L’Afrique du Sud par le canal du Mozambique (de sinistre réputation )

Donc 30 novembre, debout 6h, il fait déjà chaud, on s’en va affronter le canal du Mozambique, mais on s’arrête aussitôt que partis pour nettoyer la roue à aube parce que le pilote n’affiche pas la vitesse surface, et sans la vitesse surface, ça fait zigzaguer le bateau, on s’en passe volontiers. Le capitaine a beau faire vite, on sort du lagon il est déjà 11h, c’est une véritable malédiction de partir toujours plus tard que prévu, je ne sais pas lequel de nous deux a offensé Chronos, mais la question se pose.

Je précise, avant d’aller plus avant, que la roue à aube évoquée n’a rien à voir avec celles des navires d’antan, lesquelles vous ont aussi immanquablement que spontanément sautées à l’esprit :

nous, c’est pour la sonde de vitesse

Bref, nous voilà partis, cap au 227 (en fait je ne sais toujours pas si on dit cap 227 ou cap AU 227, il faudrait que je me concentre plus quand ça parle marin) vers l’île de Bazaruto au Mozambique où nous mouillerons « pour se protéger d’un fort vent de Sud-Est prévu le mercredi 6 décembre » – ça, je l’ai piqué sur le journal de bord du capitaine parce que j’ai pas tout compris, il y a des histoires de courants portants et de courants contraires qui n’iront pas dans le même sens que nous ou que le sens du vent, c’est compliqué, ce que j’ai retenu par contre c’est que c’est dangereux ces vents et ces courants qui ne vont pas dans le même sens, le capitaine m’a expliqué qu’il y a un courant qui descend du Nord vers le Sud le long des côtes de l’Afrique du Sud qui, lorsqu’il rencontre des vents violents qui remontent de l’Antarctique, crée des vagues monstrueuses, voire des vagues scélérates pouvant atteindre des hauteurs de 30 mètres 😱. En plus de ça il y a des courants locaux, le capitaine a bien fait de me ficher la trouille pour s’amuser à peu de frais, que le personnel s’amuse ! sans compter que, pour faire bonne mesure, d’autres m’ont grassement balancé sur le canal du Mozambique, oulaaah c’est dangereux là-bas, oulaaah c’est plein d’orages imprévisibles et violents ! Et même un thonier de La Digue, qui a passé 30 ans sur la mer, nous a affirmé que le pire de tout ce qu’il avait vécu s’était passé dans le canal du Mozambique, j’allais proprement détaler jambes à mon cou et laisser le capitaine en plan quand il m’a stoppée en m’assurant qu’il n’y avait rien à craindre en cette saison et je suis ainsi faite que j’ai toujours la faiblesse de le croire, en même temps je doute qu’il veuille abréger sa vie en sacrifiant Cap de Miol dans une vague plus haute que l’échafaudage de l’opéra Garnier (je voulais mettre un monument de Paris mais y’a pas, ils sont tous plus hauts, pour l’échafaudage c’est vrai, il fait 30 mètres de haut, même qu’il sera encore là durant les J.O, où va la France bon dieu !)

c’est le bordel

Mais, pour l’heure, vent entre 18 et 20 nœuds à 140/150 degrés, le ciel est parsemé de grains, le capitaine qui, pourrait-on croire, abuse du comique de répétition, veut mettre le spi et ça me tord direct les tripes que je n’ai pas bien vaillantes, je mets ça sur le dos des gambas que j’ai mangées dans un boui-boui improbable qui faisait des tarifs parisiens, on était les seuls clients mais à mon avis on leur a fait la semaine de CA quand on sait que le mahorais de base gagne 3140€ par an, ça fait 8€ par jour, et bien ils ont gagné 10 fois ce que gagne un mahorais de base pour du manger pas frais ou, éventualité, trop souvent recongelé, alors je dis au capitaine que je ne suis pas chaude-chaude pour mettre le spi avec ce qu’on a subi avant d’arriver, les orages et tout et tout, é pis mes intestins en vrac, le capitaine finit par accepter de mettre génois tangonné, mais ça lui coûte, avant t’avais pas peur ! Évidemment qu’avant j’avais pas peur, je n’avais jamais vécu un empannage sauvage dans un orage avec la GV bloquée par le frein de bôme et un vent de 40 nœuds dans tous les sens, maintenant je me méfie … on tangonne et le vent tombe à 12/13, le capitaine se fait violence pour ne pas m’abreuver de reproches, m’assaisonner de griefs, m’engluer de réprobation,

– tu m’en veux ?

