Retour en Nouvelle Zélande

Des herbes de la Pampa à profusion (bien qu’on ne lui connaisse aucun ravageur ni aucune maladie, elle en rebute beaucoup car elle est très invasive, n’empêche que qu’est-ce que c’est beau à voir ondoyer sous le vent)

Je retrouve le capitaine à l’aéroport de Toulouse, non que nous ne soyons pas vus pendant ces quelques semaines, mais rasé de frais avec ses cheveux coiffés en arrière et son pull gris anthracite à col cheminée il ressemblait à s’y méprendre à un monsieur tout ce qu’il y a de plus normal, non pas le gendre idéal, quoique, mais le beau-père idéal c’est certain, bien sous tous rapports, il m’a même fait penser à tonton Michel le jour de ma première communion, bon sang y aurait-il un rapport de cause à effet sursauté je intérieurement tout en reprenant mon habitude de trotter sur ses talons en m’interrogeant (je sais faire plusieurs choses à la fois) sur le fait que sa nuque pourrait être la partie du corps du capitaine que je connais le mieux, une fois que nous étions ensemble en voiture j’ai entendu une interview de Carole Bouquet sur France Inter (le capitaine est très radio, très France Inter) dans laquelle elle disait sur le fait de se retrouver sur scène qu’elle était terrorisée mais qu’elle ne voudrait être nulle part ailleurs, illuminée par cet aveu qui faisait écho en moi, j’ai regardé le capitaine avec l’air de Newton qui se prend une pomme sur la tronche :

– Mais c’est ça tiens, c’est exactement moi sur le bateau ! terrorisée mais je ne voudrais être nulle part ailleurs !!!

La révélation

Merci qui ? merci Gotlib !

Il m’a lancé un long regard, comme pour fouiller au plus profond de l’amygdale du lobe temporal de mes 1,2kg (600g ?) de matière grise

– T’es terrorisée sur le bateau ?

– Meuh nooooon ! … mais bon ça m’arrive de stresser quoi (pieux zeuphémisme)

Il a continué à me sonder de son regard aussi pointu que le laser d’un dermatologue en pleine épilation définitive, j’ai pris l’air de rien, je fais ça très bien, il a arrêté, pas moi, on ne sait jamais…

Pour tout dire, il n’a pas juste passé son temps à enfiler un pull à col cheminée, oh que non, il a aussi enfilé … des skis ! (il était mono de ski à une époque) (je ne sais pas ce que j’ai avec les monos ou champions en tout genre, les barmen, les chanteurs ou guitariste de groupe métal, le bassiste ne pouvant être que le dernier choix bien évidemment, mais bon, à 15 ans je suis tout de même sortie avec le bassiste du groupe de mon frangin tellement il avait insisté) enfin bref, il en a profité aussi pour régater avec son fameux pote Henri sur le lac de Tau, première régate  3eme de leur catégorie, pas mal mais de quoi tout de même lui mettre un soufflet en pleine face, à la seconde ils étaient 1er de leur catégorie et 3ème toutes catés confondues sur 53 bateaux, ça l’avait vengé et tout ragaillardi genre l’âge n’a aucune prise sur lui, et des randos aussi, on ne peut pas l’empêcher de bouger. Je lui ai demandé si, du temps où il passait ses week-ends et vacances à régater sur la planète, ça lui était arrivé de perdre une régate à cause d’une erreur stratégique de sa part, figurez vous que oui, il me l’a avoué comme on se lâche après un verre de trop, oui, ça lui est bel et bien arrivé :

– Ah bon ?! Mais quelle faute tu avais faite par exemple ?! (consternation)

– Ooooeuuuuh … j’avais insisté pour qu’on envoie le spi et on a perdu du temps, il aurait mieux valu ne pas le faire …

Comme quoi ça fait belle lurette que ça lui colle à la peau cette envie permanente d’envoyer le spi, mais d’où peut bien lui venir cette impétuosité ?

Aéroport de Toulouse, un homme déambule en pull à col cheminée gris anthracite, sauras tu le trouver ?

