiblement il se demande si je blague, j’ai insisté afin qu’il comprenne que c’est vraiment important pour moi, en plus il a de la chance, je pourrais préférer une Maserati Quattroporte à un vieux drapeau méconnaissable, je ne coûte pas cher (je ne vois même pas à quoi ressemble cette caisse mais j’en ai entendu le plus grand bien).

c’est pas très patriotique

4 octobre, la mer est grise comme le ciel, on n’est plus qu’à 15 NM de Xmas, on avance bien et la mer est plus calme, c’est surtout qu’on est à 140 du vent alors les vagues sont plus arrière et ça secoue moins, parfois le génois claque parce qu’une vague nous fait abattre, le capitaine voudrait tangonner le génois

– Pour les 15 miles qui restent à faire ?!

– ça fait encore 3 heures de nav jusqu’au point de mouillage !
je ne dis rien mais pense très fort qu’on s’en fouuuuuuut, 3 heures en regard de 12 jours qu’est-ce qu’on s’en fout, il a dû l’entendre car il est parti s’allonger sans tangonner.

Je guette pour quand on verra la terre, bon sang ça y est je la vois, elle est dans la brume, terre terre terre !


Mon téléphone est passé à l’heure locale, 2h1/2 de moins qu’à Darwin, comme on suit à peu près le soleil on se décalait au fur et à mesure à la louche, par exemple ce matin on a pris le petit déjeuner à 10h de l’heure qui s’affichait sur nos montres, mais en fait il était 7h30, c’est un peu plus marin comme horaire. Ce ne sont pas des poissons qui nous accueillent ici mais des oiseaux, plein d’oiseaux !

L’île Christmas abrite plusieurs espèces d’oiseaux endémiques comme le ninoxe de Christmas, le carpophage de Wharton, le Zostérops de Christmas, le fou d’Abbott et Collocalia natalis, arf arf arf ! blague mise à part, je pense que ce sont des fous

Bon, nous nous attendions à un mouillage cosy mais nous nous retrouvons près de l’usine de phosphate et à côté d’un énorme ponton et d’un cargo, well well, appelons les Border Force sur le 16, rendez-vous sur la plage, accueil hyper sympathique, après avoir tout de même vérifié nos passeports et les papiers du bateau, le gars de la biosécurité qui ressemble à un des Deschiens nous dit que tout a été fait à Mackay donc il n’a plus rien à faire, on voit grave le mec qui est payé à ne rien foutre et qui le tient pour un acquis social, un des douaniers nous donne un plan de l’île et nous explique où sont les supermarchés, la station de gasoil et le resto sympa du coin, nous faisons un tour de reconnaissance et rentrons au bateau manger un morceau puis nous coucher, fourbus.

on est tout proche de l’Indonésie, mais on n’ira pas, faut faire des choix
un ponton énorme pour une si petite île
on est dans baie de Flying Fish Cove