– naaaan …. Mais tu vieillis ! Avant t’avais pas peur !

Prends ça dans les dents, en même temps il n’est pas payé pour être délicat.

Finalement, une fois le vent tombé plus de débat, on affale et moteur, et vlan ça remonte, aussitôt le capitaine renvoie de la toile, c’est juste un autre grain aussi prévisible qu’une grève SNCF pendant les vacances de Noël, le vent passe de 140 à 50 degrés, de 2 à 12 nœuds, et vas-y que je t’adonne et que je te refuse et que le capitaine n’arrête plus de régler les voiles tandis que je me demande pourquoi il n’économise pas sa précieuse énergie en gardant juste le moteur (dépense toi, tu seras rilax) (ça me rappelle maman qui me disait pleure, tu pisseras moins), et ça continue, le vent passe de 130 bâbord à 130 tribord, une fois de face, l’autre plein cul, ça tombe, ça remonte, le capitaine affale, envoie, recommence, jusqu’à ce que le vent retombe tout à fait, moteur, il pose enfin son cul, il est crevé mais il ne sera pas dit qu’il n’aura pas fait tout ce qui était humainement possible, pendant ce temps là j’ai préparé du bon manger qui tient au corps, ça le requinque après tous ces efforts.

une mer désordonnée ça donne ça en visu

Et le foutoir dure, l’océan indien est à la hauteur de sa réputation, mer désordonnée, courants un coup portant, un coup à contre, grains, vent capricieux qui passe de pétole à 30 nœuds et re-pétole, scrongneugneu de macarelle maugrée le capitaine, on ne va pas assez vite et on va se faire branler dans le canal du Mozambique, il faut changer les plans,

– on va aller sur Mada* et on s’arrêtera à Morombe ou à Tuléar et après y’aura plus qu’à filer plein ouest jusqu’à Richards Bay, et ça sera au portant !

on préfère éviter d’aller dans le rouge = vent à contre du courant et à 25 nœuds établis, du coup compter 30 nœuds facile /* Mada = Madagascar

Voilà qui me dit bien, en attendant c’est reparti pour hisser, affaler, rehisser et réaffaler, rouler, dérouler, rouler, dérouler, quand le vent monte un tant soit peu espérer que ça va durer, et quand il tombe espérer qu’il va remonter, quand on n’avance plus qu’à 3 nœuds en tirant des bords on affale pour de bon, moteur, on tire plein sud avec le peu de vent en pleine poire, c’est pas qu’on est des dégonflés, mais faut pas pousser non plus.

Dès les premières lueurs matinales autant que suivantes, le capitaine charge un nouveau GRIB, le fort coup de vent annoncé n’est plus, alors après avoir hissé les voiles et tiré un bord de près vers l’Est avant le petit déjeuner, hop on vire, direction Bazaruto, et après le déjeuner on va carrément plus ouest, cap 257 pour rejoindre la côte africaine et la longer jusqu’à Bazaruto tel que le propose le routage de Predict Wind que le capitaine a réussi à faire fonctionner avec brio, que ferais-je sans lui.

voilà comment ça se présente les routages, on est même prévenus là où il y aura des orages, on n’arrête pas le progrès

Dimanche, courant du Nord + vent du sud = mer hyper merdique, maintenant j’ai bien compris le principe, donc on navigue au près avec les vagues de face qui arrêtent carrément le bateau, c’est arrêt buffet à chaque fois ! se lamente le capitaine, le jour et une bonne partie de la nuit passent encore à manœuvrer sans cesse, le vent adonnant ou refusant, montant ou descendant, lundi matin c’est clair et net : plus de vent, alors moteur et basta, le capitaine qui a vaguement somnolé, mais surtout manœuvré dans le cockpit tout ce temps là, s’en va s’effondrer dans la cabine bâbord et dort comme un bébé, rassuré qu’il est me sachant aux commandes (arf arf arf).