Ce qu’il y a de bien à Toulouse c’est que l’enregistrement se fait pronto, cartes d’embarquements pour les 3 vols et valises qu’on ne récupérera qu’à Auckland, on s’envole hands in the pockets pour Munich, le temps d’y boire qui un café qui un thé on redécolle  sous la neige pour 13h de vol vers Singapour, changement de terminal et encore 9h de vol pour Auckland, sachez que sur Air New Zealand on sert des repas épicés à vous faire regretter de ne pas avoir un tube en plastique de la glotte à l’anus en lieu et place de muqueuses digestives douées de sensibilité autant que de capacités spasmistiques si je puis dire

On débarque en NZ frais comme des poissons de 8 jours, les lunettes du capitaine de traviole sur son nez et moi ne gardant de la bonne mine que je m’étais faite en quelques semaines françaises qu’un vieux reste de brushing élaboré la veille du départ, on a hâte de voir dans quel état est le bateau parce que le cyclone Gabrielle est passé par là ce qui avait un peu mis le capitaine sur les dents bien qu’il se soit exclamé que, de toutes façons, le bateau étant assuré, il n’y avait pas à s’en faire, à qui pensait il donner le change sous son air désinvolte, je me le demande pour de bon, c’est vrai ça, à qui ? … ah ça me vient : à lui, pardi 🙂

Une fois sur le hardstand de la marina, constat que le bateau va bien et n’a rien de plus que la perte d’un protège-compas envolé et que le pont et le cockpit sont noir de suie et bleu de fine et insidieuse poussière d’antifouling poncé car il est presque tout poncé, il faudra fignoler l’affaire et puis ensuite passer de l’apprêt avant de remettre de l’antifouling tout neuf, je me suis un temps demandé pourquoi il fallait mettre de l’après avant, avant de comprendre que c’était de l’apprêt, je m’en étais ouverte spontanément au capitaine qui avait ri en pensant que je blaguais, temps de latence  avant de comprendre ma propre blague qui n’en était pas une

Ça me fait tout drôle de retrouver Cap de Miol comme ma maison dans laquelle je reviendrais après les grandes vacances, on range nos affaires ainsi que le bricolage que le capitaine a rapporté dans un gros sac alors qu’il y a plein de magasins d’accastillage ici, mais je crois qu’on parle tellement mal anglais que de tenter d’acheter le moindre truc un peu technique dans le coin ferait se pendre l’innocent bougre qui se serait guillerètement avancé vers nous pour nous offrir ses services dans un sourire très nighteen-nighty-nine (quiconque a été aux States et a allumé une télé plus de 3 minutes saura de quoi je parle)

Et puis on prépare d’autres affaires car avant de reprendre la mer il y a la Nouvelle Zélande à visiter et c’est trop grand pour le faire en bateau, alors le capitaine a eu la bonne idée de louer … un CAMPER-VAN !

Niveau espace habitable c’est le genre de truc qui doit permettre après ça de faire le tour du monde dans une caisse à savon sans se trouver à l’étroit, on dirait un appartement parisien, quand on se penche pour se rincer les dents dans l’évier on a les fesses qui se posent sur la table à manger, table qui se transforme judicieusement le soir en sommier, en se contorsionnant pour se glisser sur l’une des banquettes pour s’installer à table, le capitaine s’exclame qu’il faut s’aimer pour supporter de vivre dans un espace aussi exigu

– Qu’est-ce que tu as dit ?

– J’ai dit qu’il faut s’aimer pour vivre là-dedans !

Il n’a pas l’air de se moquer dis donc, je souhaite qu’il n’en vienne pas à me désaimer si je dois faire caca dans ce qui sert de chiotte, de qui se moque t’on, heureusement il y a des toilettes publiques plein la NZ et on a téléchargé une appli qui nous dit où en trouver ainsi que des campings pour prendre une douche, c’est Camper Mate, qui aurait dit qu’une appli qui indique où trouver des chiottes deviendrait ma nouvelle meilleure amie, les voies du ciel sont impénétrables

Faut pas être claustro
le capitaine serait presque trop grand – c’est pas des nouilles mais de la salade de chou, miam miam, qui c’est qu’est tout content d’avoir du chou plutôt qu’une belle assiette de pâtes au beurre (son plat préféré) ?