Comme à chaque arrivée après plusieurs jours de navigation, il faut refaire le plein d’eau, mais ici point de marina pour faire les pleins depuis un ponton comme des nantis, on doit faire des allers retours en annexe avec nos bidons et nos bouteilles vides pour les remplir à un robinet public, et puis ensuite plein de gasoil, nous voilà sur la route avec chacun 4 bidons de gasoil de 20 litres à remplir, au bout de 3 minutes une voiture s’arrête pour nous emmener, même pas besoin de faire du stop, une fois nos bidons remplis à la station je demande à un gars qui fait le plein de son bateau à moteur (sur une remorque) s’il retourne près du ponton et s’il pourra nous emmener nous et nos bidons, oui bien sûr avec plaisir qu’il peut, il vit sur cette île depuis 16 ans et travaille dans l’écologie, est marié à la principale de l’école et a 2 enfants de 10 et 8 ans, élever des enfants ici est génial parce que c’est hyper sécuritaire et cool, 2000 habitants et tout le monde se connaît, pas de vandalisme ni de serial killer, je lui demande si ça prépare les enfants à vivre dans le monde normal, il sourit et me dit qu’il ne le croit pas, mais est-ce un mal … ça prend son temps, la journée y passe et le lendemain on cherche une laundry, à la capitainerie ils ont dit au capitaine qu’il n’y en a pas, moi j’ai demandé à une vendeuse du supermarché chinois qui parle un anglais aussi mauvais que le mien et ne comprend pas plus mon accent que je ne comprends le sien, mais mon oreille a saisi qu’il y a peut-être quelque chose en face d’un lodge dont le nom termine par tree, en regardant sur la carte je vois le Mango Tree Lodge, alors nous voilà partis avec nos sacs de linge dans un caddie que j’ai emprunté au supermarché pour marcher une bonne demi-heure sous un soleil de plomb en poussant le caddie comme Zézète épouse X, arrivés au fameux lodge, aucune laundry en vue mais une dame qui s’affaire avec un plumeau sur un balcon, je l’interpelle et lui demande s’ils font laundry, qu’on vient du bateau et qu’on aurait besoin de laver notre linge, elle ne comprend pas ce que je lui raconte mais le capitaine ne dit que 2 mots washing machine et tout s’éclaire, elle m’explique alors que sa boss n’est pas là et nous fait signe de la suivre dans une buanderie pour utiliser une machine mais c’est un secret, elle vient des Philippines et ira en Europe avec son mari l’an prochain, je lui dis que si elle veut bien manger il faut aller en Italie et en France, on peut laver et sécher notre linge, je lui demande combien on lui doit mais elle ne veut surtout pas, c’est un service qu’ils proposent aux clients du lodge, nous on n’est pas clients mais on a une bonne tête.

Maeva, le bateau de Jonathan et Cécile que nous avions vu à Nouméa puis à Darwin arrive, ça fait plaisir, nous avons une vie sociale pendant 2 jours à s’inviter les uns les autres à manger sur un bateau ou l’autre et à boire de la bière et du vin 🍷 et on ne dira jamais assez à quel point ça fait du bien, on passe un vrai bon moment, on leur dit qu’on voulait louer une voiture pour visiter l’île mais il n’y a plus de voiture dispo, ce qui est étonnant vu la masse de touristes qu’il n’y a pas, je ne sais pas comment Jonathan se débrouille mais une nana de l’office de tourisme lui prête carrément la sienne et nous embarquons tous les 4 à bord d’un vieux pickup rouillé, au moins on n’aura pas peur de l’abîmer, et nous partons à la découverte de cette île surtout connue pour ses crabes rouges, et comme la migration des crabes rouges commence, il y a déjà pas mal de routes fermées, on se met en quête d’en voir, on en verra ! mais si peu qu’à mon avis il ne s’agit que de quelques pauvres hères égarés …

Chaque année, au début de la saison des pluies, des millions, des mi-llions ! de crabes rouges (Gecarcoidea natalis) traversent la petite île pour se reproduire et pondre leurs œufs dans la mer. Ces larves ainsi libérées, servent de festin aux requins-baleine et aux raies manta, 14 espèces de crabes et environ 45 millions de crabes rouges endémiques vivent sur Christmas Island.

Nous on n’en a pas vu beaucoup, mais en pleine migration ça donne ça :

ça fait très oiseaux d’Hitchcock … en plus freaky

Ici les religions se côtoient, les bouddhistes représentent 16,8 % de la population, les musulmans 14,7 %, les catholiques 7,1 %, d’autres pratiquent diverses religions ou aucune 61,4 %, le matin et le soir on entend les prières du muezzin au mégaphone, sur la route on visite 2 temples taoïstes, tout ce monde se côtoie dans une sérénité exemplaire…

Le seul endroit de l’île où on peut avoir de la connexion wifi, c’est à coté de la banque derrière la poste et c’est gratuit, par contre uniquement aux heures d’ouverture de la banque, et les panneaux d’informations sont des tableaux noirs sur lesquels on écrit à la craie, la véritable écologie est presqu’ici (mais rien n’est jamais parfait, l’usine de phosphate fait plutôt tache dans le décor)

Nous avons également vu le centre de rétention pour immigrés le plus grand et plus high-tech de l’Australie, d’une capacité de 1 200 détenus, blindé de caméras de vidéo-surveillance, micros, portes électriques, grillages électrifiés, détecteurs de mouvements, surveillance par micro-ondes, bornes d’identification des détenus et sa pièce de surveillance à distance, un quartier pour bébés de huit bâtiments … L’île Christmas est depuis surnommée l’île de la détention, ou l’île prison. Le camp est parfois comparé à celui de Guantanamo. Avec Cécile on n’a pas voulu prendre de photos, j’aurais eu l’impression d’être un des automobilistes dans Dupont la joie, quand dans les bouchons de la route des vacances il y a un accident …

Et puis nous nous sommes arrêtés sur la côte Sud et ses geysers d’eau, on se serait crus sous des brumisateurs !