Mardi 5 décembre, très peu de vent, bon, de face, bon, mais ô divine chance, on bénéficie d’un courant portant de 3 nœuds, alors même si on n’avance qu’à 3 nœuds en surface, en fond on fait du 6, ouf !

ah c’est 2.8, au temps pour moi !
le capitaine taffe

Nous arrivons à Bazaruto le jour de la St Nicolas, j’aimerais bien avoir de la connexion pour faire un message à mon frangin puisque c’est sa fête, mais faut pas rêver, c’est archi paumé par ici mais on va être à l’abri de ce fameux coup de vent du sud alors je bénis ce lieu,

où il est impossible d’aller tout droit parce que c’est infesté de bancs de sable !

c’est dingue comme on voit bien les bancs de sable vu du ciel
et en vrai

On se pose devant un village, quelques toits, quelques gens le long de la plage et quelques bateaux :

Il n’est pas besoin de sortir de St Cyr pour comprendre qu’il ne sera pas possible de faire de clearance dans le coin, et nous ne savons pas comment réagit le Mozambique quand on débarque sur son sol sans clearance d’entrée, Mozambique, soit dit en passant, dans lequel le crime, les enlèvements contre rançon et le terrorisme sont légion, ici ça n’a rien à voir, a priori, mais il est de notoriété que la police de Maputo réclame des bakchichs aux plaisanciers pour rester dans les mouillages et on peut se demander comment ça se passe à Bazaruto, justement un gros zodiac avec des autocollants Afrika Parks passe nous voir pour nous dire qu’ici nous sommes en sécurité mais que nous devons rester sur notre bateau, nous sommes dans une réserve marine, celui qui nous parle ajoute que la police ne viendra pas nous réclamer de l’argent et deux gars vêtu d’une chemise et d’un pantalon beige et coiffés d’une casquette ajoutent que la police c’est eux et personne d’autre, nous voilà prévenus, je précise que comprendre l’anglais avec l’accent mozambicain a été on ne peut plus sportif et nous a occupés un bon bout de temps, c’était l’animation du jour.

Le lendemain matin, les pêcheurs nous réveillent tôt en partant avec des moteurs qu’ils ont dû récupérer sur des tracteurs Paterson, c’est pas possible autrement,

tandis que d’autres y vont en solo à la voile, que dis-je, à la bâche de chantier :

à moins que ça ne soit un gigantesque sac poubelle

Samedi 9 décembre 5 heures du matin, le vent a tourné et s’est calmé, nous quittons Bazaruto pour Richards Bay directement, sans passer par la case Maputo, on devrait avoir le vent pour nous afin de tracer, nous longeons la côte sous spi,

les boites à œufs vides nous servent pour caler les capots

et une bande de dauphins vient jouer avec nous !

on ne s’en lasse pas

Puis le vent monte et refuse puisqu’il n’en fait qu’à sa tête par ici, et bien que le capitaine ait réglé le spi, quand le bateau lofe le spi se dégonfle et claque, pour bien faire il faudrait abattre plus vite que ne le fait le pilote automatique, le capitaine me colle à la barre malgré un freinage des 4 fers appuyé, m’encourage en m’assurant que je barre mieux que le pilote mais ça me file mal au crâne, barrer sous spi à 120 degrés d’un vent à 18 nœuds c’est pas mon truc, en plus ça me file envie de faire pipi,

– j’ai envie de faire pipi !

Le capitaine remet le pilote en se foutant de moi, peu de temps après le vent refuse encore, on affale le spi, GV + génois, vent à 16/18, 110 degrés du vent, on avance à plus de 8 car le courant du Nord nous pousse, c’est parfait.