Nous voilà partis pour la vie de bohème, nous posant certaines parfois près d’un bras de mer ou un bout de champ, d’autres parfois sur un parking au milieu de surfeurs vautrés sur des sièges de camping ras-du-sol qui tripotent leur smartphone pendant que leurs groupies s’affairent auprès d’un réchaud à gaz pour tambouiller de quoi leur remplir l’estomac, le capitaine et moi ne faisons pas exception à la règle, les générations passent, les lois occultes et ancestrales collent aux êtres comme du chewing-gum sur une semelle de crêpe et je suis bien la première à m’en satisfaire, après tout c’est lui qui conduit. Dans l’hémisphère sud c’est l’automne qui pointe son nez, et oui, plus on descend au sud plus ça caille, les douches froides au bord des plages ça devient limite, on se laisse alors tenter par des campings avec douches chaudes, 40$ NZ en moyenne la nuit pour garer son van dans un coin, ça fait réfléchir, l’idée d’une douche chaude fait de plus en plus souvent pencher la balance, jusqu’à ce que je ne demande même plus son avis au capitaine parce que pisser accroupie dans un seau au pied du lit la nuit passe encore, mais dégager des effluves nauséabondes planquées derrière un déo bon marché, merde alors ! (j’aime noircir le tableau grâce à cette touche élégante de déo bon marché), ça me fait penser que j’ai acheté un produit pour la douche bon marché (association d’idées) qui promet de vous faire la peau super douce, (moi je crois les étiquettes), ça j’ai compris bien que ça soit écrit en Anglais, mais le reste je n’ai pas lu, résultat ça pue la vanille chimique au point que c’en est ignoble, la seule fois où je l’ai utilisé, imaginant ma peau plus douce que douce et tout ce qui s’ensuit que ça vous fait pousser des ailes rien que d’imaginer cette peau si douce qui ferait se damner un saint, j’ai super mal dormi parce que cette satanée odeur était accrochée à ma peau pas plus douce et ça révulsait mes récepteurs olfactifs, dépitée comme Cendrillon quand le carrosse redevient citrouille, encore heureux que le nez délicat du capitaine ne l’ait pas deviné que ça lui aurait gâché sa nuit et son humeur tout aussi délicate, mais que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre, moi en tête de liste

Nous avons grosso modo 1 mois pour tout voir, on ne verra pas tout alors il faut choisir, surtout que notre camion n’avance pas vite bien que sa consommation en gasoil soit inversement proportionnelle à sa vélocité, c’est parti pour le niouziland-road-trip, en ture pour de nouvelles avenroutes pied au plancher, j’ai évité de dire au capitaine que je n’aime pas la route pour ne pas gâcher l’ambiance, et bien vous savez quoi, du coup ça passe beaucoup mieux, de toute évidence j’ai dû me brancher sur une autre partie de mon cerveau, j’en ferai don à la science pour étudier le phénomène

cadeau

Tout n’est pas racontable, non que cela relève d’inconvenance ou autre conduite peu louable, mais ça serait trop long, je m’en tiendrai donc aux épisodes les plus rocambolesques (rien du tout, c’est juste le mot qui me plait) ou notables, après la péninsule de  Coromandel qui ne me laisse comme souvenir impérissable que cette petite route aussi tortueuse que bien jolie, nous nous pointons dans la zone géothermique et sulfurisée de Rotorua, précisément sur le site de Wai-O-Tapu, région qui m’intéresse et m’interpelle au plus haut point parce que

– ça pue !

– mais non, ça sent le soufre !

(Devinez qui a dit quoi)

la boue est bouillante, on évite de prendre un bain

On s’en prend plein les narines et ici, comme me l’avait dit la nana de Marsden Cove Marina : en Nouvelle Zélande il n’y a que l’eau qui est gratuite ! Pour tout le reste tu paies, et même le prix fort, visiter le parc et prendre des notes en font partie, j’en prends le mien (de parti si tant et qu’il faille que j’explique mes vannes)

Ce que nous respirons est du sulfure d’hydrogène ou hydrogène sulfuré, gaz émis par les volcans et les sources chaudes, extrêmement toxique, quand on le respire, tout d’abord il irrite les yeux et donne une sensation de brûlure aux poumons, puis on perd l’odorat car le nerf olfactif est paralysé, ce qui ajoute au danger puisqu’on ne se méfie plus, la perte de connaissance s’ensuit puis l’arrêt respiratoire et enfin la mort par asphyxie et arrêt cardiaque. C’est mieux de le savoir plutôt que de croire que ça va nous soigner les sinusites chroniques (ma grande sœur faisait des cures de soufre à Aix-les-Bains quand elle était môme, comme elle est toujours de ce monde et que c’est tant mieux tellement je l’aime, j’en déduis qu’on ne lui faisait pas respirer ça tout de même … ou si ?!)