Le soir on mange au resto du coin mais curieusement il n’y a que nous d’attablés, ce n’est pas très fréquenté le samedi soir et pour manger c’est plat unique en barquette à emporter, curry indien, épicé à en avoir le trou de balle qui pleure dès la première bouchée, ils sont fous les indonésiens, je ne mange pas tout par frousse de faire des trous dans mes muqueuses alors je le take away parce que ça peut toujours servir en mer, sur le chemin la sauce piment coule sur mon tee-shirt et mon bermuda, j’ai eu beau laver ce n’est pas parti, ça ne partira jamais, ça doit être le piment qui colore.

c’est ce teeshirt là que j’ai flingué, je suis dègue, je l’aimais trop

On repart le lendemain, dimanche 8 octobre, des dizaines et même des centaines d’oiseaux nous accompagnent, certains s’aventurent dangereusement près de la girouette, le capitaine crie pour les chasser, saleté d’oiseaux ! c’est juste magnifique, un véritable show :

Il fait beau et chaud, peu de vent sous le vent de l’île bien que nous ayons eu de belles rafales dans tous les sens en hissant la GV :

le tracé c’était pour rester face au vent, ça vous donne une idée !


Avant-hier et hier nous avons fait le plein de courses parce que jusqu’aux Seychelles il n’y aura quasi rien, peut-être quelques fruits aux Cocos et encore, heureusement qu’un avion est arrivé la nuit d’avant avec des œufs, des fruits et des légumes car il n’y avait plus un œuf ni une pomme ou une banane, la bouffe est hors de prix pire que partout ailleurs, une petite laitue iceberg 11 AUD, 1 AUD l’œuf, on en a eu pour une fortune et en plus en viande et poisson ils ne vendent que du congelé et comme on n’a pas de congélateur j’ai acheté quelques boites de bœuf braisé et de poulet au bacon, je ne sais pas ce que ça va donner, je me suis dit que ça agrémenterait le riz de temps en temps, ça me rappelle qu’il doit rester une boîte de tripes quelque part, bon sang je parie que le capitaine va vouloir que je pèche !

Lundi 9, c’est plutôt peinard, selon les périodes de la journée ou de la nuit on a entre 13 et 25 nœuds, à 120 degrés en gros, mer idem, de temps en temps ça éclabousse un peu mais sans plus, GV + génois, le capitaine est tenté par le gennaker mais bon, on avance à 6,5 c’est pas mal, l’océan indien est clément, pour l’instant ! temporise comme d’habitude le capitaine, finalement on met le gennak, ça nous fait aller à 1 nœud de plus, on retombe dans la moyenne, faut pas faire moins de 7 si on veut arriver de jour aux Cocos

Mardi 10
On a affalé le gennak sur le coup de 19h hier, vent 23/25 qui avait refusé, on a passé la nuit sous GV et génois, vent 20 de travers, mer agitée de 3/4 arrière, ce matin vent à nouveau 23/25, mer hachée a dit le capitaine, il a pris un ris tandis que je faisais griller des tartines à la poêle, on en profite, on a encore 2 jours de pain, ensuite ça sera crêpes pour lui et semoule ou porridge pour moi, pas que j’aime pas les crêpes, mais c’est plutôt long à faire alors quand je mange de la semoule, les crêpes durent plus longtemps, c’est mon côté feignant.

