South Africa

Bien bien bien, je vais vous raconter ce que j’ai vu en Afrique du Sud, et je dis bien ce que JE ai vu, parce que quand on compare nos souvenirs avec le capitaine, il y a toujours des différences, vous verrez qu’un jour il dira même que les orages entre les Seychelles et Mayotte c’était rien, tout perd de son intensité avec le temps chez lui, et même pendant le temps des choses, on dirait que ses émotions sont sous contrôle, ou alors c’est que c’est un non-émotif, ça existe je vous ferais dire, on est primaire ou secondaire, passif ou actif, émotif ou non-émotif, bref, l’Afrique du Sud c’est … oh vous allez voir par vous-mêmes après tout !

Bon, les premiers jours, Afrique du Sud ou pas, arriver c’est toujours dormir, ranger et laver le bateau, réparer les bricoles les plus urgentes, faire des courses (ici avec le taxi de Natasha pour nous driver parce qu’il est déconseillé de prendre on ne sait pas quel taxi) … et là, chance ! Woolworths est implanté chez les Sud-af, et Woolworths c’est fruits et légumes de qualité à profusion, on ne peut pas savoir à quel point ça compte quand on n’a qu’à prendre sa bagnole pour aller au supermarché du coin et s’approvisionner, moi j’ai envie de brûler un cierge quand je vois de l’abondance à ce point là, donc je fais allègrement le plein de fruits et de légumes et là paf le capitaine me dit qu’il a loué une voiture et qu’on part demain matin visiter ce beau pays, je saute sur mon PC et je cherche où je veux aller, lui il pense au Parc Kruger, mais 20 000 km² ! combien de temps faut-il pour visiter 20 000 km² ? et ça se trouve à 540 kms de Richards Bay, pourquoi pas sur la lune, polalaaaaa, je n’ai pas envie de me farcir autant de bornes, et pourquoi aller si loin alors que bien plus près il y a le parc Hluhluwe Imfolozi (prononcer chlouchlouwé-im’folozi) à environ 70 kilomètres de distance ? Je trouve un lodge près de cette réserve, le réserve, et une fois fait, avec un grand sourire à la con je dis au capitaine qu’il y a un parc encore mieux que le Kruger à deux pas et que je trouve ça plus malin de prendre du temps pour profiter comme il faut d’un seul endroit plutôt que de faire des kilomètres pour rien, qu’on va déjà aller voir ce parc et qu’on pourra toujours aller plus loin ensuite si ça nous dit, il opine, n’a pas envie de chercher de son côté, mais on peut sentir dans l’air ambiant que j’ai intérêt à ce que ça soit un choix judicieux… nous partons le lendemain, en emportant quelques fruits de mes acquisitions.

Dès notre sortie de Richards Bay, nous roulons entre de vastes plantations d’eucalyptus qui me rappellent celles de Nouvelle Zélande, c’est dingue, et voilà en gros l’histoire ici : les mines, à leurs débuts, et comme vous le savez, étaient creusées dans des tunnels qui demandaient des poutres en bois, et le boom de l’or, qui est l’une des richesses de ce pays, a provoqué une forte demande de bois pour les mines, les maisons, les wagons de transports et les traverses de chemin de fer. Le bois a d’abord été tiré des forêts abondantes de l’Est de l’Afrique du Sud et puis, comme cette source était naturellement limitée, des plantations d’arbres et notamment d’eucalyptus, ont été établies. La communauté de Sabokwe à Richards Bay, est aujourd’hui complètement entourée de ces plantations d’eucalyptus. Les paysans s’inquiètent parce qu’ils n’ont plus assez de terres et ne peuvent pas cultiver assez d’aliments pour vivre et les jeunes pensent, à juste titre, que leurs parents n’auront plus de terre à leur transmettre. Un autre problème est que ces plantations consomment beaucoup d’eau, ce qui est aussi grave que l’indisponibilité de terres puisque l’eau arrose les eucalyptus au détriment de leurs champs… Cette communauté vit maintenant au milieu d’un désert créé par l’industrie des plantations. C’est marrant parce qu’actuellement j’entends beaucoup d’intellectuels menacer l’humanité du pire avec l’émergence de l’intelligence artificielle, mais pas se plaindre tout bonnement de l’intelligence humaine qui se débrouille fort bien toute seule pour faire foirer tant de choses.