Malgré ces effluves pour le moins préjudiciables, on dirait la palette d’un peintre, mais mieux vaut ne pas y tremper son pinceau en se bouchant le nez car l’eau verte qui fume est à 75 degrés et bourrée d’arsenic, la bordure quant à elle est orange de par sa contenance en antimoine, produit mortel s’il en fut mais possédant des vertus contre la fièvre, la constipation et la gueule de bois. Il s’agit de l’élément chimique métallique de symbole Sb (du latin stibium), de numéro atomique 51, pour dire que c’est du sérieux. Son nom aurait été choisi en référence aux nombreux décès par empoisonnement accidentel qu’il aurait provoqué chez les alchimistes souvent aussi moines (il existe d’autres supputations mais j’ai choisi celle là qui me semble aussi plausible qu’anecdotique). Et rendez-vous bien : jadis était fabriqué un vin émétique, mélange de sel d’antimoine et de potassium, qui en tant que vomitif puissant pouvait expliquer certains succès médicaux, ce qui fut le cas dans la guérison de la fièvre de Louis XIV en 1658. Cette guérison mit fin à l’interdiction de cette substance proclamée en France en 1566 suite aux décès des fameux alchimistes/moines qui auraient ingéré cette substance. Il faut, en outre, noter, d’une part que l’antimoine était utilisé 3000 ans av JC comme fard à paupières, et d’autre part que de fortes doses (plusieurs centaines de milligrammes) peuvent entraîner une toxicité cardiaque, comme ça vous savez tout ce qui est intéressant à savoir.

Quant à l’arsenic (élément chimique de numéro atomique 33, symbole As tant qu’on y est), c’est un composant naturel de la croûte terrestre largement présent dans l’environnement, que ce soit dans l’air, dans l’eau ou dans la terre. Il est très toxique également sous forme inorganique. L’exposition prolongée à l’arsenic inorganique, principalement dans l’eau de boisson et les aliments, peut entraîner une intoxication chronique. Les lésions et les cancers de la peau en sont les effets les plus caractéristiques. Les personnes qui fument sont particulièrement susceptibles d’être exposées à l’arsenic inorganique naturel contenu dans le tabac, car les plants de tabac peuvent absorber l’arsenic naturellement présent dans le sol, tout ça fait réfléchir et ne pas rester trop longtemps à côté de cette étendue appelée Champagne Pool parce qu’en plus de ces couleurs incroyables et de la fumée qui s’en échappe, l’eau fait des petites bulles qu’on entend pétiller.

J’en profite pour vous indiquer que certains minéraux et métaux font partie de l’arsenal de la pharmacopée Chinoise et que les Taoïstes utilisaient le cinabre (sulfure naturel de mercure) en drogue d’immortalité. Ce type d’expérience reste déconseillé n’est-ce pas, il ne faut pas plus sniffer de la vapeur de mercure (élément chimique de numéro atomique 80, de symbole Hg, sinon vous serez frustrés) car des concentrations élevées peuvent causer des lésions à la bouche, aux voies respiratoires et aux poumons et sont susceptibles de provoquer la mort par insuffisance respiratoire, et certains composés du mercure peuvent provoquer de l’insuffisance rénale et des lésions gastro-intestinales, entre autres effets peu propices à la longévité, a fortiori à l’immortalité. Les Alchimistes Taoïstes avaient eu l’idée, qui peut sembler saugrenue, de croire que le fait de manger des aliments qui meurent ou pourrissent nous rendait nous-mêmes pourrissables et mortels, ce qui les avaient portés à utiliser des métaux (or, argent, plomb, mercure, etc) et des minéraux (cinabre, malachite, réalgar, etc), on peut toutefois remercier ces cobayes volontaires qui ont permis aux générations suivantes d’éviter de s’empoisonner.

Et d’où vient ce blanc comme de l’écume solidifiée ? et bien il s’agit de silice (forme naturelle du dioxyde de silicium SiO2). A l’état naturel, la silice cristalline, notamment le Quartz, est présente dans de nombreuses roches (grès, granite, sable). La silice amorphe d’origine naturelle correspond à la terre de Diatomée, elle est utilisée comme insecticide ménager, dans la fabrication de peinture, dans la clarification de la bière et du vin, et entre dans la composition de produit de consommation comme les produits cosmétiques, pharmaceutiques, dentifrices, ou additifs alimentaires. Le silicium, quant à lui, est un élément chimique désigné par le symbole Si dans la classification périodique de Mendeleïev. Il n’existe pas à l’état libre dans la nature mais se trouve combiné à deux atomes d’oxygène pour former le dioxyde de silicium SiO2, communément appelé silice. Si je vous en parle c’est parce que faire des cures de silicium organique, qui est une molécule fabriquée en laboratoire car elle n’existe pas à l’état naturel, a été une grande mode en son temps, peut-être dure t’elle toujours dans certains milieux. Il a été dit que « de nombreuses études scientifiques » ont démontré son impact sur les éléments constructeurs des tissus conjonctifs (os, muscles, peau, artères, …) et des résultats bluffant sur les cancers et maladies mortelles, comme à chaque fois que l’on veut vendre une molécule en tant que panacée universelle. Certes, le corps humain contient du silicium et en a besoin, on en trouve pour le combler dans l’eau, les céréales, les légumineuses, les oléagineux et les fruits, certains en étant plus pourvus que d’autres, mais comme tout abus, celui du silicium organique provoque de l’insuffisance rénale : il faut garder de la mesure en tout et se rappeler que rien ne vaut une alimentation saine, une respiration consciente, une activité physique, suffisamment de lumière naturelle, un bon sommeil, des amis, des amours et du rire pour avoir tout ce qu’il faut.