Dimanche, après une nuit calme et deux heures de moteur au petit matin, GV et génois, environ 4 en vitesse surface et 7 en fond, 14h le vent monte à 14/15, à 110 degrés, on avance à plus de neuf sur une mer tranquille, qui a dit que le canal du Mozambique c’est dangereux ?

Lundi me fait mentir à propos de ce que j’ai dit hier, vent, courant, vagues, houles diverses et variées, c’est pas la oije, je suis en train de préparer à manger quand le capitaine descend et dit sur un ton des plus graves

– c’est pas dangereux pour l’instant

Je me suis calée entre le frigo et la gazinière pour ne pas dégager à chaque vague, je blêmis, pourquoi ?? ça va devenir dangereux plus tard ?! moi je m’en fiche de valser s’il n’y a rien à craindre, mais j’aime pas quand c’est dangereux, j’ai pas signé pour ça !

– euuuuuh nan … nan nan c’est bon, mais il a sa tête de quand il se rend compte trop tard qu’il a fait une boulette, je ne ferme quasiment pas l’œil de la nuit.

Nuit et jour suivants fatigant, ça valse et ça claque et ça tape, je vois passer un papillon dites, un papillon ? 🦋 ? en pleine mer ? c’est le vent qui l’a poussé jusqu’à nous ou quoi ? et le soir venu le vent nous apporte des machins volants drôlement bizarres, un hybride de libellule et de papillon aux ailes rondes et transparentes avec un gros corps, beuârk, le capitaine les occit sans pitié à grands coups de torchon et j’apprends que le verbe occire est inusité au présent et je me demande bien pourquoi, quelle idée, on sent que l’Afrique n’est pas loin.

Mardi 12, ça y est, on longe l’Afrique du Sud et on voit sa côte, je suis contente parce qu’on devrait arriver aujourd’hui à Richards Bay, je dis au capitaine

– on arrivera aujourd’hui à Richards Bay !

il me répond

– on verra bieng

Il ne vend jamais la peau de l’ours.

Depuis ce matin on tire des bords au près, le vent est passé à 25 nœuds et ce n’était pas prévu, le vent c’est comme la bourse, tu sais pas quand ça va monter ni quand ça va redescendre, ça le fait sourire (ce vent vient du Sud et il est beaucoup plus frais, avant-hier il venait du Nord et il était chaud et hyper humide et nous aussi on était tous humides), trinquette et 1 ris, puis 2, il l’a écrit sur son journal de bord :

on écrit comme des cochons parce que ça bouge !

Et on boit la coupe jusqu’à la lie :

Un requin passe le long du bateau, pas un requin de récif, un vrai requin des dents de la mer, je file le dire au capitaine qui me dit que oui, ici c’est farci de gros requins, il était gris clair alors ça devait être un requin blanc, pfiouuuu c’est dangerous par ici !

Et puis on arrive à Richards Bay, c’est pas les Tuam’ c’est clair :

on nous a prévenus qu’avec les poussières de charbon ici, les bateaux sont crado comme tout en 2 temps 3 mouvements

On affale une fois protégés du vent dans le chenal :

et le temps de mettre les amarres et les pare battages, on fait quelques allées et venues

Il faut aller se mettre au quai et attendre les douanes et l’immigration à bord, vu l’heure c’est certain qu’on va y passer la nuit,

on y passe la nuit et on dort comme des sonneurs à l’abri du vent et des vagues, c’est bon comme on n’a pas idée