On roule, et je serre les fesses :

Richards Bay, qui se trouve dans le KwaZulu-Natal, est un port en eau profonde qui a été créé pendant les années 1970. Si une partie du trafic concerne la zone industrielle bordant le port, la majeure partie consiste en l’exportation du charbon venant du Transvaal et fait de Richards Bay le plus important port d’Afrique en volume et un des principaux du monde pour l’exportation du charbon. Les destinataires du charbon embarqué à Richards Bay sont majoritairement asiatiques (Chine, Corée du Sud et Japon), le plus souvent pour la production d’électricité dans des centrales thermiques.  

Une fois sortis de cette immensité eucalyptusienne, nous découvrons le Kwazulu-Natal, nom dont l’origine vient de KwaZulu, qui signifie pays des Zoulous ou lieu du peuple du ciel (c’est beau hein), et de Natal, ainsi baptisé par Vasco de Gama qui naviguait au large de ses côtes durant la période de Noël 1497, Natal signifiant Noël en Portugais, CQFD.

On aurait dû mettre environ 1h30 pour arriver au lodge, mais le GPS nous envoie au diable vauvert et on se retrouve au bout de deux bonnes heures devant des clôtures élevées avec des portes grillagées infranchissables, le capitaine commence à voir orange, une étincelle et il passera au rouge direct, je suis toute tassée sur moi-même et lui explique avec des trémolos dans la voix que je ne pouvais pas deviner que les lodges c’était pire que les prisons ici, et voilà que je distingue un petit panneau avec un numéro de téléphone, sauvés, j’appelle via WhatsApp, encore heureux que nous ayons internet dans ce trou, ô miracle une voix au bout du fil, je finis par comprendre que je dois appuyer sur un bouton quelque part, saute de la voiture mais mets du temps à trouver quelque part et je vois du coin de l’œil que la cervelle du capitaine se met à bouillonner et commence à lui sortir par les oreilles, cette constatation décuple indéniablement mes facultés, je pousse un bouton qui était plutôt nulle part, on me pardonnera, enfin la porte s’ouvre et on se met à rouler avec précaution sur une piste bien défoncée, arrivons sur une patte d’oie : tout droit le chemin s’amenuise, à droite il reste de la même largeur, je préviens le capitaine que le gars m’a dit, certes en anglais, qu’il fallait toujours aller straight, tout droit donc, mais n’était ce point right ? me dit le capitaine qui veut aller à droite quoique je lui dise, soit, nous cahotons cahin-caha vers la droite, la piste est de plus en plus défoncée et mon périnée morfle un bon coup, quand soudain le téléphone sonne, c’est le gars du lodge qui a compris qu’on s’est planté car il ne nous voit pas arriver, je peux vous dire que le capitaine a de la cervelle en réserve parce que vu tout ce qui a dû s’évaporer depuis le temps qu’il bout, il n’en aurait plus une goutte, il demi-tourne en pestant contre mon choix hasardeux, il aurait dû s’en occuper lui-même, que m’a t’il fait confiance, nous nous retrouvons sur la bonne portion de piste, et au détour du premier virage …

Gloria ! (pour les marins c’est café chaud, sucre et rhum, fais moi un gloria, femme !)

En un coup de baguette magique, j’ai retrouvé du crédit auprès du capitaine, et puis

et des impalas, en veux-tu en voilà !