Et c’est imbibés de cette odeur délicate d’œuf pourri que nous nous rendons dans le parc national de Tongariro, j’ai la nette impression que tout bout de champ ou étendue de forêt est catalogué parc national par ici, les néo-zèdes savent vendre leur pays, je suis excitée comme une vierge au bal des débutantes car la rando que nous nous préparons à faire est réputée pour être l’une des plus belles au monde, vous m’avez bien lue L-UNE-DES-PLUS-BELLES-AU-MONDE, on a calculé qu’il faut se lever à 3 heures 1/2 pour choper la navette de 4h45 qui nous emmènera au pied du départ afin de commencer la randonnée à 5 heures, le capitaine m’ayant martelé dans les oreilles une fois de plus qu’on met trop de temps à se mettre en route et que nous sommes une bande de feignants à votre service

– But in the night we won’t see anything ânonné je au monsieur de probable ascendance irlandaise (il ressemble à Brendan Gleeson en plus mince) qui nous explique tout ça

Il me baragouine un laïus que je n’ai pas le courage de tenter de reproduire ici, mais je comprends qu’il y a des centaines de touristes qui font la rando chaque jour et que si on veut être tranquille on a tout intérêt à faire comme il dit, et que ce qu’il y a à voir c’est en haut que ça se passe et qu’il fera grandement jour d’ici à ce qu’on y soit, bon.

Réveil comme prévu à 3h30, saut du lit, petite toilette, œufs brouillés, pâtes, pain, amandes et raisins secs, le ventre plein comme une outre on s’habille comme au ski parce qu’il fait 4 degrés et que ça sera pire en haut, on se pèle grave dans le camion (c’est ainsi que nous avons baptisé le camper-van), le capitaine a déjà rejoint l’endroit où se trouve la navette, je m’y pointe à mon tour, la nuit est si noire que je ne vois rien ni personne, ah si ! Le capitaine !

– Il n’y a personne ? On est les premiers ?

– Nan ! on est les derniers ! comme d’hab ! Grouille toi !

Je me grouille aussi sec et monte dans la navette blindée de monde, les gens mangent des trucs sur leur siège alors bien entendu qu’ils ont gagné du temps, c’est mauvais comme tout pour la digestion, et nous voilà partis.

Le Tongariro Alpine Crossing ! balisé et panneauté en long, en large et en travers, je ne risque pas de me perdre ! La randonnée s’effectue en traversée à travers 3 des plus grands volcans de la Nouvelle-Zélande : le mont Tongariro, le mont Ngauruhoe et le mont Ruapehu, tous les 3 sacrés chez les Maoris.

On a laissé les autres partir devant pour être tranquilles (ils sont partis comme des flèches pour nous semer), je dis au capitaine que j’ai l’impression qu’on part du camp de base de l’Everest pour partir à son ascension, ce qui lui provoque l’ébauche d’un sourire, ma pensée magique est toujours très vive

Nous voyons le ciel s’éclaircir progressivement au fur et à mesure de notre avancée, mais les montagnes cachent toujours le soleil, et c’est en arrivant dans le Red Crater à plus de 1800 mètres d’altitude (pour l’Everest, tu repasseras) qu’il fait grand jour et bien froid

Et là :

Et là ! la fameuse montagne du Destin gravie par Frodon dans le Seigneur des Anneaux (c’est le mont Ngauruhoe) ! Alors je n’ai jamais tenu plus d’une demi-heure à tenter de regarder ce film tellement ça ne m’a pas intéressée, mais comme c’est écrit partout il aurait fallu que je sois vraiment illettrée pour ne pas être au courant. Nous immortalisons la montagne, chacun avec notre téléphone qui sait tout faire, nous sommes seuls dans le cratère, c’est juste gran-diose !