Le lendemain matin, après une bonne nuit et un bon petit dèj, le capitaine finit par s’énerver à force d’appeler sans succès le 16 et le 12 sur la VHF, et comme il perd patience assez vite on va dire, il jette son sac sur une épaule et m’annonce qu’il va aller directement à l’immigration et aux douanes et ça sera fait, on a autre chose à foutre quoi, moi je pense qu’il ferait mieux d’attendre sur le bateau mais c’est comme pour le spi, l’un veut l’envoyer de suite tandis que l’autre veut temporiser, il ne m’écoute pas plus dans ce cas que dans l’autre et ça ne fait pas 10 minutes qu’il est parti qu’une nana en costume officiel et tronche acrimonieuse sensée intimer le respect dû à sa fonction m’interpelle depuis le quai, elle désire parler avec le capitaine. Je lui explique avec précaution que le brave capitaine est parti à la recherche de l’immigration et des douanes, tollé ! indignation ! de qui se moque ce capitaine d’avoir osé poser le pied sur le sol sud-af’ sans s’être fait tamponné dûment le passeport !! je prends une mine contrite, dit à la douairière, euh pardon, à la douanière, que je vais appeler le capitaine grâce à l’iridium, l’appelle au moins 10 fois sans réponse, la douanière appelle une certaine Natasha en me demandant si je la connais, bin non c’est quoi cette question, comme si je pouvais connaître quelqu’un ici, elle s’en va mais reviendra me sourcil-fronce-t-elle avec un index comminatoire, quand le capitaine se pointe peu de temps après je lui raconte l’affaire et le retiens sur le bateau car il serait prêt à repartir, attendre ne fait pas partie de son registre, et voilà qu’un mec se pointe, Eric, un taxi, il parle vite et on met un temps fou à le comprendre, il vient de la part de Natasha pour nous emmener à l’immigration, on se regarde avec le capitaine parce qu’on trouve ça trop bizarre, c’est qui cette Natasha, le capitaine s’apprête à le suivre, je m’insurge

– et si les douanes reviennent et que tu n’es encore une fois pas là ?!

Mais si ça se trouve on va nous laisser pourrir à ce quai un bout de temps pour nous punir de son insubordination, pfffff !

Nous prenons note du numéro du taxi que nous renvoyons et à qui nous promettons de le rappeler quand les douaniers seront passés, douaniers qui reviennent en renfort en plein déjeuner, qui c’est qui devra tout réchauffer, ils tancent le capitaine qui se répand en excuses anglo-gestuelles excessives, je crains qu’il ne passe pour suspect à leurs yeux et que le bateau voire nous-mêmes se fassions fouiller de fond en comble, mais ils s’arrêtent avant le toucher rectal et on fait les paperasses, ils s’en vont en précisant que Natasha va nous envoyer un taxi pour aller à l’immigration, et le visage du capitaine s’illumine :

– aaaaah ! ça doit être le pognon que j’ai filé en m’inscrivant à l’association !

Le capitaine nous a inscrit auprès de l’association de bénévoles OSASA qui est chargée d’accueillir les voiliers pour leur faciliter les formalités d’entrée, donc Eric en lien avec l’assoc’ se repointe et nous emmène à l’immigration, ça ferme à 16h, il est 15h57, je ne vous dis pas la tête de la nana à l’accueil qui s’occupe de nous et ne réussit à fermer le bureau qu’à 16h12 après avoir promptement bouclé les formalités et tamponné nos passeports. Lourde de reproches accablants.

De retour au quai, nous rencontrons Natasha qui nous y attend, totalement survoltée par la péripétie de l’année, à savoir que le capitaine, étant parti du bateau sans attendre la douane, aurait pu avoir une amende, finir en taule ou agressé sur la route, se perdre ou que sais-je encore de tous les dangers qui auraient parsemés sa route, quelques longues explications et un énorme soulagement de part et d’autre plus tard, nous retournons à bord, toujours à quai.

Là où il y a des parasols c’est un très bon resto et on y mange pour 3 fois rien !

Le lendemain matin c’est un singe qui me réveille, il est tranquillement assis à table et me regarde comme si j’allais le frapper, pschiiiiiit ! il file sans demander son reste et nous à la marina du Zululand Yacht Club, les pontons sont vétustes mais l’accueil charmant, on se fait bouffer par les moustiques et on va prendre une douche chaude !