Nous nous attardons sur la route, nous ébahissons, nous extasions de ahaaaa ! et de ohoooh ! le téléphone sonne, c’est le gars du lodge qui se demande où on est fourrés, il répète straight ahead ! c’est pas compliqué à comprendre merde, il poireaute à une autre porte et nous l’ouvre quand nous arrivons, nous lui partageons notre émoi, le suivons jusqu’au lodge qu’il nous fait visiter, il s’appelle Martin (on dit Ma’tiiine) et nous attend demain matin à 5h pour s’en aller voir les hippopotames et découvrir la flore locale, youpi.

les installations communes (c’est beaaaaauuu)

Et on habite une tente ! je quête des compliments auprès du capitaine, c’est bien dis ? j’ai bien choisi hein ? tu te rends compte, une girafe au premier tournant, des gazelles (je ne savais pas encore que c’étaient des impalas) et on est dans une tente ! t’es content hein ? oui, il est content, oui il sourit, mais oui il est même très content et oui j’ai très bien choisi.

tout le confort, c’est super bien aménagé, et il fait aussi chaud et lourd dedans que dehors, c’est l’aventure !

Le capitaine est tout de belle humeur et le soir nous dînons à la table d’hôtes, très copieux et très bon, seuls avec un couple d’allemands qui vient visiter la maman de monsieur pour Noël car elle est venue vivre en Afrique du Sud il y a moult. Nous nous couchons tôt et nous faisons littéralement bouffer par les moustiques, sommes réveillés aux premières lueurs de l’aube par toute la vie qui règne en ce lieu, ça serait mesquin de s’en plaindre, et arrivons la tête dans le seau pour suivre Martin et sa canne, hop.

Je prends des notes comme je peux en trottant sur les talons du capitaine et de Martin, ce n’est jamais facile de tout comprendre avec un guide qui parle anglais, et quand je dis anglais, c’est avec l’accent d’ici en bonus, Martin est Afrikaner (Sud-africain blanc d’origine néerlandaise, française, allemande ou scandinave.)…

le capitaine a un nouveau copain

Nous passons devant un marula (Scelerocarya birrea), le prunier d’Afrique aussi appelé arbre-éléphant car ces derniers sont amateurs de leurs fruits, à partir desquels on élabore la liqueur Amarula.

On voit bien ses petits fruits jaunes

 

Et à côté d’un Magic Guarri (Eucla divinorum), il suffit d’en accrocher une branche au-dessus de la porte d’entrée de sa maison pour repousser et éloigner les mauvais esprits et les sorcières, on s’en sert également comme baguette de sourcier et comme médicament contre tout un tas de maux comme la constipation, les douleurs abdominales, les convulsions, la diarrhée, le mal de dents ou d’oreille, c’est vraiment magic.

Celui là est impressionnant par ses épines incroyables ! il s’agit d’un arbre à fièvre (Acacia xanthophloea) :

Son nom vient du fait que les voyageurs qui s’asseyaient sous son ombre devenaient rapidement fiévreux, on a compris plus tard que l’arbre n’y était pour rien mais que les responsables étaient les moustiques qui profitaient de leur pause pour ravager la peau de ces pauvres voyageurs. On s’en sert comme bois de chauffage ou pour faire du charbon de bois, les feuilles comme fourrage pour le bétail, et son écorce est utilisée à des fins médicinales mais je n’ai toujours pas trouvé lesquelles (je cherche).

Et celui là ! Martin l’a appelé finger cactus, il s’agit d’une euphorbe antivénérienne qui, comme de nombreuses Euphorbiacées, montre la présence d’un latex blanc à la cassure, sa sève est toxique alors les locaux balancent un sac de sève dans l’eau pour tuer les poissons et ensuite ils les récupèrent et les mangent, sauf la tête qui est devenue toxique. Il faut éviter de se toucher les yeux après avoir touché la sève car c’est très irritant pour les yeux et on peut même devenir aveugle.

Nous continuons notre promenade instructive et Martin nous arrête pour écouter le chant d’un oiseau :

C’est le chant du Suicide Bird ! ça fait cette espèce de bip qui n’arrête jamais, au point qu’il donne envie à ceux qui l’entendent de se suicider (je viens de le faire entendre au capitaine qui ne se souvenait même plus de cet oiseau, alors si vous devez croire quelqu’un dans nos souvenirs communs, c’est moi)