Jusque là, petite rando tranquille même s’il a fallu grimper sur quelques rochers, mais sortir du Red Crater est une autre histoire car nous marchons et dérapons dans des éboulis de lave et la pente est fort raide, en plus il y a un vent pas possible et je gravis la suite avec ma capuche sur mon bonnet et les doigts gelés, je dois ôter mes lunettes pleines de la buée de ma respiration, nous arrivons en haut plein brouillard et vent glacial

avec de la neige ça serait vraiment l’Everest !

Qui dit arriver en haut dit mourir là ou redescendre en bas, est-ce un choix, le début de la descente demanderait de chausser des skis : la pente est raide, le sol est meuble, les scories de lave roulent sous nos chaussures, c’est dur de se retenir de dévaler, mais avec un peu de chance on aura notre récompense parce que le clou du spectacle devrait être les lacs émeraude qui portent le nom de Ngarotopounamu, ce qui signifie les lacs couleur pounamu, le pounamu étant une pierre appelée également jade de Nouvelle Zélande ou greenstone. Au vu du brouillard épais, nous sommes dans un doute absolu, mais sait-on jamais …

Las, nous aurions dû voir ça :

Et nous avons vu ça :

Mais nous y étions ! Mais nous l’avons vu, de nos yeux vu !

L’émoi passé, il faut ensuite se coltiner la longue descente désertique, que nous finissons sous le soleil mais avec toujours un vent fort et froid

Quand la navette revient nous chercher, notre probable Irlandais d’ascendance est désolé de nous avoir fait lever si tôt parce que ceux qui ont fait la grasse mat’ ont eu une vue bien dégagée quand ils sont arrivés à l’heure où le soleil a eu fini de disperser le brouillard, il nous propose de nous y ramener demain gratis (la navette coûte 60$ NZ par personne) mais nous déclinons, c’est fait et malgré le brouillard, ou grâce à lui, c’était une superbe balade pittoresque qui m’a fait vibrer, et à cette heure là avec le vent et ce brouillard, on a quasiment été seuls tout du long, et ça c’est vraiment du luxe.

En plus le lendemain il faut filer à Wellington pour prendre le ferry afin de passer sur l’île Sud, hop : Wellington nous voilà !

Wellington est la capitale de la NZ, et non pas Auckland comme on pourrait le croire et comme j’y ai cru bravement jusqu’à ce jour, mais ce n’est pas si faux de l’avoir cru car Auckland en a été la capitale jusqu’en 1865, date à laquelle Wellington l’a remplacée, notamment parce qu’étant plus au Sud, elle était mieux placée pour être la capitale des deux îles.

Nous campons sur un parking réservé aux camper-vans à côté de ce trop beau van qui semble être un aménagement de camion pour les chevaux dixit le capitaine

Le parking est au bord de la route et sous le couloir aérien de l’aéroport tout prêt, chouette ambiance bien loin de la carte postale bucolique mais fort pratique pour rejoindre le point d’embarquement pour le ferry …

Visiter Wellington est une autre forme de randonnée, nous faisons au moins 15 kilomètres à pinces pour profiter de sa richesse culturelle et me plonger dans les plantes médicinales de NZ, musée, bibliothèque et jardin botanique, j’apprends qu’ici le Pandanus est le Phormium cookianum et a été nommé ainsi en hommage à James Cook, ce marin explorateur qui a mené 3 explorations dans l’océan Pacifique et a fait le tour complet de la Nouvelle Zélande en 1769.

Cependant ce n’est pas lui qui l’a découverte mais Abel Tasman en 1642 (on notera ci-contre l’hommage qui lui est rendu) cependant il en a établi une carte exceptionnellement précise qui a montré qu’elle comprend deux îles séparées par un détroit qui porte aujourd’hui son nom et que nous allons emprunter en ferry pour passer sur l’île Sud.