Nous parlons peu, des fois je raconte ma vie au capitaine, des trucs que je sais pertinemment lui avoir déjà raconté et que je sais tout aussi pertinemment qu’il ne s’en souvient pas l’once d’un début parce qu’il ne m’écoute que d’une moitié d’oreille les bons jours, ou alors je lui pose des questions sur sa vie à lui ou sur la voile, ça ça lui ouvre les conduits auditifs, hier quand je réglais le génois je voulais me perfectionner alors je lui ai dit que je ne savais pas trop quand est-ce que je dois changer le point de tire ou agir sur l’écoute, il m’a dit de regarder les penons, ce qui n’a pas du tout répondu à ma question, bon, j’ai réglé autant le point de tire que l’écoute comme d’hab et au bout du compte les penons n’étaient pas parfaitement horizontaux, comme d’hab, le capitaine a fini par dire que c’était bien comme ça, bon, c’est comme ça que je fais quand je règle le génois toute seule, les penons parfaits ça dure jamais, sinon on gîte pas mal alors pour faire pipi assise c’est chiant parce que les fesses sont de travers mais le pipi coule droit, on s’en fiche plein les fesses, à se demander à quoi pensent ceux qui font les aménagements des bateaux.

Au bout de 70 heures de nav’, soit moins de 3 jours, ce qui démontre une bonne moyenne c’est pour ça que je précise, on est mouillés devant Direction Island, une des îles des Cocos, tranquille bien qu’on ait eu du vent à 20/22 pour remonter la GV afin de lâcher les 2 ris qu’on avait pris et l’affaler dans la foulée, et bien également qu’on ait dû surveiller les fonds pour ne pas se planter vu que c’était marée basse et plein de patates de corail, des pointes noires viennent tourner autour du bateau, des fois qu’on balancerait de la bouffe, je ne crois plus que c’est pour nous dire bonjour, c’est dommage :

l’eau est juste un miracle

On s’évertue sans résultat à appeler la police fédérale sur le canal 16 jusqu’à ce que Basile et Jeremy du voilier Ulmo passent en annexe et nous rappelle ce que nous avaient dit les Border Forces à Xmas, à savoir qu’il fallait les appeler sur le 20, c’est moche de vieillir, on les appelle et ils ne tardent pas à venir nous poser quelques questions d’usage, a t’on des armes à feu à bord, des animaux, des plantes, a t’on l’intention d’emmener de la bouffe du bateau à terre, a t’on des penchants criminels, nous répondons non partout, je ne suis pas certaine que quiconque réponde autre chose, montrons nos passeports, on nous donne une petite documentation sur le lieu en nous indiquant qu’on pourra avoir du wifi sur Home Island, quand ils sont partis on met l’annexe à l’eau et on fonce sur Home Island, vent de 25 nœuds et vagues de face, presque 30 minutes de trajet, on y arrive trempés avec de l’eau plein l’annexe, on passe payer le droit de mouiller pour 3 nuits, soit 30 AUD, passons au petit supermarché dans lequel, ô joie, nous trouvons des poires, un ananas et des super belles mandarines, achetons de la data pour passer quelques messages en restant au pied de l’antenne car dès qu’on s’en éloigne on ne capte plus rien, et prenons des renseignements pour aller jusqu’à West Island en ferry demain matin, va falloir se lever à 5h pour avoir le temps de se préparer et revenir ici en annexe, c’est quand qu’on dort s’il vous plaît ? Quand on sera vieux !

On arrive à l’heure pour prendre le ferry de 7 heures :

Nous arrivons au ponton

Et ensuite il faut prendre un bus pour aller jusqu’à la ville de cette île de 6.23 km², l’archipel faisant lui 14 km² dans un lagon de moins de 110 km², un vrai timbre-poste dans l’océan indien.

A l’aller comme au retour, le ferry est rempli d’ados en uniforme de collège et de travailleurs, la majeure partie des femmes porte le hidjab, les gens sont très posés, je trouve cet endroit complètement dingue, toute cette organisation humaine au milieu de nulle part

Le soir on retrouve Cécile et Jo de Maeva, on ne se reverra pas car ils filent sur La Réunion alors que nous irons sur les Seychelles, on fait la fête avec des steaks, on n’est pas prêts de remanger de la viande, avant de partir, le lendemain on fait un saut sur Direction Island, on voit les souvenirs laissés par des navigateurs

Et puis demain on reprend la route…

Cap de Miol et Maeva

A little bit more for the best of you !