Nous arrivons près de la rivière où voir les fameux hippopotames pour qui nous nous sommes levés si tôt, Martin nous prévient, ce sont eux les plus agressifs et dangereux des animaux d’Afrique, ils défendent leur espace coûte que coûte, leur nom vient du Grec et signifie cheval de rivière, mais l’hippopotame ne sait pas nager, ni flotter, ni respirer sous l’eau, c’est un réflexe qui le pousse à la surface de l’eau pour qu’il ne se noie pas en dormant, et s’il passe son temps dans l’eau, c’est parce que sa peau est extrêmement sensible et se dessèche facilement, voire brûle au soleil.  La probabilité de mourir dans une rencontre homme-hippopotame est de 86,7 %, avec un lion 75 % et un requin 25%, sa morsure est 3 fois plus puissante que celle d’un lion et il peut courir à plus de 30 km/h sur plusieurs centaines de mètres, on se le tient pour dit et c’est sans un bruit que nous nous approchons d’eux et nous accroupissons sous les feuillages :

Nous passons un long moment à les regarder, prêts à fuir s’il prenait à l’un d’eux l’envie de nous faire passer de vie à trépas, j’ai repéré un arbre pour m’y réfugier au cas où, en espérant qu’il ne soit pas toxique ni plein d’épines grosses comme des baïonnettes, il y en a au moins un qui nous a repérés…

l’œil était dans la tombe …

En se levant pour partir, le capitaine pousse un petit cri, aïïïïïïeeeeuuuh ! et tape son pantalon au niveau de la cheville, il vient de se faire piquer, Martin s’écrie tout bas une mouche tsé-tsé ! bin flûte alors, on est vraiment dans un drôle de pays où on trouve des trucs comme dans les films, manquerait plus que le capitaine devienne narcoleptique, nous partons en silence.

Revenus de cette balade matinale et après un solide petit-déjeuner, nous filons visiter la réserve d’Hluhluwe Imfolozi, nous y passerons deux jours complètement fous, nous verrons des dizaines de rhinocéros, je raconterai à Martin que nous avons vu une mère et son petit, il me répondra qu’heureusement pour nous nous ne sommes pas passés entre les deux car une mère rhinocéros attaque si on passe entre elle et son petit, et la carrosserie de la voiture n’aurait jamais tenu le choc !

Là, on a attendu longtemps que les buffles aient terminé leurs ablutions, j’ai fermement retenu le capitaine qui, s’impatientant, voulait passer au milieu d’eux, mais bien sûûûûr

Une Sophie ! Quelle grâce !

Bon, nous n’avons pas vu de lion mais plusieurs lionnes, est-ce que ça compte autant ? A priori non quand on en parle avec d’autres personnes qui viennent du parc Kruger et qui ont vu, elles, le fameux roi, bon, de loin avec des jumelles, mais le roi quoi, il arrive qu’on évoque la reine des animaux pour parler des lionnes de façon poétique, mais en Bretagne, la reine des animaux c’est la vache alors que partout dans le monde, le roi des animaux c’est le lion.

Et puis des dizaines et des dizaines de zèbres, en voilà quelques uns :

Et d’impalas

Et alors c’est rigolo, mais le capitaine il est hyper fan des phacochères !

Nous prenions le chemin du retour à regret et le capitaine était fort triste car il aurait voulu voir un éléphant et puis pas d’éléphant, bon l’avais-je tancé, on ne peut pas tout avoir non plus (qu’est-ce que c’est que ce grand garçon gâté !) et puis, au détour d’un virage :

le capitaine est né sous une bonne étoile

On est resté pas mal de temps à côté de lui, à le regarder manger les arbres – ça mange entre 150 et 180 kilogrammes de nourriture en saison sèche (feuilles, écorce, brindilles, arbustes et buissons, fruits), et entre 200 et 260 kilogrammes en saison des pluies, et ça boit jusqu’à 140 litres d’eau par jour, mais tu ne te rends compte ! me suis-je exclamée auprès du capitaine qui trouve que ce n’est pas tant, il te bouffe ton jardin en jour !