J’ai du pain sur la planche pour traduire de l’anglais les informations que j’ai prises sur les plantes endémiques de NZ, mais comme sur toutes les îles que nous avons visitées, il a été importé de nombreux arbres, plantes et fleurs, et je retrouve avec joie de la Germandrée commune qui pousse sur les sols rocailleux du sud de la France et a des vertus diurétiques, toniques et antiscorbutiques, on l’appelle aussi Sauge des bois ou Herbe des fièvres, la voilà cette jolie Germandrée (Teucrium) :

Et du Géranium rosat (une espèce de Pélargonium) bien plus connue sous forme d’Huile Essentielle que pour ses belles fleurs, quand je veux me parfumer je mets une goutte de cette H.E. sur ma nuque, c’est délicieux, elle a de multiples propriétés thérapeutiques car elle est anti-infectieuse, bactéricide, antifongique, astringente, anti-inflammatoire, cicatrisante, hémostatique, antalgique, tonique lymphatique, elle repousse les insectes (c’est pour ça que c’est bien d’en mettre dans des jardinières devant ses fenêtres) et régénère les tissus cutanés et elle fonctionne très bien pour les problèmes d’acné, quelle plante !

Et pour finir aujourd’hui, du Millepertuis ! Ou Herbe de la Saint Jean et encore mieux Herbe aux fées, Herbe aux mille vertus ou encore Chasse-diable, il s’agit du Millepertuis officinal (Hypericum). C’est une des plantes dont les propriétés thérapeutiques ont été abondamment étudiées. Traditionnellement utilisé en applications locales contre les brûlures superficielles, le millepertuis est désormais plus connu pour son usage dans le traitement des états dépressifs transitoires, légers à modérés. L’OMS reconnaît comme « cliniquement établi » l’usage du millepertuis par voie orale dans ces traitements.

Cependant, car il y a toujours un mais, certaines personnes sont allergiques au Millepertuis, et son usage est déconseillé aux personnes qui souffrent de troubles bipolaires, mais de plus il interagit avec un très grand nombre de médicaments et de plantes, ce qui en limite fortement l’usage : plus de 70 substances ou familles de substances ont été identifiées comme interagissant avec le millepertuis … il faut bien voir le type d’interaction car beaucoup d’interactions sont bénignes mais ce n’est jamais parce qu’une plante est naturelle qu’il faut penser qu’elle est inoffensive et en prendre sans se renseigner auprès d’un professionnel, qu’on se le dise. Mais à part ça, ça marche super bien comme régulateur d’humeur !

on est monté au jardin botanique avec le Cable-Car !

A suivre pour découvrir l’île Sud !

Wellington vue du Mont Victoria

Mais avant de partir, vous devez absolument savoir

  • Du poids de mon cerveau : Aujourd’hui, les moyennes retenues sont de 1 450 grammes pour le cerveau des hommes et de 1 300 grammes pour celui des femmes. Cependant, si l’on tient compte du poids corporel moyen, le poids cérébral des hommes et des femmes est proportionnellement le même. Reste la question de l’influence du volume du cerveau sur l’intelligence. Il y a consensus pour affirmer qu’elle est nulle. C’est la qualité qui compte, et non la quantité. Le poids du cerveau d’Einstein n’était que de 1 250 grammes, celui d’Anatole France de 1 000 grammes, et celui de Tourgueniev de 2 000 grammes.
  • L’odeur des œufs trop cuits provient de la décomposition du soufre en sulfure d’hydrogène libéré dans l’air qui produit ce gaz nauséabond caractéristique. Lorsque l’on cuit un œuf, une réaction chimique se déroule entre le fer présent dans le jaune de l’œuf et le soufre libéré par les protéines du blanc de l’œuf. On peut observer, à la limite entre le jaune et le blanc de l’œuf, une fine couche vert bleutée, qui est une coloration due à la libération de sulfure de fer.
  • Le soufre est un minéral, non-métallique, représenté par l’initiale S dans le tableau périodique des éléments. Il compte aussi parmi les oligoéléments indispensables de l’organisme humain. Au 11e siècle, il servait à fabriquer de la poudre à canon, au 15e siècle, on l’utilisait pour désinfecter de la peste noire, depuis la seconde moitié du 19ème il est utilisé avec succès comme antifongique et répulsif dans le monde agricole … et comme arme de guerre puisque sa fumée est toxique. Dans l’organisme humain, le soufre est un des composants des acides aminés soufrés, il entre dans la composition des vitamines B1 et B8 et participe à plus 400 réactions enzymatiques.
  • Et quid des cures d’eau thermale avec des eaux sulfurées : s’agit-il également de sulfure d’hydrogène ? et bien oui, les eaux thermales sulfurées ou sulfurisées en contiennent et sont utilisées avec des dosages précis et selon leur Ph pour traiter certaines affections des articulations et rhumatismes, les dermatoses prurigineuses, les inflammations allergiques ainsi que certaines maladies respiratoires telles que l’asthme, et la sinusite. Pour les affections respiratoires, on dispense cette eau localement sous forme de nébulisations, d’aérosols, de douches pharyngiennes ou d’insufflations…il faut vraiment bien doser !
  • Arsenic :
  • Fallait pas toucher l’arsenic :
  • Antimoine :
  • Mercure :
  • Soufre :
  • Silice :