  • L’île Christmas a une superficie de 135km2 pour une population de 1 843 résidents en 2016, son isolement géographique et le peu de perturbation humaine qu’elle connaît ont conduit à un niveau élevé et rare d’endémisme parmi sa flore et sa faune, ce qui présente un intérêt certain pour les zoologistes et les botanistes, elle doit son nom au capitaine William Mynors qui l’a nommée le jour de Noël 1643, depuis le 1er octobre 1958, la souveraineté de l’ile a été transférée de la Grande-Bretagne à l’Australie pour 2800000£ à titre de compensation pour la perte des revenus tirés des phosphates.
  • L’archipel de Cocos Keeling est constitué de deux atolls coralliens plats, 27 îles coralliennes, d’une superficie de 14,2km2, une altitude maximale de 5m et couvertes de cocotiers. Seules les iles de West Island et Home Island sont habitées par une population de 600 habitants. Les îles ont été découvertes en 1609 par le capitaine britannique William Keeling (d’où leur nom), mais aucune colonie ne s’est établie avant le début du 19e siècle, l’archipel n’a jamais suscité d’intérêt jusqu’au début des années 1820, lorsqu’une famille, les Clunie-Ross, y débarque avec des Malais pour exploiter les cocotiers, c’est l’abondance de cocotiers qui a permis l’exploitation de cocoteraies et a donné son nom actuel aux îles. Les Britanniques ont annexé les îles en 1857 et, pendant le siècle suivant, elles ont été administrées depuis Ceylan ou Singapour. Le territoire a été transféré à l’Australie en 1955.
  • Dupont Lajoie est un (excellent) film français réalisé par Yves Boisset en 1974 et sorti en 1975 avec Jean Carmet, Isabelle Huppert, le superbe Jean Bouise, Jean-Pierre Marielle, Henri Garcin, Jacques Villeret, Robert Castel, Michel Peyrelon …

Publié par isabelle centre tao

Je suis thérapeute, conférencière et formatrice en Médecine Traditionnelle Chinoise MTC, j'ai fondé la chaîne du Centre Tao sur YouTube pour que vous puissiez apprendre le langage de votre corps et de ses énergies, vous rééquilibrer et vous soigner avec la MTC (diétothérapie, plantes, points d'acupuncture et plein de trucs magiques) en m'adressant particulièrement aux femmes et en leur destinant plusieurs de mes formations. Aujourd'hui je me lance dans une nouvelle aventure : découvrir les plantes du monde destinées aux femmes lors des différentes étapes de leur vie, afin d'aider toutes les femmes, où qu'elles soient, car même si la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise est la plus riche de la planète, il existe partout dans le monde des plantes qui peuvent traiter les douleurs de règles, l'infertilité, les problèmes liés à la grossesse ou à la ménopause et aider les femmes qui n'ont pas accès aux plantes de la Pharmacopée Chinoise. J'ai décidé de faire ce blog pour vous faire vivre cette aventure, et je vous raconterai aussi bien mon quotidien sur le bateau et dans les différents mouillages, que mes rencontres d'herboristes, sorcières et sorciers, chamanes, tisaneurs et all these kinds of people !

5 commentaires sur « Xmas & Cocos »

  1. Quel plaisir Isabelle de vous lire pendant cette période froide et nauséabonde en France, jonchée de faits divers…
    Bonne continuation et continuez à nous faire rêver .
    Prenez soins de vous.
    Le bonjour au capitaine du ponton D du cap D’Agde !
    À bientôt

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  2. boaââââh Emmanuel, une grande navigatrice c’est vite dit, bien que j’ai été super heureuse de voir que je me souvenais de presque tout quand nous avons repris la mer après 7 semaines en France, ça m’encourage !
    et merci de me lire, et de me le dire, ça me donne envie de sauter sur ma plume 💕!

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  3. merci Philippe ! nous étions rentrés pendant 7 semaines pour faire ce que nous avions à faire en France, et moi pour bosser à fond de train, nous sommes de retour en Afrique du Sud pour boucler la fin du tour, nous pensons être rentrés pour fin septembre début octobre avant de se peler en Méditerranée 😉 donc on peut se donner rendez-vous pour boire le champagne ensemble !

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  4. Pas de problème pour le champagne, et j’ai hâte de lire la suite de vos aventures….

    Bonne continuation et prenez soins de vous

    Amitiés

    Philippe

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