A propos de cette souscription à OSASA pour la très modique somme de 300 ou 400 rands (en gros 15 ou 20 €, on ne sait plus) : moi j’ai trouvé ça chouette et ça l’aurait été beaucoup plus si le capitaine m’avait prévenue et que nous étions entrés en contact avec Natasha en arrivant, ça se serait passé comme sur des roulettes parce que visiblement tout le monde connaît ce circuit et ça simplifie les démarches. Mais le capitaine pense que ça ne vaut pas la peine et qu’on n’en a pas pour son argent, vous avez les deux avis, il ne vous reste qu’à choisir le vôtre !

le bar du Zululand Yacht Club, ze plaisse tou bi

And now, the best for the bravest among you ! (les sud af’ parlent anglais, faut vraiment que je m’y mette au lieu d’utiliser toujours Google Translate)

  • Le Canal du Mozambique est un bras de mer situé dans l’océan Indien occidental, le canal du Mozambique, c’est un ample détroit qui s’étire sur environ 1 600 kilomètres du nord au sud. Sa largeur (419 kilomètres dans sa partie la plus étroite) et ses eaux profondes (jusqu’à 3 200 mètres) en font un corridor maritime d’importance. L’histoire du Canal du Mozambique remonte à l’Antiquité, lorsque les marins arabes et indiens ont commencé à explorer cette région riche en ressources marines. Pendant des siècles, le Canal du Mozambique a été une route commerciale vitale pour les échanges entre l’Afrique de l’Est, l’Inde, le Moyen-Orient et l’Europe. Les marchands ont transporté des épices, des tissus, de l’ivoire, de l’or et des esclaves à travers cette voie maritime. Les Arabes ont également fondé des colonies sur la côte de l’Afrique de l’Est, notamment à Zanzibar, qui est devenue un important centre commercial et culturel. Au XVIe siècle, les Européens ont commencé à explorer le Canal du Mozambique et à établir des colonies sur la côte africaine. Les Portugais ont pris le contrôle de la région et ont utilisé le canal pour échanger des produits entre leur colonie de Goa, en Inde, et les côtes africaines. Les Français, les Britanniques et les Hollandais ont également établi des colonies sur la côte de l’Afrique de l’Est. Au XIXe siècle, le commerce des esclaves a été interdit, ce qui a conduit à un déclin économique de la région. Les colonies européennes ont alors commencé à exploiter les ressources naturelles de la région, notamment l’ivoire, les épices et les minéraux. L’exploitation des ressources naturelles a également conduit à la déforestation et à l’érosion des sols, ce qui a eu des conséquences néfastes sur l’environnement. Aujourd’hui, le Canal du Mozambique est toujours une voie maritime importante pour le commerce mondial. Il est également une zone de pêche importante et abrite une riche biodiversité marine, y compris des espèces rares comme les dugongs et les requins-baleines. Cependant, la région est menacée par le changement climatique, la surpêche et la pollution, ce qui souligne la nécessité de protéger cette zone vitale pour l’économie mondiale et l’environnement.
  • Chronos, à ne pas confondre avec Cronos le Titan, est le Dieu du temps, la personnification des heures du jour et de la nuit.
  • Les Vagues Scélérates sont des vagues qui apparaissent soudainement et qui peuvent atteindre des hauteurs de plus de 30 mètres, alors que la plupart des navires sont conçus pour affronter des vagues de 15 mètres. Une grosse tempête génère des vagues d’environ 12 m. Dans la houle, la vague scélérate emprunte son énergie dans celle contenue dans ses voisines, on parle de modulation d’amplitude, ou d’empilement par focalisation des fréquences. La vague scélérate est la combinaison de plusieurs vagues ordinaires.
  • La plus ancienne marque de tracteur : en 1892, les premiers tracteurs à essence au pétrole apparaissent : le Fröhlich et le Paterson.
  • Boire la coupe jusqu’à la lie : souffrir jusqu’au bout un mal ou une douleur ; subir une humiliation complète ; supporter une épreuve pénible jusqu’à son terme.
  • A propos de l’OSASA : suite aux confinements de 2020, l’Afrique du Sud avait été fermée aux yachts. Réalisant les problèmes, trois skippers sud-africains, Peter Sherlock, John Franklin et Jenny Crickmore-Thompson sont intervenus et ont inlassablement fait pression sur les principales autorités gouvernementales. Cela a abouti, en octobre 2020, à une directive autorisant l’entrée de petites embarcations en Afrique du Sud pour une période de 6 semaines pour des raisons humanitaires, via l’avis Maritime Notice 50. Au cours des 2 mois suivants, ce MN50 a permis le dédouanement de plus de 80 yachts, à la fois des visiteurs internationaux et des Sud-Africains locaux de retour de l’étranger. Le projet s’est prolongé après la période initiale, les petites embarcations étant toujours autorisées à entrer en Afrique du Sud alors que les niveaux de confinement se soient assouplis, à condition qu’elles respectent toutes les réglementations relatives au covid.  Pendant ce temps, il est devenu de plus en plus évident qu’il y avait un besoin clair d’un organisme de liaison pour travailler avec le gouvernement au nom des communautés de croisière hauturière et côtière ; pour les aider à comprendre le monde des yachts, ses besoins, ses limites et la contribution financière que cette industrie peut apporter à une économie. Il est également devenu évident qu’aucun organisme national en Afrique Australe ne représentait pleinement les skippers de haute mer et leurs conditions uniques. Soutenus par South African Sailing, les clubs nautiques côtiers, les marinas, SABBEX et l’industrie maritime, Peter, Jenny et John ont officiellement fondé l’OSASA, l’Ocean Sailing Association of Southern Africa. 