Publié par isabelle centre tao

Je suis thérapeute, conférencière et formatrice en Médecine Traditionnelle Chinoise MTC, j'ai fondé la chaîne du Centre Tao sur YouTube pour que vous puissiez apprendre le langage de votre corps et de ses énergies, vous rééquilibrer et vous soigner avec la MTC (diétothérapie, plantes, points d'acupuncture et plein de trucs magiques) en m'adressant particulièrement aux femmes et en leur destinant plusieurs de mes formations. Aujourd'hui je me lance dans une nouvelle aventure : découvrir les plantes du monde destinées aux femmes lors des différentes étapes de leur vie, afin d'aider toutes les femmes, où qu'elles soient, car même si la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise est la plus riche de la planète, il existe partout dans le monde des plantes qui peuvent traiter les douleurs de règles, l'infertilité, les problèmes liés à la grossesse ou à la ménopause et aider les femmes qui n'ont pas accès aux plantes de la Pharmacopée Chinoise. J'ai décidé de faire ce blog pour vous faire vivre cette aventure, et je vous raconterai aussi bien mon quotidien sur le bateau et dans les différents mouillages, que mes rencontres d'herboristes, sorcières et sorciers, chamanes, tisaneurs et all these kinds of people !

15 commentaires sur « Retour en Nouvelle Zélande »

  1. Encore une fois morte de rire avec ta réflexion sur la couche d’ « après »😂😂😂et merci pour ta compassion concernant les cures à Aix les bains puis la Bourboule pendant que vous vous éclatiez en stage de boile à Oléron 🥹 nous buvions des godets d’eau sulfurisée après des éternités passées en «hamams » souffrés …. Crises de foie et de foi garanties !
    Bonne poursuite de vos découvertes, et merci pour ces mails pleins d’entrain communicatif ❤️❤️❤️

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  2. Bonjour Isabelle, trop contente de vous retrouver ainsi que le capitaine 😉
    La Nouvelle Zélande, une destination que j’aimerais aussi découvrir.
    Merci pour la super conférence sur la ménopause d’il y a quelques semaines!

    Bon périple, hâte de vous lire …
    Anne

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  3. Contente de vous suivre à nouveau ! Super que cap de Miol ait résisté à ‘’Gabrielle’’ ! En ce qui concerne le silicium organique le Dr le Ribault a commencé à s’y intéresser dans les années 60 il a fait des recherches et a obtenu des résultats avec les molécules G3 G4 G5 il a largement démontré l’efficacité de ces principes actifs et la nécessité de les appliquer dns le domaine médical aussi bien en application externe qu’en ingestion …
    A bientôt pour la suite de vos aventures
    Annie

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  4. Bonjour Isabelle , content de vous savoir de nouveau en route pour continuer l’aventure. Donnez le bonjour au capitaine et dites lui que nous lui gardons la place au cap!🤣
    Nous avons hâte de vous voir sur place pour partager vos souvenirs.
    Prenez soins de vous.
    A très vite et bonne navigation.
    Philippe

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  5. Bonjour Isabelle , content de vous savoir de nouveau en route pour continuer l’aventure. Donnez le bonjour au capitaine et dites lui que nous lui gardons la place au cap!😉
    Nous avons hâte de vous voir sur place pour partager vos souvenirs.
    Prenez soins de vous.
    A très vite et bonne navigation.
    Philippe

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  6. merci Philippe, je transmettrai au capitaine qui pour l’heure est bleu comme un schtroumph à force de passer des couches d’antifouling 😄 ça sera un réel plaisir de partager tout cela avec vous, à tantôt !

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  7. merci Annie, et oui, il y a eu beaucoup de recherches sur le sujet, mais on en a un peu trop raconté sur les bénéfices et fait croire à trop de monde que ça soignait tout ou presque, et c’est dommage mais le monde tourne ainsi pour le moment 😉

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  8. Bonjour Isa
    Quelle documentation sur les plantes.
    Tu diras au capitaine qu’il est inutile de se cacher, je l’ai vu ainsi que toi dans l’émission « un dîner presque parfait »
    Bises

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