Et puis on l’a doublé, tout plaisir a une fin, encore et puis un peu plus loin le capitaine a stoppé la voiture, en est sorti pour aller pisser en contrebas pendant que je regardais le mammouth traverser le pont vers la voiture arrêtée (et moi dedans) en agitant les oreilles, ah, le mammouth agite les oreilles, voyons voir, qu’est-ce qu’il a dit Martin quand un éléphant agite les oreilles ? ah ! c’est qu’il va charger ! à savoir que ça court à 40km/h ces bestioles, encore plus vite que les hippos, sur votre écran il paraît petit, mais dans la vraie réalité il était énorme, je me demande pendant combien de temps ça peut pisser un homme pour que ça dure si longtemps ?! mais grouille !! que je lui crie au capitaine qui revient d’un pas posé vers la voiture, viiiiite !! il agite les oreilles !! le capitaine accélère un poil son pas auguste, monte l’air de rien, prend son temps pour remettre le contact, on pourrait croire qu’il me nargue, si ça cale on est mort, et peuht-peuht-peuht la caisse démarre, on s’éloigne, et seulement là je recommence à respirer.

oui, je sais, à le revoir il n’a pas l’air belliqueux pour un sou et doit juste chasser les mouches avec ses oreilles, mais sur le coup je n’en menais pas large je vous prie de me croire !

Nous rentrons à la marina et très vite vient le temps de préparer notre départ pour la France, on va prendre l’avion, de la gnognote à côté de Auckland-Paris qui nous avait pris 65 heures, le capitaine a dit qu’il y a des trucs à rapporter et il faut bien penser à tout, à pourquoi et à comment, il excelle dans cet exercice et calcule tout ce qu’il y a à faire derrière son front plissé par le poids de la cogitation, le 24 décembre arrive et, une fois mon sac bouclé avec 3 fois rien dedans parce que moi je n’ai rien à ramener de spécial, je m’occupe à réfléchir à ce que je pourrais bien préparer comme réveillon avec ce qui nous reste dans le frigo, il doit bien y avoir une croûte de fromage à fondre sur une tomate, du vin en soute, un reste de rhum ? tandis que je m’emploie à imaginer un réveillon de folie et à me prévoir une activité ludique en ce jour de fête, le capitaine m’appelle, il faut que je le monte au mât pour qu’il démonte l’anémomètre afin de le rapporter en France pour le faire réviser parce qu’il débloque de temps à autres et nous n’avons pas envie de tomber en panne de pilote comme cela nous est déjà arrivé, tu repasseras pour l’activité ludique, je le monte au mât, il démonte l’anémo, je le redescends, mais au passage il a noté qu’il manque une vis sur une barre de flèche, il faut intervenir, voilà le plan : on va dévisser les ridoirs pour donner du mou aux haubans et je vais le remonter au mât pour qu’il puisse bricoler dieu sait quoi sur la barre de flèche, le jour descend déjà, m’est avis que c’est râpé pour l’apéro.

bricolage de Nativité

Quand je le redescends, il fait quasi nuit, on se met à dévisser les ridoirs à deux tellement c’est dur, un qui le tient avec une clé plate et l’autre qui le dévisse avec la clé à molette, on doit mettre des gants pour ne pas se massacrer les mains, lampe frontale pour y voir, il est je ne sais pas quelle heure quand c’est fait, le capitaine emballe du matos dans son sac de plongée qui va peser une tonne, je peux faire une croix sur le réveillon, après tout ici ça n’est vraiment pas leur truc, à part quelques décos dans le centre commercial de Richards Bay, ailleurs rien ne signale que c’est Noël, rien ! j’en viendrais presque à regretter le petit supermarché près de la maison que j’habitais plus jeune et dans lequel trainaient encore en plein mois de juin les guirlandes de Noël toutes empoussiérées, après tout ce n’est qu’une date n’est-ce pas, nous partageons un repas frugal en vidant un fond de bouteille de rouge local, joyeux Noël ! et zou au dodo, demain on se lève tôt pour prendre notre avion, on va laisser Cap de Miol pour 7 semaines.