Publié par isabelle centre tao

Je suis thérapeute, conférencière et formatrice en Médecine Traditionnelle Chinoise MTC, j'ai fondé la chaîne du Centre Tao sur YouTube pour que vous puissiez apprendre le langage de votre corps et de ses énergies, vous rééquilibrer et vous soigner avec la MTC (diétothérapie, plantes, points d'acupuncture et plein de trucs magiques) en m'adressant particulièrement aux femmes et en leur destinant plusieurs de mes formations. Aujourd'hui je me lance dans une nouvelle aventure : découvrir les plantes du monde destinées aux femmes lors des différentes étapes de leur vie, afin d'aider toutes les femmes, où qu'elles soient, car même si la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise est la plus riche de la planète, il existe partout dans le monde des plantes qui peuvent traiter les douleurs de règles, l'infertilité, les problèmes liés à la grossesse ou à la ménopause et aider les femmes qui n'ont pas accès aux plantes de la Pharmacopée Chinoise. J'ai décidé de faire ce blog pour vous faire vivre cette aventure, et je vous raconterai aussi bien mon quotidien sur le bateau et dans les différents mouillages, que mes rencontres d'herboristes, sorcières et sorciers, chamanes, tisaneurs et all these kinds of people !

Un avis sur « L’Afrique du Sud par le canal du Mozambique (de sinistre réputation ) »

  1. Pour en revenir aux vagues scélérates j’ai un bel exemple en Méditerranée….. et oui ou le 21 décembre 1979 à l’Est de Minorque (Baléares) le porte-avions Foch qui rejoignait Toulon a rencontré une serie de vagues scélérates avec notamment une vague de 5 mètres de haut sur son pont d’envol , situé à 20 mètres au dessus de l’eau. J’avais trouvé ce dossier d’archive sur le PA Foch lors de mon affectation en 1981/1982 en tant que chef de station météo. L’ancienne Jeanne d’Arc , année 1960 avait trouvé dans le Pacifique Nord un train de 3 vagues scélérates estimées a 30 mètres de haut ( j’ai un dossier assez complet pour l’époque.

    Pour en revenir aux problèmes administratifs dans ces petits pays, le moindre pouvoir donné a des petites gens est terriblement démultiplié sur le terrain. Bonne route et a bientôt.Amicalement. Jacques Salvetat

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