transit à Johannesburg, le capitaine dit « jobou » comme il parait qu’on dit ici

Une fois en France, quelques jours après notre retour, le capitaine me montre son mollet et ça m’affole, je m’exclame que c’est sûr qu’une araignée lui a pondu des trucs dedans, c’est déjà arrivé à d’autres et on me l’a raconté, c’est horrible parce qu’il va pourrir sur pattes, finir comme Jeff Goldblum dans La Mouche, son toubib lui file des antibios mais au bout de 2 jours, non seulement pas d’amélioration mais des boutons lui poussent un peu partout, la transformation a commencé, il va muter ! je le conjure par le Saint Sacrement d’aller consulter dans un centre de maladies tropicales, il y en a un à Montpellier, le capitaine se moque, même pas peur, je lui brandis la menace d’une septicémie parce qu’il ne me croira pas si je lui parle de la mouche, finalement la raison l’emporte et il s’y rend sans rendez-vous et tombe par chance sur le professeur qui s’occupe du service et qui d’emblée sait ce qui se passe, ça arrive tout le temps quand on va dans les réserves, le capitaine a été piqué par on ne sait trop quoi, peut-être une tique, un truc qui a piqué un animal contaminé et a ensuite contaminé le capitaine en le piquant à son tour, je pense à la mouche tsé-tsé mais le capitaine est persuadé que c’est une tique, qu’on n’a jamais vu sur lui mais bon lui fais-je remarqué, en tous cas le professeur lui file des antibios et cette fois là ça guérit lentement, encore aujourd’hui il en garde les stigmates, du coup on lui a fait des examens afin de voir s’il n’aurait pas en plus chopé des autres trucs comme le palu, quand je pense que naïvement on ne se protège plus des moustiques tellement on en a vu depuis que nous sommes partis, et bien on a tort et on fera un peu plus gaffe à notre retour.

à gauche le mollet du capitaine sur la voie rassurante de la guérison, à droite Jeff Goldblum muté en mouche, le capitaine l’a échappé belle.

Sur internet il est dit que les araignées ne peuvent tout simplement pas pondre sous la peau puisqu’elles sont dépourvues d’organes perforateurs … ouais, bon.

Il nous reste à voir 3 précisions d’importance :

  • Le lion, roi des animaux : le grade de roi des forêts offert au lion remonte au bestiaire antique écrit en grec au II e ou III e siècle de notre ère à Alexandrie, puis traduit en latin au IV e siècle. Le lion est le premier animal décrit, ce qui lui confère sa place de roi des animaux.
  • Les impalas sont des petites antilopes qui vivent dans les savanes de l’est et du sud de l’Afrique – Les antilopes sont un groupe de la famille des bovidés qui se décline en sous-groupes, dont les gazelles. Par conséquent, les gazelles sont toujours des antilopes. En revanche, l’inverse n’est pas vrai, pour preuve, les impalas.
  • Un ridoir est un dispositif permettant de fixer un câble à une partie fixe avec la possibilité de régler la tension dudit câble.

Publié par isabelle centre tao

Je suis thérapeute, conférencière et formatrice en Médecine Traditionnelle Chinoise MTC, j'ai fondé la chaîne du Centre Tao sur YouTube pour que vous puissiez apprendre le langage de votre corps et de ses énergies, vous rééquilibrer et vous soigner avec la MTC (diétothérapie, plantes, points d'acupuncture et plein de trucs magiques) en m'adressant particulièrement aux femmes et en leur destinant plusieurs de mes formations. Aujourd'hui je me lance dans une nouvelle aventure : découvrir les plantes du monde destinées aux femmes lors des différentes étapes de leur vie, afin d'aider toutes les femmes, où qu'elles soient, car même si la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise est la plus riche de la planète, il existe partout dans le monde des plantes qui peuvent traiter les douleurs de règles, l'infertilité, les problèmes liés à la grossesse ou à la ménopause et aider les femmes qui n'ont pas accès aux plantes de la Pharmacopée Chinoise. J'ai décidé de faire ce blog pour vous faire vivre cette aventure, et je vous raconterai aussi bien mon quotidien sur le bateau et dans les différents mouillages, que mes rencontres d'herboristes, sorcières et sorciers, chamanes, tisaneurs et all these kinds of people !

Un avis sur « South Africa »

  1. toujours aussi captivant mais voyage avec de nombreuses contraintes .Je vois que le capitaine tient bien son role malgré les insectes qui l’entourent.A bientot amicalement jacques salvetat

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